Déjà crédité de deux médailles d'or, le biathlon en a récolté une troisième mardi, portant à sept le total des médailles françaises glanées aux JO de Turin. Le record de 11 podiums obtenus dans l'Utah il y a quatre ans semble désormais à portée de carabines.
Le quatuor du relais 4x7,5 km s'est adjugé le bronze derrière l'Allemagne et la Russie, mais il a fallu la "photo finish" pour confirmer que Raphaël Poirée avait bien devancé sur la ligne le concurrent suédois.
Julien Robert, Vincent Defrasne, Ferréol Cannard et Poirée ont confirmé la bonne santé du biathlon tricolore qui avait obtenu la même médaille à Salt Lake City. Seul Gilles Marquet, devenu entraîneur des Français, est sorti du groupe où il a été remplacé par Cannard.
Après l'or remporté par Defrasne dans la poursuite et celui gagné par Florence Baverel-Robert dans le sprint féminin, ce bronze collectif vient récompenser un groupe uni.
"Raphaël voulait cette médaille, il est allé la chercher avec les tripes, car il était mort de chez mort", a déclaré Jean-Paul Giachino, l'entraîneur du biathlon hommes. "Du bronze à nouveau quatre ans après Salt Lake, c'est beau. Je leur avait demandé de se concentrer sur la manière et d'oublier l'enjeu. Ils l'ont fait. Cela récompense pour certains huit ans de travail".
Ce bronze a redonné du tonus à Poirée, qui a ouvertement déclaré qu'il comptait monter sur la plus haute marche du podium de l'épreuve de mass start qui aura lieu samedi à Cesena San Sicario.
Sandrine Bailly et le relais dames pourraient permettre au biathlon de finir très fort.
Mardi, la France a manqué d'extrême justesse une huitième médaille au combiné nordique. Jason Lamy-Chappuis a terminé quatrième du sprint de la discipline remporté par l'Allemand Felix Gottwald, qui a décroché sa deuxième médaille d'or à Turin.
Deuxième après le saut de tremplin, Lamy-Chappuis a fini à seulement 22 secondes de Gottwald, le dernier kilomètre s'étant montré rédhibitoire pour le jeune espoir de la discipline. La médaille de bronze remportée par l'autre Allemand Georg Hettich lui a échappé pour 13 secondes.
"Il y a un peu de déception, car je n'étais pas loin de la médaille. Ça s'est passé dans la dernière bosse où je n'ai pu suivre Gottwald et Magnus Moan (deuxième) quand ils ont accéléré", a déclaré le jeune athlète.
"A 19 ans, Jason a de belles années devant lui", a déclaré Nicolas Michaud, le directeur du combiné nordique français.
Très fin au tremplin, il lui manque seulement de la densité physique en fond.
"Son avantage, c'est qu'il pourra jouer sur les deux tableaux. S'il est moins bien en saut, il pourra combler par le fond. Son histoire ne fait que commencer", explique Michaud.
Déjà surnommé le "Kid de Bois d'Amont" où il vit dans le Jura, le Français dont la mère est américaine semble marcher tout droit dans les traces de Fabrice Guy, médaillé d'or du combiné nordique à Albertville en 1992.
"Tout le monde fait le rapprochement, mais Jason est Jason. Fabrice avait moins de données physiques, moins de stabilité technique que Jason. Au niveau du sérieux Jason est incroyable. A 19 ans, c'est déjà un leader", explique Michaud.
"Il a eu une super éducation. Sportivement, c'est un tueur, mais humainement il a un respect incroyable pour tout le monde", reprend élogieux le "patron" du combiné nordique français.
Cet athlète né à Missoula aux Etats-Unis, dont le père est informaticien en logiciels et dont la mère donne des cours de langue, devrait véritablement exploser aux JO de Vancouver en 2010.
Nicolas Bal a lui fini 27e de l'épreuve.
A Turin, la France n'a pas perdu l'espoir de récupérer la médaille du relais 4x10 km masculin de ski de fond où la bande à Vincent Vittoz a obtenu la quatrième place dimanche. Selon l'encadrement français, le Suédois qui a fini troisième a coupé le tracé.
"On a bien fait appel dès le soir même devant la commission d'appel de la Fédération internationale de ski (FIS)", a confirmé mardi à l'AP Jean-Pierre Burdet, le "patron" du fond français.
"La FIS peut nous répondre rapidement comme laisser passer la fin des Jeux. On peut leur fournir les images qui montrent l'infraction", dit-il.
La France, qui espère repartir dimanche de Turin avec la plus lourde besace de médailles possible, défilera lors de la cérémonie de clôture derrière Carole Montillet. La skieuse, championne olympique de descente à Salt Lake City, a été désignée porte-drapeau pour "son courage et son exemplarité", a annoncé Michel Vial, le chef de mission de l'équipe française en Italie.
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