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22 février 2006

Deux athlètes autrichiens passent aux aveux

Deux athlètes autrichiens ont avoué à un responsable de leur équipe qu'ils «avaient pu utiliser des méthodes illégales» aux Jeux olympiques de Turin, a annoncé le président de la Fédération de ski autrichienne.

À la suite des perquisitions des autorités italiennes chez les biathlètes et fondeurs de la «Wunderteam», des seringues, des boîtes de médicaments, des ordonnances et une machine à transfusion sanguine ont été découvertes, et la police a désormais la preuve que l'entraîneur autrichien Walter Mayer a laissé derrière lui des seringues dans une maison qu'il avait louée pour les Jeux.

«Effectivement, c'est une saga, a déclaré le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge. Même Hollywood ne pourrait pas imaginer un scénario pareil.»

Le CIO a annoncé mardi qu'il allait mettre en place une commission spéciale chargée d'enquêter sur le scandale de dopage impliquant l'équipe d'Autriche.

Le Comité olympique, la Fédération de ski, les athlètes et les entraîneurs seront visés par l'enquête, qui devrait commencer à la fin des Jeux, a souligné Rogge. Le CIO pourrait prononcer des sanctions même en l'absence de contrôles antidopage positifs.

«Pour reconnaître quelqu'un coupable de dopage, vous n'avez pas forcément besoin d'échantillons d'urine et de sang, a dit Rogge. On peut aussi se baser sur des preuves circonstanciées.»

Le CIO a annoncé mercredi matin que le laboratoire antidopage olympique n'avait pas encore terminé l'analyse des échantillons prélevés sur dix biathlètes et fondeurs autrichiens le week-end dernier.

La porte-parole du CIO, Giselle Davies, a déclaré que les résultats devraient être connus d'ici la fin des Jeux dimanche mais n'a pas écarté la possibilité que le processus prenne plus de temps.

Toute l'affaire a éclaté pendant le week-end dernier, quand la police italienne, informée de la présence de Walter Mayer dans les Alpes italiennes, a perquisitionné les logements de l'équipe autrichienne. Les forces de l'ordre ont effectué des saisies et six fondeurs et quatre biathlètes ont été soumis à des contrôles antidopage du Comité international olympique.

Mayer a été suspendu par le Comité international olympique après avoir été mêlé il y a quatre ans à Salt Lake City à une affaire de transfusions sanguines interdites.

Le président de la Fédération autrichienne Peter Schroecksnadel a déclaré que deux athlètes qui ont quitté les Jeux dans la précipitation après les perquisitions avaient raconté à des responsables de leur équipe qu'ils «avaient pu utiliser des méthodes illégales». Il n'a pas donné davantage de détails mais a dit que sa fédération mettait en place une commission d'enquête.

Schroecksnadel a également admis que l'équipe autrichienne avait commis «une erreur» en autorisant Mayer à prodiguer ses conseils à titre privé à Turin.

Après les premières perquisitions, les enquêteurs sont retournés dans les appartements de Mayer et y ont retrouvé des seringues. Un procureur italien a fouillé le chalet de montagne de Pragelato où Mayer a séjourné avant de quitter l'Italie dans la précipitation, a indiqué Mario Pescante, le superviseur des Jeux pour le gouvernement.

Mardi matin, Schroecksnadel a fait part de son indignation, estimant que l'enquête visant les Autrichiens était fondée sur des rumeurs. Dans la soirée, il adoucissait ses propos et révélait que deux de ses athlètes avaient peut-être enfreint les règles antidopage.

Wolfgang Perner et Wolfgang Rottmann, qui ont été exclus de l'équipe après leur départ précipité des Jeux, ont fait leurs confidences à Markus Gandler, le directeur sportif autrichien, a précisé Schroecksnadel au cours d'une conférence de presse.

Après son départ d'Italie, Mayer a été arrêté en Autriche dans la nuit qui a suivi les perquisitions après avoir tenté de forcer un barrage routier. Schroecksnadel a déclaré que la police l'avait placé dans un hôpital psychiatrique parce qu'elle craignait qu'il tente de se suicider.

Mayer a comparu mardi devant un tribunal autrichien. Il a plaidé coupable des accusations de trouble à l'ordre public, d'agression et de dégâts matériels, a déclaré à l'AP un porte-parole du tribunal, Norbert Jenny.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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