L'annonce par le CIO de tests urinaires négatifs sur six fondeurs et quatre biathlètes autrichiens, contrôlés samedi dernier, remet l'affaire "dite Mayer" entre les mains de la justice italienne qui ne devrait cependant pas boucler son enquête avant plusieurs mois.
Le Comité international olympique lui-même ne souhaite pas en rester là. "Le CIO est déterminé à user de tous les moyens en son pouvoir pour apporter toute la lumière sur la question", a indiqué la porte-parole de l'institution olympique Giselle Davies. Parmi ces moyens, le CIO peut et a déjà diligenté des contrôles sanguins pour la recherche d'EPO (érythropoïétine).
"Les tests sanguins ont commencé", a affirmé le président de la commission médicale et scientifique du CIO, Arne Lungqvist, refusant de citer les noms des sportifs concernés et la date de leur contrôle.
La présence auprès des équipes autrichiennes de Walter Mayer, entraîneur autrichien interdit de jeux Olympiques et soupçonné d'avoir fourni ou d'avoir favorisé l'utilisation de substances dopantes, avait provoqué les contrôles du CIO et des perquisitions de la police italienne à San Sicario et Pragelato en fin de première semaine des jeux Olympiques de Turin.
Du matériel saisi à cette occasion a justifié l'ouverture d'une enquête sous la direction du juge turinois Raffaele Guariniello, spécialiste de la lutte antidopage en Italie, qui a mené l'enquête notamment sur l'affaire du club de football de la Juventus Turin.
La justice et la police italienne semblent avoir des éléments accablants pour les Autrichiens. "Certains procès-verbaux sont accablants et suffisants pour que le CIO prennent des sanctions contre ces athlètes. Mais nous ne les avons pas encore transmis, en raison du secret de l'instruction", disait le magistrat Ciro Santorielo, vice-procureur de Pinerolo au quotidien L'Equipe vendredi.
Plusieurs responsables sportifs autrichiens, parmi lesquels le directeur des équipes de fond et de biathlon Markus Gandler et le président de la Fédération autrichienne de ski (ÖSV), Peter Schröcksnadel, ont déjà été entendus au palais de justice de Turin.
"Il n'est pas d'usage de communiquer le détail des contrôles antidopage, sauf si ces derniers sont positifs", mais "compte tenu de la nature exceptionnelle de cette affaire, le CIO a décidé d'annoncer publiquement que les analyses n'avaient révélé aucun résultat anormal", a déclaré Giselle Davies porte-parole du CIO vendredi soir.
"Le CIO souhaiterait souligner que les contrôles de dopage réalisés samedi soir et leurs résultats ne sont qu'un aspect d'une affaire incontestablement plus vaste, qu'il prend très au sérieux", a précisé Giselle Davies après son annonce.
"Le CIO est du reste déterminé à user de tous les moyens en son pouvoir pour apporter toute la lumière sur la question", a-t-elle ajouté.
Parmi ces moyens, le CIO a déjà diligenté des contrôles sanguins.
"Les tests sanguins inopinés sont faits sur de nombreux athlètes pendant la saison, ils (les dix athlètes autrichiens) seront inclus dans la liste. C'est à la Fédération internationale de ski (FIS) de poursuivre les prélèvements" après la fin des Jeux, a précisé le Pr Lungqvist.
Depuis le début de l'"affaire", Walter Mayer a été arrêté par la police autrichienne et est actuellement soigné dans un hôpital psychiatrique de Carinthie.
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