Cliquez sur >> à droite pour faire disparaître les annonces

1er février 2006

La fondeuse Karine Philippot, maman de l'équipe olympique

Sophie Greuil

PARIS - À Turin, la fondeuse Karine Philippot, 31 ans, sera la seule athlète maman de l'équipe de France olympique et espère monter sur un podium avec sa petite Margot dans les bras.

À Turin, Margot, âgée de deux ans et demi, viendra en voisine puisqu'elle vit dans le Val d'Aoste.

Dans les bras de sa baby-sitter ou de ses grands-parents de Belfort ou de ses grands-parents d'Italie, elle sera sur toutes les épreuves où sa maman est inscrite. Pendant ce temps-là, Massimo Laurent, son papa italien, sera ouvreur des épreuves de ski de fond.

Depuis le printemps 2000, Karine Philippot s'est rapprochée de Turin. De l'autre côté du col du Petit Saint-Bernard, elle est un peu italienne puisqu'elle vit dans la vallée d'Aoste avec Massimo Laurent, dit "Max".

Avant la naissance de Margot le 28 juin 2003, Karine Philippot se hissait, de Coupe du monde en Coupe du monde, dans le gratin mondial, avec notamment trois places dans les dix premières courant 2002.

Après la naissance de Margot, la fondeuse des Vosges, lestée de sept kilos supplémentaires, mit un certain temps à digérer sa maternité.

"Jusqu'à ce printemps 2005, mon corps allait en dents de scie. Et j'ai passé la saison dernière à me reconstruire un corps d'athlète", explique-t-elle.

"Ce printemps, lors de ma reprise, donc près de deux ans après la naissance de Margot, j'ai senti que ma tête et mon corps repartaient comme avant, que j'étais à nouveau capable de faire des longues séances d'une heure à deux heures sans que ça tire."

"Alors, j'ai senti que la forme et le fond étaient à nouveau en symbiose".

Avec franchise, la meilleure fondeuse française revient sur l'annonce de l'arrivée de Margot.

Face à la réalité de la vie
"Quand j'ai appris que j'étais enceinte, ce fut d'abord une surprise. Puis, j'ai eu l'impression que tout s'écroulait. Alors, j'ai vécu deux jours d'interrogations. Je ne savais vraiment pas quoi faire", se rappelle-t-elle.

"Bêtement, je me suis d'abord posée des questions bassement matérielles. Par exemple, mon club avait prévu de venir me soutenir sur une Coupe du monde. Tout était alors en train de s'organiser. Alors, j'ai pensé à la location du bus, à des trucs de ce genre que je ne pouvais pas faire annuler."

"Puis, petit à petit, je suis revenue à la réalité. Comme mon couple allait bien, je me suis donc lancé ce défi. Moi qui avait abandonné mes études en DEUG de Staps pour m'investir à fond dans le sport afin d'échapper quelque part à la vie de tous les jours, l'arrivée de Margot me remettait face à la réalité de la vie."

Contrairement au biathlète Raphaël Poirée, Karine Philippot n'a pas tenu à emmener Margot dans le tourbillon du cirque blanc. De temps en temps seulement, sa petite puce apparaît.

"J'ai préféré compartimenter ma vie de maman et ma vie d'athlète. Sinon, je fais mal les deux donc ça n'aboutit à rien de très épanouissant, ni pour moi ni pour elle", dit-elle.

"Quand je suis loin, à la moindre anicroche dans ma vie d'athlète, je me cogne souvent un bon coup de cafard. Mais, quoi qu'il arrive, je serai toujours une maman avant d'être une athlète", avoue celle qui emporte toujours une photo numérique de sa fille "faite avant chacun de mes grands départs".

Puis, très émue, la fondeuse des Vosges, caporal-chef dans l'armée, glisse : "Aller chercher ma fille au réveil le matin me manque terriblement".

"J'aime bien aussi lui sortir des petites tenues et la voir toute belle pour la journée. Le soir, j'adore lui lire 'La princesse et le crapaud' et 'Les sept petits chevreaux'. Nous adorons plonger dans les contes de fées. En attendant d'en vivre un..."

Comme remporter une médaille aux Jeux olympiques, la première de l'histoire du ski de fond féminin français.


page mise en ligne par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
Consultez notre ENCYCLOPÉDIE sportive