William J. Kole
Walter Mayer avait laissé derrière lui de multiples problèmes en quittant les Jeux olympiques de Turin après des raids antidopage visant son équipe. L'entraîneur autrichien suspendu a franchi la frontière, mais s'est jeté à tombeau ouvert entre les mains de la police.
L'entraîneur et les autorités autrichiennes se sont livré à une course poursuite dimanche qui s'est soldée par son arrestation après qu'il eut tenté de forcer un barrage routier.
Selon un policier présent sur les lieux de l'accident, Mayer, qui a été légèrement blessé, était en état d'ébriété. Placé en détention, il a été libéré lundi peu après midi. Il devrait être inculpé pour avoir résisté lors de son arrestation.
Les responsables de l'équipe d'Autriche ont annoncé avoir coupé tous leurs liens avec Mayer, dont la présence aux Jeux a déclenché une mobilisation policière sans précédent en raison de ses antécédents.
Dimanche à Turin, les autorités italiennes ont saisi du matériel lors de perquisitions surprises dans les résidences des équipes autrichiennes de biathlon et de ski de fond, à l'issue du premier raid antidopage de l'histoire olympique concernant des athlètes.
Alors que la police italienne a procédé à des fouilles tard samedi soir et dimanche matin, le CIO a effectué en parallèle des contrôles antidopage inopinés hors-compétition sur au moins 10 athlètes autrichiens: six fondeurs et quatre biathlètes.
L'enquête a débuté quand l'Agence mondiale antidopage (AMA) a découvert en Autriche du matériel de dopage sanguin lié à Mayer, l'ancien entraîneur de l'équipe autrichienne de ski nordique qui a été suspendu par le Comité international olympique après avoir été mêlé il y a quatre ans à Salt Lake City à une affaire de transfusion sanguine.
L'AMA a appris que Mayer était avec l'équipe autrichienne aux Jeux de Turin et a averti le CIO. Le CIO a donc révenu la police italienne de la présence de Mayer.
« C'est inexcusable », a déclaré le président de la Fédération autrichienne de ski, Peter Schroecksnadel, à propos de Mayer. « Qui que ce soit se comportant de la sorte ne peut plus être un modèle » pour les athlètes.
Lors de ses perquisitions, la police italienne a saisi du matériel d'analyses sanguines, des seringues, des fioles d'eau distillée, des médicaments pour soigner l'asthme et d'autres substances, selon l'agence de presse ANSA, citant des sources anonymes proches de l'enquête.
Toujours selon l'agence italienne, un athlète autrichien aurait jeté un sac par la fenêtre contenant des seringues et des médicaments, tandis que Mayer quittait les lieux dans un mini van.
Aucun athlète n'a pour le moment été arrêté, dans l'attente des résultats des analyses.
Heinz Jungwirth, le secrétaire général du Comité autrichien olympique, a déclaré aux médias autrichiens que deux biathlètes, Wolfgang Perner et Wolfgang Rottmann, avaient été renvoyés de l'équipe. Ils avaient quitté les JO à la suite des raids. Les deux hommes avaient déjà participé à leurs épreuves et n'avaient plus de compétition prévue aux Jeux.
Avant son accident dans les montagnes du sud de l'Autriche, Mayer a eu le temps d'effectuer environ 400 kilomètres dimanche. La police a précisé qu'il avait refusé de se soumettre à un Alcotest.
Mayer et Volker Mueller, le chiropracteur allemand qui avait prescrit les transfusions de Salt Lake, ont été interdits de Jeux de Turin et ne pourront pas non plus se rendre à Vancouver en 2010.
En dépit de sa suspension, Mayer demeure entraîneur des équipes de ski de fond et de biathlon, a déclaré dimanche le porte-parole de l'équipe autrichienne de fond, Eric Wagner. Selon lui, Mayer était venu aux Jeux de Turin à titre privé.
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