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C'est une vieille querelle entre militaires norvégiens qui serait à l'origine du combiné nordique, épreuve qui allie le saut à ski au ski de fond. Chacun prétendant que son sport était le plus exigeant, on a décidé de régler le différend en créant le combiné nordique. La discipline fait donc son entrée au programme olympique à l'occasion des premiers Jeux d'hiver, à Chamonix, en 1924.

Depuis Salt Lake City, les Jeux olympiques accueillent trois épreuves de combiné nordique :
• Le Gundersen, qui allie un saut sur le tremplin normal de 90 m et une course de 15 km
• Le sprint de 7,5 km associé à un saut sur le grand tremplin de 120 m
• Le relais par équipes, qui prend la forme d'une course 4x5 km en plus d'un saut du grand tremplin (120 m)

La science du saut à ski

Les Norvégiens ont complètement dominé le combiné nordique de Chamonix jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale. C'est seulement à la suite de la victoire de Georg Thoma (ex-RFA) aux Jeux olympiques de Squaw Valley, en 1960, que la mainmise norvégienne sur le combiné nordique a été interrompue. Depuis 1924, 49 des 100 médailles attribuées en combiné nordique sont revenues à des Norvégiens. Peut-on parler de domination ?

Une première percée a été réalisée en 1987 quand le Suédois Jan Bokloev s'est mis à sauter en plaçant, pendant la phase de vol, ses skis en forme de V. Cette innovation passa dans un premier temps totalement inaperçue à cause du manque de résultats du sauteur, qui était alors plutôt anonyme. Les spécialistes de la discipline ont toutefois commencé à s'y intéresser de plus près lorsque Bokloev a terminé en tête du classement général de la Coupe du monde 1989-1990 grâce à son originale technique. Il est apparu alors évident que le style en V permettait d'améliorer nettement la portance et donc la distance des sauts.

Pourtant, cette technique révolutionnaire a eu du mal à s'imposer car elle choquait les puristes, habitués au style parallèle. Pendant quelque temps, les compétitions voyaient donc s'affronter les partisans des deux écoles. Les sauteurs en V allaient plus loin, mais ils restaient défavorisés par des notes techniques plus faibles.

Ce n'est qu'à partir de la saison 19921993, devant la généralisation de cette technique, très vite adoptée par la nouvelle génération, que le style en V a cessé d'être sous-noté par les juges. C'était la fin du style parallèle. Depuis l'adoption en masse de la technique en «V», les diverses équipes nationales se sont tournées vers des centres de recherche pour optimiser la distance de vol des sauteurs. C'est évidemment le cas en Norvège, patrie du saut à ski, où les chercheurs de la Norwegian University of Science and Technology (NTNU) ont entrepris une étude sur le saut à ski parfait dans une soufflerie aérodynamique à l'aide d'un mannequin de 60 kg. Le mannequin, au caeur de l'étude, est une parfaite reproduction d'un corps humain et vêtu des tout derniers équipements en matière de saut à ski.

Installé en position de préparation du saut, le mannequin est inséré dans une galerie aérodynamique de la NTNU. La soufflerie, dont les dimensions permettent à un être humain de se tenir debout, est la plus grande existant en Norvège. Les chercheurs, accompagnés de responsables du Comité olympique norvégien, peuvent soumettre le mannequin à des vents allant d'une légère brise à une rafale de forte intensité.

L'ambition du projet est d'évaluer les techniques adoptées jusqu'à aujourd'hui en saut à ski pour éventuellement en étudier de nouvelles permettant de réaliser des sauts parfaits et ce, quelles que soient les conditions météo. Parallèlement aux avancées aérodynamiques, on cherche aussi à optimiser l'équipement utilisé pendant le saut. L'équipe autrichienne semble d'ailleurs avoir fait des investissements considérables dans la recherche de matériaux de façon à optimiser la portance pendant le vol. Les nouvelles combinaisons garantiraient une entrée d'air plus importante, grâce à des coutures innovatrices et à une trame optimisée, réduisant le flux en sortie sur l'arrière. Cela permettrait d'augmenter remarquablement la portance et, dans certains cas, le volume de la combinaison en vol, en respectant cependant le règlement, qui établit des mesures précises statiques pour tout l'habillement porté par les athlètes durant le saut.

Bref, les distances devraient continuer d'augmenter, et cela, c'est sans parler des épreuves de vol à ski, pratiquées sur des super tremplins de 200 mètres, au bout desquels les sauteurs s'envolent sur des distances tout simplement ahurissantes. Le record appartenant au Norvégien Bjorn Einar Romoren est de 239 mètres, c'est vous dire...

Source : www.torino2006.org

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17 février 2006


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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