22 février 2006

La presse autrichienne se demandait mercredi si elle devait rire avec le sacre à Turin du «phénomène» Felix Gottwald, devenu mardi l'athlète le plus médaillé des Jeux de Turin après sa victoire en sprint du combiné nordique, ou pleurer avec les nouveaux rebondissements de l'affaire du dopage.

« Des jeux de folie : encore une descente de police, encore de l'or », titrait le quotidien Kurier, résumant l'étrange dialectique autrichienne de ces Jeux.

Le jour d'une seconde descente de police dans les quartiers autrichiens à Turin, « Goldwald, pardon Gottwald (...) dépasse tous les sportifs autrichiens du passé » avec six médailles olympiques dont deux d'or et une d'argent à Turin, et huit en Championnat du monde, note Die Presse.

Saluant lui aussi «la tornade Felix», qui a rapporté mardi à l'Autriche sa huitième médaille d'or de ces Jeux et la 50e de son histoire olympique, le quotidien populaire Kronen Zeitung s'interrogeait dans un même élan : « Où cela va-t-il s'arrêter ? », au sujet des soupçons de dopage entourant la délégation autrichienne.

19 erreurs
« Très visiblement, tous les membres de la délégation rouge-blanc-rouge et de son entourage ne se sont pas toujours comportés comme ils l'auraient dû », admet ce journal lu par un Autrichien sur trois.

Le président de la puissante Fédération autrichienne de ski (ÖSV) Peter « Schröcksnadel n'a pas fait une erreur. Il en a fait beaucoup » en tolérant la présence du sulfureux directeur sportif national Walter Mayer à Turin, note Kurier, qui recense 19 erreurs qui sont « autant de signes d'une évaluation complètement erronée de la dimension de cette affaire ».

« Peut-être bien que tous les athlètes sont clean. Mais après cette fâcheuse mascarade, les observateurs internationaux auront encore plus de mal à le croire », souligne Kurier.

Le Standard ironise pour sa part : « Tant que le nombre de médailles d'or dépasse celui des descentes de police, tout est en ordre dans la maison Autriche », avant de souligner que « les Jeux les plus couronnés de succès (de l'histoire sportive autrichienne) resteront aussi comme ceux qui auront fait le plus de dégâts ».

Die Presse tente une explication à cette « fièvre de l'or sans précédent » dans l'histoire olympique autrichienne : « L'affaire du dopage, qui a mis l'Autriche le dos au mur, n'a-t-elle pas en quelque sorte dopé (les athlètes autrichiens) en décuplant leurs forces pour se consoler ? »

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