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Title:  Somalie : la poursuite de l'aide sous-tend un désir de paix (Déposition de M. Kansteiner devant une commission du Sénat - AEF501)

Author:  Jim Fisher-Thompson Rédacteur du " Washington File "
Date:  20020211

Text:
*AFI106

02/11/02

Washington - Le 6 février, lors d'une déposition devant la commission sénatoriale des relations extérieures, le secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires africaines, M. Walter Kansteiner, a déclaré que le gouvernement des Etats-Unis était disposé à faire le maximum pour aider la Somalie à faire face à ses défis à long terme en matière de gestion des affaires publiques, ajoutant cependant que la survie des projets lancés par les Etats-Unis reposait sur la capacité des Somaliens à en assumer la responsabilité.

" En admettant que le peuple somalien veuille vraiment la paix et la réconciliation, les Etats-Unis lui apporteront leur aide. Mais si le désir d'une bonne gestion des affaires publiques est plus vif pour les Etats-Unis et la communauté internationale qu'il ne l'est pour les Somaliens, l'effort est voué à l'échec ", a dit M. Kansteiner.

De l'avis du président de la sous-commission africaine, M. Russell Feingold, (démocrate du Wisconsin), qui présidait la séance de dépositions, l'un des principaux objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis " devrait être de renforcer la capacité de l'Etat et d'empêcher, pour les terroristes et autres criminels internationaux se trouvant sur le territoire somalien, les occasions de s'attaquer aux Etats-Unis ".

Il faut, pour ce faire, que les Etats-Unis " renforcent les moyens qu'ont les Etats faibles (comme la Somalie) de faire respecter les lois et évitent les erreurs commises durant la guerre froide, lorsque, dans l'espoir de résister au communisme et d'empêcher son expansion, ils étaient venus en aide à des régimes africains véritablement épouvantables, des régimes qui avaient adopté une politique complètement opposée à nos valeurs nationales, et cette stratégie a donné des résultats désastreux qui, en fin de compte, n'ont pas servi les intérêts nationaux de notre pays ".

Le gouvernement des Etats-Unis, a précisé M. Kansteiner, " a commencé à mobiliser des idées et des ressources afin de faire face à l'instabilité politique dans ce pays de la Corne de l'Afrique, qui n'a pas de gouvernement central depuis qu'une guerre civile et une famine dévastatrice ont eu lieu dans les années 1990 ".

Le responsable a fait remarquer qu'un sous-groupe de la Commission de coordination de la politique africaine, créé spécialement pour se pencher sur la question du manque de gouvernement central en Somalie, s'était réuni pour la première fois le 5 février. Les membres du groupe ont évoqué les points suivantes :

- une collaboration avec les Etats du Golfe pour lever l'embargo qui frappe l'importation de bétail en provenance de Somalie ;

- trouver des solutions de rechange aux écoles qui sont financées par Al-Ittihad (organisation que la Maison-Blanche a identifiée comme étant terroriste) ;

- créer de nouvelles institutions financières afin de remplacer celles qui sont ternies par les liens qu'elles entretiennent avec le terrorisme, telle qu'Al-Barakaat ;

- accroître l'appui à la société civile somalienne.

L'aide directe des Etats-Unis n'est pas très importante, a souligné le responsable, et c'est en partie parce que la Somalie n'a pas de gouvernement central avec lequel travailler. Il n'en demeure pas moins que les Etats-Unis ont fourni, durant l'année budgétaire 2001, près de 22 millions de dollars d'aide alimentaire à ce pays.

" La Somalie n'est pas devenue un Etat " en faillite " en un seul jour, et on ne peut penser que du jour au lendemain on pourra résoudre les problèmes liés à la mauvaise gestion des affaires gouvernementales qui en font un asile potentiel pour les terroristes. Nous avons mis les choses en route, et je suis prudemment optimiste que les Etats-Unis, les pays voisins de la Somalie et la communauté internationale peuvent jouer un rôle important afin de guider la Somalie vers la paix et la prospérité ", a dit M. Kansteiner.

Indiquant qu'il venait de rentrer de l'une de ses missions humanitaires annuelles en Afrique, le sénateur Bill Frist (républicain du Tennessee) a dit : " Je pense que nous nous inquiétons tous du fait que le chaos en Somalie a le potentiel de déstabiliser d'autres régions d'Afrique. "

Il a expliqué que la Somalie " n'avait pas de gouvernement national depuis janvier 1991 et que ce pays restait une société déchirée, gouvernée en grande partie par des clans armés qui survivent dans un climat marqué par des revirements de loyauté ".

Faisant allusion à la bataille qui a eu lieu, à Mogadiscio, le 3 octobre 1993, entre les Rangers de l'armée américaine, qui se trouvaient sur le terrain afin de garantir la sécurité des acheminements de vivres vers les régions affamées, et les hommes armés proches d'un important chef de guerre local, M. Frist a dit : " Nous ne devons jamais, bien évidemment, oublier ces 18 Rangers américains qui sont morts lors d'une mission qui avait pour but d'empêcher que les Somaliens meurent de faim. "

A la question, posée par le sénateur Feingold, de savoir ce que les pays voisins de la Somalie, notamment le Kenya et l'Ethiopie, faisaient pour aider la situation, M. Kansteiner a répondu qu'une réunion allait bientôt avoir lieu sous les auspices du président, pour le Kenya, de l'Autorité intergouvernementale pour le développement, durant laquelle une date pourrait être choisie en vue de la convocation d'une conférence qui rassemblerait tous les représentants des factions somaliennes.

Pour ce qui est de l'Ethiopie, M. Kansteiner, qui s'est rendu dans la région dans le courant de décembre, a dit : " Je pense que le président Meles a indiqué clairement au président Moi qu'il était prêt à lui apporter son aide en ce qui concerne le processus de paix, et je pense que de ce côté-là il existe une bonne coordination. "

A propos de l'aide venue de pays hors d'Afrique, M. Kansteiner a dit que les Italiens s'étaient montrés les plus enthousiastes.

Vu la stabilité relative qui règne dans le territoire dit du " Somaliland ", une région de Somalie qui a rétabli une certaine paix, mais qui n'est pas reconnue par les Etats-Unis sur le plan diplomatique, M. Feingold a demandé " s'il ne serait pas justifié que les Etats-Unis établissent des liens avec ses autorités ", M. Kansteiner a répondu : " Il est probablement dangereux de juger de l'efficacité d'institutions gouvernementales dans un endroit comme la Somalie, mais le Somaliland semble avoir une assez bonne maîtrise des services typiques d'un gouvernement local. Il semble répondre aux attentes des gens, son économie est probablement la plus saine. On est donc tenté de reconnaître ses succès et d'essayer de les exploiter. "

A cet égard, M. David Shinn, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Ethiopie et coordinateur spécial pour la Somalie, a déclaré : " Le moment est venu de songer à envoyer quelques personnes du département d'Etat à Hargeysa, au Somaliland, car les Américains n'y sont guère représentés. "

Le sénateur Bill Nelson (démocrate de Floride), ancien astronaute, a conclu la séance en vantant la beauté de la Somalie, qu'il avait vue pour la première fois de sa capsule spatiale.

(Les articles du " Washington File " sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/) NNNN


Product Name:  WASHINGTON FILE
Document Type:  ARTICLE
Keywords:   SOMALIA/POLICY; CONFLICT RESOLUTION; KANSTEINER, WALTER; DEPARTMENT OF STATE; SENATE FOREIGN RELATIONS COMMITTEE; FEINGOLD, RUSSELL; FOREIGN AID; TERRORISM; 1E; 1C; RP,RS
Thematic Codes:  1C; 1E
Languages:  FRENCH
Originating Team:  02020801.AAF

 

 

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