Personnalités et dissensions
      au sein du groupe.
Le groupe a 31 ans, Peter est reparti, Éric revient, Tommy semble rester pour de bon et une autre tournée s'annonce. Ace Frehley ? Quelque chose me dit que la prochaine nouvelle qui nous parviendra de lui, c'est qu'on l'aura finalement trouvé mort, soûl, dans son énième studio/maison pas encore achevé. On aura donc droit, enfin, à la première page du Rolling Stones Magazine et Simmons va être satisfait de la reconnaissance. Mais bon. Cet page traite des personalités de chacun.
 


Il a été dit que la recette miracle pour tout groupe hard rock constituait à rassembler un dosage parfait entre folleries, débauche, offenses et ce, avec un tant soit peu de professionnalisme  (voire marketing, apport de chaque membres et cohésion dans l'organisation). Or, ce degré de dosage entre en conflit avec l'image que le groupe
Heavy typique doit laisser paraître à son publique et tranquillement, la tangente de perdition l'emporte toujours et entraine ainsi donc le groupe à disparaître (perte d'un membre, suicide, séparation...). Seul problème avec KISS, c'est que le groupe fut formé par deux straight, quasi-militant pro-nerdz de droite et venant de familles juives sans histoires. En d'autres mots, Stanley et Simmons on su avoir assez de génie pour calibrer le tout et il est grandement à leur honneur et mérite d'avoir été capable de monter un groupe qui, au début, appartenait aux plus heavy de la scène musicale et ce, tout en paraissant crédible auprès d'un fan base tiré en grande partie des rues et ruelles des confins des États. En fait, seul Ted Nugent me vient à l'esprit de ceux ayant aussi réussi cette prouesse.


Donc avec KISS la recette miracle semble, de la part des deux membres fondateurs, d'avoir été assez
wise pour comprendre qu'il leur fallait deux As, perdus au fond de nulle-part; nul besoin de les nommer. Seuls pouvant amener du piquant et une quelconque authenticité, chose que le groupe se devait d'avoir afin de paraître crédible, le premier, Ace, sortait tout juste des quartier du Bronx et l'autre, Peter, italien de Brooklyn, voyait tranquillement s'écrouler ses chances de percer dans le showbizz (Il approchait déjà de la trentaine en 1972). Ainsi, après avoir auditionné en vain pour être le batteur d'Elton John et voyant son propre groupe, Lips, se perdre dans le néant, comble du comble, Peter Criss voit son copain d'enfance Jerry Nolan lui prendre sous le nez le poste vacant de drummer des New York Dolls, groupe en pleine ascension. C'est donc acculé à la défaite que Pete se voit obligé d'accepter n'importe quel offre; ce qui résulte dans son cas à se maquiller en clown et à faire confiance à deux juifs du Queens. Quant à Ace, c'est moins claire. Tout ce qu'on sait aujourd'hui, grâce essentiellement au livre Kiss and Tell, c'est que le tandem Stanley/Simmons ne pouvait qu'espérer mieux en terme de crédibilité: ACE ÉTAIT FAIT SUR MESURE POUR LA JOB. Bref, sans déborder et tout compte dit, il était parfait.


Une fois tout ça réuni, seul suffisait de laisser les choses aller. Nul besoin de tâter le terrain; Stanley et Simmons avaient eu grandement assez de temps pour se faire une idée de ce qui les attendait; les plans d'affaires étaient judicieusement établie et l'opération charme était sur le point de conquérir le Monde entier. On avait donc un groupe en pleine équilibre; l'élément marketing était assuré par la direction (Bill Aucoin) et le penchant rock and roll était assuré, de un, par l'enthousiasme de Stanley/Simmons et de deux, par la nature même d'Ace et Peter.


Or, les fissures apparaissent dès la première année; Peter menace de quitter et c'est, entre autres, à l'aide de la location d'une limousine avant l'un des premier show que Stanley/Simmons réussissent à le convaincre de rester. Quant à Ace, déjà sur
Destroyer, ses absences pour cause de party lui vaut d'être remplacé par un session guitarist et d'années en années, l'histoire se répète.  Bref, quand on y ajoute les saccages de chambres d'hotels, les traits de caractères divergeant et un horaire non-stop dès 1973, l'on s'aperçoit qu'il est plus que remarquable que le groupe originale ait duré 7 ans. Et d'une certaine manière, c'est ce qui fait qu'aujourd'hui la majorité des fans tendent à glorifier ces 7 années. Chaque seconde des enregistrements de cette époque tombe du ciel. Chaque instants sur pellicule vallent d'être vu et revu. Tout compte dit, leur épopé de 1973-79 mériterait amplement qu'on rallonge la Bible. Ah pis non, c'est encore plus sacré que ça, il faut remonter au Big Bang pour atteindre un tel degré de création(rire). Bref, c'est magique et comme Stanley l'a déjà fait remarquer, les fantasmes pouvant en découler sont tellement fort qu'on peux en perdre la raison (croire que c'était vraiment réelle...).


Pour revenir aux problèmes affectant le groupe à ce stade (1976-77), on a qu'à penser au succès de
Beth. Peter se retrouvant ainsi avec le plus grand hit du groupe, les boulons commencent inévitablement à sauter. Ce succès à peut être sauvé les ventes de Destroyer, mais pour le groupe c'était la pire chose qui pouvait arriver. L'idée d'unité de chaque membre qu'avait voulu dès le départ Stanley/Simmons se retournait contre-eux; avec ce succès, Pete commençait à réfléchir en tant qu'artiste indépendant. Même chose pour Frehley en 1978 lorsqu'il se retrouve avec le plus populaire des quatre albums solo. Bref, la nature du groupe à la source tendait à nourrir cette véritable poudrière et les choses ne pouvaient qu'empirer; En 1978, pensant reproduire l'éclat magique de Beth avec un album rempli à craquer de slow, Peter frappe un mur et commence à penser que le logo KISS est responsable de son échec. Pareil pour Frehley. De savoir qu'il est un idole pour les fans de rock sérieux, et de voire que Stanley/Simmons mènent le groupe dans le Pop, il flaire l'occasion et le marché potentiel. Or, pour revenir à la notion d'équilibre nécessaire pour tout artistes heavy, Frehley/Criss ne l'ont pas. Étant tout deux des spécimens assez rare de ce que puisse produire l'humanité, en tant qu'artiste purement indépendant, ils n'ont aucune chances. Et de ce qu'on a pu constater au cours des années 80 (les sommes perdus par plusieurs dans divers projets incluant Frehley/Criss), ça ne fait que tout confirmer.


Et qu'avons nous, les fans, par communiqué ou par interviews pour expliquer les départ de 1980-83 ? La raison semble toujours être qu'ils (Criss/Frehley) ne se retrouvent pas dans le
merchandising et dans l'excès qu'amène d'être superstar. Peter Criss va jusqu'à dire qu'il se lasse de faire du Heavy et que ce n'est vraiment pas dans sa nature d'en faire (chose qui est vrai dans son cas). Quant à Ace, il se pense avant tout musicien. Il plane je ne sais où et pense être au même niveau que Page, Hendrix et compagnie (chose qui à long terme le deviendra mais en 1983, il est loin d'avoir ce statut).

Bon, assez pour ces deux là et revenons à Simmons/Stanley. Ayant largement fait de sacrifices pour maintenir le groupe jusqu'ici, c'est avec appréhensions qu'ils abordent les années 1980. La venu d'Eric Carr amène peut être du sang frais mais le tandem sait bien qu'avec la perte de Criss/Frehley, tout est à recommencer en terme de crédibilité. Que leur reste-t'il comme option ? Dans les circonstances, ce sera de jouer défensif. Stanley/Simmons garderont précieusement leur part de veto, trouveront des musiciens sans histoires fait sur mesure et s'approprieront des parts de droit de Criss/Frehley. Pensant ainsi avoir appris de leurs erreurs, qui toutefois avait permis la naissance dix ans plus tôt d'un groupe divin, ils aspirent à une seconde chance; s'en suit un délaissement de la dernière marque qui pouvait les relier à leur passé; le maquillage. Et comme si ce n'était pas assez, une engeulade contre Frehley en interviews interposés couronne le tout. En résulte un groupe froid, sans surprise, qui tentera de compétionner Bon Jovi.


Nul besoin de couvrir la suite et sautons sur la
Reunion de 1996. C'est avec grande facilité et sans grande promesses que Stanley/Simmons acceuillaient avec grand plaisir leurs deux rescapés de la première heure. Peter et Ace touchaient le fond du baril depuis un bout et, comme le disait Stanley en interview en 1999, tout était question d'argent. Ainsi, flairant les bénéfices, l'organisation étaient près à affronter les pires misères pouvant découler d'une réunification. Leur faisant signer tout deux un contrat les liant à la KISS Company pour 5 ans, c'est en janvier 1996 qu'on apprenait que Space Ace et Catman pouvait revenir. Pas nécessaire de commenter la tournée, c'est la meilleure mondialement en terme des ventes en 1996-97. Or, assez vite, n'ayant pas su au moment de signer les papiers l'ampleur que prendrait les événement et voyant les millions leurs passé sous le nez, c'est d'un air résigné et quasiment contre leurs gré que Frehley et Criss respecteront l'engagement les liant. Quant à l'enregistrement de Psycho Circus, c'est en usant de leurs absences qu'ils tentent de faire pressions, espérant un nouveau contrat, mais rien n'allait arrêter Stanley/Simmons. L'institution qu'ils avaient mis 25 ans à construire commençait enfin à porter fruit: la notoriété du groupe était finalement en train de s'établir et c'est en toute confiance qu'ils pouvaient espérer en l'avenir.


Quant aux relations publiques, si on retourne aux interviews de 1996-99, tout semble rose. Ace n'arrête pas de redire qu'il ne boit plus, qu'il arrive maintenant à l'heure aux répétions, qu'il est un homme nouveau. Peter de son côté semble être plus sincères et suit les ordres. Ce n'est qu'à la toute fin de la tournée d'adieu, avec une larme maquillé sous un oeil, qu'il ose montrer au public que tout ne va pas rond. Stanley/Simmons les couvriront toujours d'éloges évidemment mais une fois Peter parti en janvier 2001, tranquillement le ton change.


De perdre Peter était à éviter et l'offre aurait supposément été augmenté afin de satisfaire les demandes du Catman mais ce dernier n'a pas embarquer. Or, s'en suit un silence, voire un quasi-respect, de la part de l'organisation face à ce retrait. Mais l'écoeurement et les frustations qu'ont pu engendrer 5 ans de "
Reunion" et ce départ commenceront inévitablement à se faire entendre; premièrement dans l'autobiographie de Simmons et ensuite dans l'interview avec Goldmine. Toutefois, à la différence des années 80, c'est en nuançant et en leur reconnaissant  l'apport donné 30 ans auparavant que le "bashing" reprendra.

 
"They were the most miserable sons of bitches you'd ever want to spend time with. Tortured everybody, each other. But even though I hated the guys when they were high, I couldn't imagine anyone else being in the band when they were straight. So was it worth the agony ? Was it worth being in the band with Ace and Peter and would I do it all over again ? Yes "     
                                                               - Gene Simmons, Goldmine, 8 février 2002. Vol.28-No 3-Issu 562.


Et toujours à la différence de 1980-83, les remplaçants reprendront les maquillages et caractères originaux. Il y a donc désire de garder intact le lien et c'est quasiment à titre de remplaçants TEMPORAIRES que Singer et Thayer feront leur travail. Un peu à la manière de Psycho Circus, tribute album monumental face à ce que les quatre originaux auront créé 20 ans auparavant, la suite semblera artificiel pour plusieurs, mais dans les conditions réelles, je la préfère à celle de 1983.


Et que reste-t-il de tout ça. Bien le
Farewell Tour demeurera pour toujours celui de l'années 2000 avec Peter, Ace, Gene et Paul. Si certains veulent y inclure la tournée au Japon du printemps 2001 avec Singer à la batterie, c'est leur choix mais je pense que si l'on considère la suite du groupe comme un genre de Tribute band, la pilule passe mieux. Bref, toute personne ayant lu l'autobiographie de Simmons comprendra que l'organisation veuille continuer, indépendemment des membres présent. Et bien que leur gloire soit passé (1973-80 et en moindre mesure 1996-2000), c'est sur l'âge d'or du groupe que continueront à construire Stanley/Simmons;  bandes dessinés, bustes à l'efigie de Criss et Frehley, etc... Et si par chances Stanley/Simmons se voient offert des prestations, Thayer et Singer seront toujours les bienvenus. L'important étant que les figurines et autres gadget garde les quatre originaux. Quant aux deux  rebelles, ils auront quitté par eux-mêmes sans que personne ne les pousse. Tout comme en 1980, leurs choix étaient motivés par une quête de je ne sais trop. Même si je préfère la façon dont Peter est parti, sans coups bas, à celle de Frehley où encore une fois, avec Hot Dog à l'appui, il fait son looser, pourquoi ne pas leur laisser le bénifice du doute. J'espère toujours voire Peter se lancer à l'enregistrement d'un album Jazz, j'y souhaite aussi d'autres rôles à la TV et quand à Ace, s'il dit pouvoir sortir le meilleur album hard rock de l'année, tant mieux pour lui. Quant à Alive IV, on n'a peut être pas Ace au lead, mais on aura toujours Shandi pour compenser (rire)...


                                                                                                                                       Dom, février 2003