La revue de presse française
14 février


Johann Muehlegg ce matin pendant la poursuite du 10 km classique

Poursuite messieurs

Muehlegg intouchable

Emmanuel Pionnier

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 14 fév (AFP) - Déjà vainqueur du 30 km libre, l'Espagnol Johann Muehlegg a facilement doublé la mise, jeudi à Soldier Hollow, en remportant la poursuite en ski de fond des jeux Olympiques de Salt Lake City, devant un duo norvégien, Thomas Alsgaard et Frode Estil, classé deuxième ex aequo.

Parti en tête du 10 km libre, après avoir remporté le 10 km classique plus tôt dans la journée, Muehlegg, vice-champion du monde de la spécialité, n'a rencontré aucune difficulté pour s'imposer en 49 minutes 20 secondes 4/10e. Même une chute, quelques hectomètres après le départ, n'a pas enrayé sa glisse triomphale.

Absent de la lutte pour l'or, le spectacle a été somptueux pour les deux autres places sur le podium. Parti deuxième à 13 secondes de l'Espagnol, le Norvégien Frode Estil, médaillé d'argent sur le 15 km classique mardi, a rapidement vu revenir sur lui une meute de fondeurs. A mi-course, ils étaient encore dix à la bagarre dans la même seconde.

Finalement, Estil et Alsgaard, tenant du titre, se sont détachés à l'entrée du stade. Et au terme d'un extraordinaire sprint, les deux hommes n'ont pu être départagés par la photo-finish, à 28 secondes et 5/10e de Muehlegg, Alsgaard s'écroulant en passant la ligne.

Première
Pour remporter sa cinquième médaille olympique, après trois médailles d'or, sur 30 km libre en 1994, et la poursuite et le relais en 1998, et une médaille d'argent au relais en 1994, Alsgaard a dû effectuer un extraordinaire retour sur le 10 km libre, après s'être élancé en 16e position avec 49 secondes de retard sur Muehlegg.

Pour sa première participation aux JO, Estil (29 ans), un temps annoncé troisième, se retrouve avec deux médailles d'argent.

Pour la première fois en quatre apparitions aux JO, la poursuite n'est pas gagnée par un Norvégien, après deux victoires de Bjoern Daehlie (1992 et 1994) et le titre de Alsgaard en 1998.

Parti sur le 10 km libre en 22e position, le Français Vincent Vittoz a effectué une belle remontée (8e temps du 10 km libre) se classant 14e à 1 minute 6 secondes 4/10e du vainqueur. Retardé par une chute devant lui, le Savoyard n'a pas pu prendre le bon wagon.


L'Espagnol Johann Muehlegg double la mise en poursuite

Mark Long

MIDWAY, Utah (AP) L'Espagnol Johann Muehlegg a décroché jeudi sa deuxième médaille d'or des jeux Olympiques de Salt Lake City en remportant haut la main la poursuite masculine (10km classique et 10km libre).

Le Norvégien Thomas Alsgaard, 16e après le 10km classique, a terminé deuxième, à égalité avec son compatriote Frode Estil. Les deux hommes, que la photo finish n'a pu départager, ont dû attendre plusieurs longues minutes le résultat officiel, avant de se congratuler.

Muehlegg avait bien commencé la journée en remportant la première partie de la poursuite, le 10km libre, en 26:7.2, et s'était construit une solide avance de 13.2 secondes sur le spécialiste du classique Frode Estil, avant de s'attaquer au libre, son style favori.

L'Espagnol a bouclé la poursuite en 49 minutes, 20.4 secondes, 28.5 secondes devant le duo norvégien, signant une performance comparable à sa victoire dans le 30km libre de samedi, lorsqu'il avait écrasé la concurrence et relégué son dauphin à plus de deux minutes.

Jeudi, son avance lui a encore permis de ralentir en fin de parcours pour se saisir d'un drapeau espagnol qu'il a agité sur les 100 derniers mètres de la course.

''Il ne fait aucun doute que j'ai gagné cette médaille pour l'Espagne. L'Espagne est mon pays'', a déclaré le fondeur, qui concourt pour l'Espagne seulement depuis les jeux Olympiques de Nagano, en 1998. Muehlegg a obtenu la nationalité espagnole après une brouille avec sa fédération d'origine.

''Je ne rejoindrai pas l'équipe allemande'', a-t-il dit. ''Mon avenir est avec l'Espagne.''

Alsgaard, parti 36 secondes derrière Estil, a réussi l'exploit de décrocher la médaille d'argent en arrachant le meilleur temps du 10km libre.

''Je me suis senti beaucoup mieux dans la deuxième épreuve'', a-t-il expliqué. ''C'était bon de rattraper ce groupe qui bataillait pour l'argent'', a ajouté le double champion olympique.

''C'est incroyable, c'est la meilleure chose qui pouvait nous arriver'', a-t-il conclu à propos du double podium norvégien.

Le champion du monde suédois Per Elofsson a dû se contenter de la 4e place, échouant au pied du podium pour la 3e fois d'affilée.


Déclarations des fondeurs

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 14 fév - Johann Muehlegg (Esp/médaille d'or): "Ma victoire sur le 10 km classique ne me surprend pas trop car je suis en grande forme en ce moment. L'an dernier, je suis venu reconnaître les lieux, cela a été important. Mes skis étaient excellents aujourd'hui, spécialement sur le classique. C'est un succès qui récompense beaucoup de travail. Dans le 10 km libre, je suis parti vite car c'est toujours difficile d'avoir beaucoup de monde à contrôler dans son dos. De cette façon, j'ai pu accroître mon avance, c'était ma tactique. En passant le premier temps intermédiaire, j'ai compris que j'avais gagné. J'espère pouvoir disputer le 50 km classique. Après ma victoire samedi au 30 km libre, le Roi d'Espagne et le Premier ministre, Jose-Maria Aznar, m'ont appelé pour me féliciter."

Thomas Alsgaard (Nor/médaille d'argent): "A cause de mes problèmes en style classique, je pars toujours derrière pour le style libre. Mais la poursuite me convient parfaitement. Le dernier kilomètre a été incroyable. Je suis content de m'en sortir avec l'argent. Je suis bon sprinteur, mais la fatigue pouvait faire la différence. Je me suis battu comme jamais."

Frode Estil (Nor/médaille d'argent): "La photo-finish montre que j'ai besoin de m'étirer plus (sourire). Je suis heureux de ne pas avoir perdu la médaille d'argent à cause de cela. J'ai essayé de rester derrière Thomas, car ensuite je savais qu'en arrivant derrière lui pour le sprint j'avais quelques chances de le passer. Je sais que Thomas Alsgaard est rapide mais j'avais une chance dele battre. Je pensais avoir gagné l'argent, car je n'avais pas vu Thomas à côté de moi. J'ai été surpris en voyant Thomas à mes cotés sur la ligne."

Vincent Vittoz (Fra/14e): "Je suis déçu. J'ai essayé de suivre Thomas Alsgaard (NDLR: le Norvégien qui termine 2e) et l'Italien Pietro Piller-Cottrer (7e), mais une chute devant moi à créer un écart que je n'ai pas pu combler. Les courses sont horribles, ici. Il est impossible de relancer, à cause de l'altitude (NDLR: le site est situé à près de 1800 m)."


Deux ex aequo, une première sur le fond

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 14 fév (AFP) - Pour la première fois de l'histoire du ski de fond aux jeux Olympiques, deux athlètes se sont partagées la même marche du podium, avec la deuxième place ex aequo des Norvégiens Thomas Alsgaard et Frode Estil sur la poursuite, jeudi à Soldier Hollow.

Alsgaard et Estil ont disputé un sprint somptueux pour tenter de devenir le dauphin de l'Espagnol Johann Muehlegg. Au coude à coude à l'entrée du stade, les deux hommes se sont jetés sur la ligne, Alsgaard s'écroulant sitôt l'arrivée franchie.

D'abord classé troisième, Estil a finalement eu la joie de partager la médaille d'argent avec son compatriote après examen de la photo-finish, qui les a placé dans le même millième de seconde.



Johann Muehlegg

Muehlegg: Dr Juanito et Mr Johann

MADRID, 16 fév (AFP) - "Juanito" pour les uns, "Johann" pour les autres: les deux médailles d'or remportées aux Jeux d'hiver de Salt Lake City par le skieur de fond espagnol d'origine allemande Johann Muehlegg provoquent une controverse en Espagne, son pays d'adoption.

"Merci beaucoup votre Majesté", a-t-il répondu avec un accent germanique à couper au couteau aux félicitations du roi d'Espagne Juan Carlos après ses victoires en poursuite et sur 30 km libre.

Francisco Fernandez Ochoa, seul médaillé d'or olympique espagnol (slalom à Sapporo en 1972) avant l'avénement de Muehlegg, ne fait pas, lui, dans le compliment. "J'accepte les sportifs exilés pour des problèmes politiques comme c'est le cas des Cubains ou les sportifs qui passent un certain temps en Espagne et décident de se faire naturaliser. Mais, ceci, c'est autre chose: Johann est devenu Juanito du jour au lendemain. C'est pathétique. Qu'il gagne une troisième médaille: ce sera bien pour lui et nous, nous serons encore plus ridicules".

Né en Bavière, champion du monde junior avec l'Allemagne, Muehlegg n'a commencé à défendre les couleurs espagnoles qu'à l'âge de 29 ans après s'être brouillé avec la fédération allemande.

"Johann Muehlegg n'a jamais couru pour rien. Le jour où l'on n'acceptera plus ses conditions, le jour où il ne gagnera plus d'argent, il se sentira déjà un peu moins espagnol", a renchéri Fernandez Ochoa en qualifiant son néo-compatriote de "mercenaire".

Christophe Colomb
Selon la presse espagnole, "Juanito" va encaisser environ 130.000 euros pour ses deux médailles de la part de la fédération qui va ainsi se trouver en déficit. Cela bien que le skieur ait refusé cette année la bourse destinée aux athlètes olympiques.

De nombreuses personnalités du sport ont au contraire pris le parti de Muehlegg.

"Je suis dans la situation de Muehlegg et je me sens offensé par les paroles de Fernandez Ochoa", a déclaré Talant Dujshebaev, le mythique handballeur d'origine kirghize.

Le quintuple vainqueur du Tour de France cycliste Miguel Indurain estime que "si Muehlegg travaille depuis des années avec l'équipe d'Espagne, il fait désormais partie de l'équipe. Les victoires font grandir l'intérêt pour son sport".

La double championne olympique de voile Theresa Zabell a souligné que Muehlegg avait brandi le drapeau espagnol lors de son arrivée victorieuse, ce à quoi beaucoup d'athlètes espagnols de souche se refusent au nom de convictions régionalistes.

Fermin Cacho, champion olympique du 1500 m en 1992, a été le plus radical. "Christophe Colomb qui venait de Gênes a découvert l'Amérique et la découverte est considérée comme espagnole. Juanito est aussi espagnol que Colomb".


Deuxième médaille d'or pour Johann Mühlegg

L'Espagnol Johann Mühlegg a décroché sa deuxième médaille d'or à Salt Lake City - la troisième dans l'histoire des Jeux d'hiver pour son pays d'adoption - en gagnant le combiné de poursuite messieurs de ski de fond.

Après s'être imposé dans la matinée lors de la première épreuve, le 10 km classique, ce skieur d'origine allemande est tombé dès le premier kilomètre de la seconde, le 10 km libre.

Ce qui n'a pas empêché Mühlegg, déjà vainqueur samedi dans le 30 km libre, de s'imposer au final avec un temps cumulé de 49'20"40.

Les juges ont décidé, après avoir analysé la photo-finish, d'attribuer deux médailles d'argent ex-aequo aux Norvégiens Thomas Alsgaard et Frode Estil, arrivés dans le même millième de seconde. Le bronze n'a donc pas été attribué.

Le champion du monde de cette spécialité, le Suédois Per Eloffson, donné favori à la veille de la compétition, termine au pied du podium, quatrième devant l'Italien Giorgio Di Centa.

Mühlegg, âgé de 31 ans, est passé sous les couleurs espagnoles pendant la saison 1999-2000.

Le combiné avait été organisé sur deux jours en 1998 à Nagano, et avait été disputé sur 15 km.

La seule médaille d'or récoltée par l'Espagne avant Mülhegg dans des Jeux d'hiver appartenait à Francisco Fernandez Ochoa, couronné en slalom en 1972.


Les traces du Lion indomptable dans la neige

Par Emmanuel Pionnier

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 15 fév (AFP) - Pendant que le Cameroun rendait hommage à ses footballeurs, champions d'Afrique, un autre Lion indomptable, Isaac Menyoli, laissait ses traces dans la neige de Soldier Hollow où il participait à ses premiers jeux Olympiques d'hiver, cinq ans après avoir découvert le ski de fond.

Les bras levés dans le ciel de Soldier Hollow, Menyoli exultait à l'issue du 10 km classique olympique. Qu'importe sa dernière place à 19 minutes 33 secondes du vainqueur. Il avait apprivoisé le ski.

"Ce fut la chose la plus ridicule et la plus difficile que j'ai faite de ma vie, confesse l'Africain en évoquant sa rencontre avec la discipline en janvier 1997. J'ai skié plus de quatre heures dans une course de 43 km. Je n'avais aucune technique. Sur le bord de la piste, la façon dont les gens m'encourageaient était géniale."

"La première fois que j'ai vu la neige, j'ai adoré immédiatement. Le paysage est si joli. En plus, j'aime le froid et l'hiver", explique tout sourire Issac (29 ans), installé dans le Wisconsin (Etats-Unis) pour ses études d'architecture et mis sur des skis par un collègue.

Message humanitaire
Un ancien entraîneur de haut niveau et auteur de livre technique sur la discipline Lee Borowski s'est ensuite chargé de lui donner les rudiments techniques.

"Pour être honnête, au départ je n'étais pas follement emballé car je ne savais pas si c'était sérieux", explique Borowski, finalement convaincu par cet homme plus habitué aux pistes d'athlétisme.

Mais le chemin jusqu'au rêve olympique était encore bien loin et passait par des minima à réaliser, soit une participation à cinq courses reconnues par la Fédération internationale cet hiver.

Et le "succès" allait être au bout des spatules de ce futur architecte avec quatre épreuves terminées à la dernière place et la cinquième, où le résultat fut meilleur d'un rang.

Alors conscient que sur les pistes de l'Utah, il risque surtout d'être un objet de curiosité et de gentilles moqueries, Isaac Menyoli veut profiter de cette éphémère lumière olympique pour transmettre un message. Parler de la maladie qui gangrène son continent, le Sida.

"Il y a encore tellement de personnes qui ignorent que ce mal existe, souligne-t-il, soudain plus sérieux dans l'aire d'arrivée. Je suis un citoyen du monde qui veut profiter des JO pour alerter le monde sur cette maladie."


Le conte de fée du premier Népalais aux Jeux d'hiver

SALT LAKE CITY, 18 fév (AFP) - Né pauvre en 1972 dans un village perdu de l'Himalaya, Jayaram Khadka a travaillé dès l'âge de 8 ans dans une carrière puis, deux décennies plus tard, après un destin émouvant, il est le premier Népalais à participer à des jeux Olympiques d'hiver.

Il y a tout juste trois mois, il a décidé de s'entraîner en ski de fond. Avec une nouvelle licence de la Fédération internationale de ski (FIS), il participe à six épreuves de la Coupe continentale, sous la protection de Jean-Pierre Burdet, directeur des équipes de France de ski de fond, en vue d'aller à Salt Lake City.

Jeudi dernier, il terminait 82e et avant-dernier du 10 km classique de la poursuite à Soldier Hollow.

A l'origine de son conte de fée se trouve un millionnaire britannique, Richard Morley.

En 1984, Morley visite la région de l'Annapurna près de la capitale népalaise Katmandou. A près de 5000 m d'altitude, Morley est atteint de graves problèmes respiratoires. Un autre voyageur le transporte dans le premier village à Kalopani.

Morley risque de mourir et un policier, Basu Khadka, le père de Jayaram, va chercher de l'aide. En trois jours, il parcourt près de 100 km jusqu'au premier téléphone pour prévenir un médecin.

Le Britannique est guéri et demande à son sauveur comment il peut le remercier. "S'il m'arrive quelque chose, occupe toi de mon fils", lui répond Basu Khadka.

"Ramener l'Everest aux Jeux"
Revenu au Népal en 1990, Morley apprend que son sauveur est mort depuis deux ans d'une crise cardiaque. Il se met à la recherche du fils qu'il découvre à genou dans un restaurant nettoyant le sol.

Il arrive à convaincre le garçon de venir avec lui en Europe où il voulait l'adopter. Mais Jayaram ne pouvait pas prouver sa date de naissance. Un examen médical concluait que le garçon n'avait pas 18 ans mais seulement 14 ans. Au terme d'une bagarre bureaucratique de sept ans, Morley obtint que Jayaram puisse rester légalement en Angleterre.

En 1998, Morley, manageur de l'équipe népalaise de ski, incite son protégé à pratiquer le ski alpin au centre d'entraînement du Népal Aux Arcs (Savoie). Mais deux blessures graves en 2001 lui barrent tout espoir de se qualifier pour les épreuves alpines des JO-2002. D'où sa décision d'opter pour le ski nordique.

"Ce sont les premiers Jeux d'hiver pour le Népal et je suis si heureux. Je suis fier de ramener le Mount Everest aux jeux Olympiques", s'est exclamé Jayaram.

Loin d'être découragé par son classement jeudi, il à l'intention de participer mardi à l'épreuve du sprint.


À la poursuite des Norvégiens

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 12 fév (AFP) - Vainqueurs des trois premières poursuites olympiques de l'histoire, les Norvégiens veulent réaliser le grand Chelem aux jeux Olympiques de Salt Lake City, jeudi à Soldier Hollow.

Au programme des JO depuis Albertville en 1992, la poursuite a été remportée à deux reprises par le légendaire Bjoern Daehlie, huit fois champion olympique, et par Thomas Alsgaard, tenant du titre.

La poursuite est un 10 km, style classique, effectué contre la montre, suivi d'un 10 km, en style libre, effectué avec départs successifs séparés par l'écart de la première épreuve.

Cette année pourtant les Vikings semblent moins à l'aise sur le parcours américain. Après les deux premières courses (30 km libre et 15 km classique), ils ne comptent qu'une seule médaille, grâce à Frode Estil sur 15 km classique, qui s'aligne aussi sur la poursuite.

Treizième du 30 km libre, Thomas Alsgaard, champion du monde 1999 de poursuite, semble souffrir de l'altitude (près de 1800 m).

Une autre grand favori éprouve des difficultés. Présenté comme pouvant être "le" fondeur des JO, le Suédois Per Elofsson est déjà sous pression avec un abandon sur 30 km libre et une cinquième place sur le 15 km classique.

Pourtant l'épreuve, qui se déroule pour la première fois aux JO sur une seule journée, pourrait lui sourire, comme ce fut le cas à Lahti (Finlande) aux Mondiaux-2001.

En terres lapones, son dauphin était l'Espagnol Johann Muehlegg. Le champion olympique du 30 km libre, samedi, s'il ne perd pas trop de temps en style libre, pourrait être difficile à battre.

Le Français Vincent Vittoz, douzième samedi sur le 30 km, n'a pas pris part au 15 km classique mardi, se réservant pour cette poursuite, son objectif olympique.


L'Estonie rêve en or avec Veerpalu

Emmanuel Pionnier

SOLDIER HOLLOW (Etats-Unis), 13 fév (AFP) - Le fondeur Andrus Veerpalu a écrit l'une des plus belles pages du sport estonien en devenant le premier champion olympique d'hiver de cette république, lors du 15 km classique, mardi à Soldier Hollow.

Au moment où l'Estonien grimpait sur le podium, ses compatriotes étaient rentrés chez eux et probablement endormis ne s'attendant pas particulièrement à ce qu'il remporte une médaille d'or, même s'il avait déja manifesté son aisance sur les longues distances dans ce style traditionnel.

Seuls quelques irréductibles et des amateurs éclairés gardaient encore allumée la flamme de l'espoir se souvenant que Veerpalu avait créé la surprise en devenant, déjà, le premier fondeur estonien champion du monde sur 30 km classique, l'année dernière à Lahti (Finlande). Son seul titre de gloire jusque-là avec une médaille d'argent aux Mondiaux-1999 à Ramsau (Autriche) dans le 50 km classique.

Parmi ces rares supporteurs soucieux de suivre le destin de leurs compatriotes partis dans l'Utah pour trouver la gloire olympique, il y avait le Premier ministre Siim Kallas qui s'est précipité sur son téléphone, aussitôt la ligne d'arrivée passée, pour féliciter l'enfant du pays.

"Il m'a dit qu'il avait beaucoup applaudi devant son poste de télévision", a raconté encore tout ému, le champion olympique qui s'est souvenu que M. Kallas avait fait la même démarche quand il était monté sur la plus haute marche du podium à Lahti.

"C'est un rêve qui se réalise", a ponctué le professeur de sports, qui a participé aux Championnats nationaux en triathlon et en VTT.

Le rêve, il est autant pour lui que pour son peuple.

Antson en 1964 avec les Soviétiques
Indépendant avant la Première guerre mondiale puis tombé dans le giron soviétique jusqu'en 1991, cet état balte de 1,5 million d'habitants, dont 1 million d'Estoniens n'avait jamais entendu son hymne national lors des JO d'hiver.

Ants Antson avait bien été sacré aux JO de 1964 à Innsbruck (Autriche), sur l'épreuve du 1500 de patinage de vitesse. Mais à l'époque il défendait les couleurs de l'URSS.

Depuis la renaissance du Comité national olympique en 1991, l'Estonie cherchait son premier héros, comme les soeurs baltes, la Lituanie et la Lettonie.

L'or olympique est donc venu de ce fondeur qui a fêté ses 31 ans le jour de la cérémonie d'ouverture.

Spécialiste du style historique du ski de fond, le classique, Veerpalu a dominé la concurrence en réalisant un écart de 36 secondes sur son dauphin, le Norvégien Frode Estil, grâce à deux dernières côtes survolées.

"C'est là que tout s'est joué, je me sentais bien et j'ai attaqué", a expliqué l'Estonien timide au puissant gabarit (1,82 m et 73 kg).

Pour compléter le bonheur des Estoniens, Jaak Mae a même complété le podium avec une inattendue troisième place.

Les habitants de Talinn ont dû se réveiller avec le sourire.


Page mise en ligne le 13 février 2002 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca

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