Styles et Influences  
      Individuelles
KISS fut formé par deux juifs, l'un né en Israël et l'autre dans le quartier Queens, NY. S'ajoute à ça un Italo-Irlandais et un germano-cherokee américain... Tous né autour de 1950, ils arrivent chacun avec un style propre et une expérience différente. En 1973, le plus âgé, Peter Criss, a 10 ans d'expérience en Jazz et Funk, Gene Simmons publit depuis tout jeune ses propre comics book fanzine, Paul Stanley vient d'une famille conservatrice et se demande s'il n'ira pas en opéra et Ace Frehley... c'est Ace Frehley.
                                Peter Criss aka George Peter John Criscoula

Son style familié, on le retrouve facilement sur Mainline, Baby Driver et en solo sur Let it go (82) et My life (80). Avec un tempo sourd et lent, on a l'impression d'être au volant d'une vanne sur l'Interstate. Sérieusement, c'est l'impression que j'en ai. Peut-être pas à la manière Motor city Madhouse de Nugent mais plus trucker. Et ce feeling se fait aussi sentir sur son album solo de 78 (I'm gonna love you, Hooked on rock n roll...). Ça fait blues brother sur les bords et amène du punch à ce que KISS représente. Un coté Big shot, sûr de lui, un peu rebelle mais qui se contient, qui a de la classe. Peter Criss, l'italo-Irlandais, représente quasiment le mafioso du groupe.
    
Ajouté à ça, on a un funk pur qui ressort. Que ça soit sur
Watchin' you, Parasite, Calling Dr.Love ou Hotter than hell, son style funk amène un groove fort peu familier pour un groupe heavy post 75. Écoutez Shock me en vous concentrant seulement sur le jeu de la batterie (ses nuances et finesses). Après ça, imaginé ce qu'aurait fait Eric Carr... Les jeux nuancés et les subtilités funk n'étant certainement pas difficile à produirent, elles apportent néanmoins du piquant. Et l'audace de les mettre comme accompagnement, à une piece d'Ace Frehley, donne des résultats remarquables. En d'autres mots, prenez Clyde Stubblefield du band de James Brown, avec Ace au lead et Stanley au micro et ca sonnerait pareil à KISS.

Quant aux groupes et personnages qu'il cite le plus, vient Gene Krupa, drummer du band de Benny Goodman jusqu'en 1938 et leader de son propre Big Band de 1938 à 1947. Le rythme, le style des Toms, le côté high class, Tuxedo... Écoutez
Drum Boogie, Wire Brush Stomp et les enregistrements avec Anita O'day de 1941 à 1945. On peut quasiment imaginer que c'est Peter aux drums.

 
Meilleurs prestations typiques
 
1. Baby Driver  2. Mainline   3. Hooked on rock and roll   4. Rock me, baby   5. I'm gonna love you
  
                                       Ace Frehley aka Paul Frehley

Ses solos sont simples mais efficaces. Personnellement, en les écoutant, j'ai toujours l'impression qu'ils sont en train de lutter contre quelque chose. Ca semble toujours forcé et au bord de déraper. C'est comme si on montait une pente abrupte et que les efforts de la transmission ressortaient dans la sonorité. Même si l'on a connu après lui Vincent, St-John et Kulick, la majorité des fans s'entendent pour dire que son feel particulier demeure le meilleur. J'écoutais récemment des albums comme Asylum ou Carnival et c'est fascinant à quel point leurs solos passent inaperçu. J'sais pas pourquoi mais la plus grande «dextérité manuelle» des St-John et cie ne réussie pas à se transposer du reste. On ne les entend tout simplement pas. Or, avec Frehley, c'est comme si tout s'arrêtait et que le solo prenait toute la place. Et même avec un solo répété comme sur 100,000 years, je donnerais rien au monde pour avoir autre chose de plus «technique». Sa simplicité arrive toujours à point et s'impose comme nul autres l'on fait après lui. Quant à sa guitare comme tel, juste en spectacle, on se rend compte à quel point c'est plus sa symbolique que sa musicalité qui est poussée. C'est un objet de puissance et son potentiel est tiré au maximum par un solo simple et cliché.

Ses influences ? La vague fin 60; Cream, Hendrix, The Who, Keith Richard...

  
Meilleurs prestations typiques
  
1. Shock me   2. Rocket ride  3. Speedin back to my baby  4. Love'em and leave'em (lead solo)
    5. Getaway (lead solo)
                                         Paul Stanley aka Stanley Eisen

En étant le front man, c'est sur lui que repose toute l'entreprise. Son image de Stars Lovers est efficace et fusionne parfaitement avec ce que produit Peter Criss à la batterie. Surtout en concert, les deux semble liés (Hotter than hell tour) et l'image qu'ils renvoient caractérise la majeure partie de ce que le groupe représente. Il est à son meilleur sur les voix soutenues (Love Gun, Shandi). Aussi, sa voix cassé, un peu lancé de travers, transforme les I want you, Anything for my baby, I stole your love et Love gun en de vrais chefs d'oeuvres. On m'a souvent dit qu'il y chantait mal, mais c'est tout le contraire. La façon dont il lance ses paroles, comme s'il parlait directement, un peu à la James Brown, ressort et donne un ton nouveau à des pièces qui sans ça, auraient semblées ordinaires. Après Dynasty, son style commence tranquillement à changer, ainsi que sa voix, mais d'autres réussites viendront comme A million to one. Quant aux spectacles, je l'aimais mieux à l'époque où il se flanquait en face du micro, les jambes écartées avec sa guitare en V, et qu'il restait fixe tout au long, ne faisant que shaker sa tête (Pensez à Makin' love et Do you love me du video KISS My Ass de 1993). Or, aujourd'hui, ses petites danses et déhanchements me paraissent ridicules et enlèvent le feel pseudo-sérieux-tape à l'oeil qui était tellement parfait à l'époque. (N'y connaissant rien à Metallica, j'ai cependant vu leur chanteur prendre exactement la même position, et l'effet des pointes de guitare qui dépassent donne le même plan et la même optique. Dommage que Stanley l'ait délaissé en cours de route). Quant aux groupes qu'il cite le plus viennent les Beatles, Eddie Cochran et la grandiosité de Led Zeppelin.

  
Meilleurs prestations typiques
   
1. Love Gun   2. I want you   3. Shandi   4. Take me away   5. Makin love (Alive 2)
                               Gene Simmons aka Chaim Witz/Gene Klein

Même si c'est le plus connu du publique, c'est sûrement aussi le plus méconnu et renversant pour quiconque commence à s'intéresser au groupe. Construisant sur son image de monstre, de le retrouver après ça en train de chanter sur Great Expectation en découragerons plusieurs... Personnellement, sa «polyvalence» me fuck plus que d'autres chose, mais il faut lui accorder le mérite d'avoir su contribué à l'aspect mythique autour du groupe. Quant à la musique, il se spécialise sur les lyrics directes qui traite de son passe temps préféré. Il est à son meilleur sur des pièces tel que Ladies in waiting, Ladies Room, Plaster Caster et Secretly cruel. N'oublions pas aussi Rockin' in the USA. Mais dès qu'il s'aventure sur ses ballades, je décroche. Pour ce qui est de son rôle au sein du groupe, on dit souvent que son style se rapproche de ce que McCartney faisait. La bass suit donc la mélodie de très près et est parfois très irrégulière, secoué par des lancé. Bref, j'connais pas le jargon... Mais fait à noter, contrairement aux autres groupes des années 70, à part pour Destroyer, KISS n'a jamais mis l'accent sur les sons sourds (bass et bass drum). Vraiment, en écoutant KISS, c'est frappant de voir à quel point que ça sonne claire et précis face aux Ted Nugent, Black Sabbath et autres band de l'époque qui eux, entre mieux dans le son «crasseux» typique des années 70. Pour finir, les Beatles demeure le groupe l'ayant le plus influencé; que ce soit pour les ballades harmonieuses que pour le coté Big Star.

  
Meilleurs prestations typiques
   
1. Callin Dr Love   2. God of thunder   3. Ladies Room   4. Love'em and leave'em  5. Rockin in the USA
                                                   Le Band

Et une fois tout ça réuni, ça donne un band heavy avec un son peu ordinaire. Et je dis ça en référence à ce que j'appelle, sans prétention, leur Age classique; 1975-77. Ainsi, en mettant de coté Destroyer, il nous reste trois albums que je qualifierais sans hésiter de chefs d'oeuvres... Dressed to kill, Rock and Roll Over et Love Gun. Avec plein de contradictions pour un groupe qui se voulait heavy, c'est d'autant plus intéressant aujourd'hui d'essayer de repérer ce qui les différenciait tant des autres groupes:

1. Contrairement au style en vogue à l'époque, KISS et quelques autres groupes rompent et passent par dessus le bridge. On oublie ainsi les chansons de plus de 4 minutes pour revenir à l'ancienne norme du 2:30/3:00 (tout comme les groupes punk le feront).

2. Avec les voix d'accompagements, au style rétro, sur Calling Dr.Love, See you in your dreems, Tomorrow and tonite et plusieurs autres, on fait rennaître le style début 60. C'est à peine si on a pas les trois chanteuse noires en habit rayonnant aux cotés de la scène... Fantastique.

3. Le jeu de la batterie, avec un style simple des années 60-65, additionné au rythm' guitar très cassé et peu soutenu, amène encore là un style rétro. Les meilleurs exemples seraient Anything for my baby, Mr.Speed, Take me et tout dernièrement, Doncha Hesitate. Ainsi, ces quatre là, en les écoutant, on pourrait en penser que le groupe y font des parodie d'une époque révolu(1955-64)... mais là n'était pas leur intention. Ces pièces sont le fondement même du style qui les suivra tout au long de leur carrière, et ce pendant 30 ans. 

4. Et finalement, comme si ce n'était pas assez, le groupe reprendra plusieurs hit des années 60, ce qui relie énévitablement le son du groupe à ses racines. Ça commence donc avec Then he kissed me, qu'ils changent pour Then she kissed me. Suivent Any way you want it sur Alive II et Tossin and turnin, sur l'album solo de Peter. On peut aussi inclure Kissin' Time à la limite.


        Heureusement, le résultat final des trois albums demeurait quand même d'actualité. C'était donc pas à leurs sorties des albums qui se voulaient être rétro, mais qui se voulaient bel et bien «heavy» tout en étant
fun. Aujourd'hui ça semble peut-être straight mais à l'époque, ça devait sûrement amener une bouffée de fraîcheur à la scène musicale, qui si vous me le permettez, s'encrassait véritablement dans son manque de laissé aller. Non pas que les autres groupes étaient mauvais, mais comme le dit souvent Gene Simmons, en mangeant juste du caviar, on en vient vite à vouloir un bon Hamburger... et c'est justement ce que KISS nous à toujours offert; du fast food de classe. En fait, l'équivalent de ce que les Ramones ont créé du coté Punk.
                                                                                                            
                                                                                                                              -  Dom,  novembre 2000
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