LA CONFIANCE
C'est facile d'accuser. Très facile même. Par contre, mettre toute sa confiance en une personne, c'est beaucoup plus difficile. Lorsqu'on le fait, on se délivre du fardeau immense qu'est le doute et on marche la tête haute, content de pouvoir compter sur quelqu'un. La confiance est la base des relations d'amitié et de fraternité, car c'est la plus grande marque de respect qu'on peut faire à quelqu'un, des deux côtés : faire confiance à quelqu'un et ne pas décevoir quelqu'un qui nous fait confiance.

Or, lorsqu'on déçoit quelqu'un qui nous a fait confiance, quel respect peut-on espérer de sa part ? C'est l'explosion du doute duquel il se croyait immunisé, c'est le bris d'un lien d'une importance capitale. C'est la honte pour la personne fautive. Le déshonneur. Dans un monde où tous se jouent dans le dos comme des rapaces, la confiance est la plus belle démonstration que l'humain peut encore faire preuve d'honneur.

Si je confiais ma soeur (de deux ans plus jeune que moi) à un grand ami pour une période de temps donné, je mettrais alors toute ma confiance en cette personne. Si cette personne me trahissait en ayant une relation amoureuse ou en essayant d'en avoir une avec elle, je serais envahi par la rage et la colère. Je me demanderais comment j'ai pu faire confiance en un tel traître, j'aurais honte de l'avoir fait, je convrirais de honte celui que j'aurais cru être mon ami. Le respect que j'aurais pour cette personne serait alors nul. NUL. NADA. Je ne pourrais plus regarder cette personne dans les yeux sans avoir le goût de lui CRACHER AU VISAGE. Pour le geste lui-même, oui, bien sûr, mais encore davantage pour le bris de la confiance, la trahison.

Si, toujours en gardant le même exemple, cet ex-ami à moi m'accusait de lui avoir causé une dépression, je rirais à gorge déployée devant une telle sottise. Pourquoi ? Car s'il n'y avait point eu bris de confiance, il n'y aurais point eu de réaction de ma part, et donc point eu de dépression. Également, comment une dépression peut-elle être causée par un seul élément ? Je dirais sûrement à cette personne de ne pas mettre ses problèmes sur mon dos en m'accusant d'être la cause d'une dépression. J'ajouterais même que cette dépression n'est peut-être (sans doute) qu'un simple prétexte pour recevoir de l'attention. Je me demanderais même : l'histoire de la vie de cette personne n'aurait-elle pas été de recevoir de l'attention du plus d'individus possibles, à n'importe quel prix, même la TRAHISON ? Je m'arrangerais pour que cette personne réalise que les remords, c'est elle qui devrait les endurer, pour m'avoir trahi.

Et si je me mets à la place de la personne qui a trahi, je regetterais, et j'accepterais les conséquences de mes immondes gestes.

Si je me mets à la place d'un proche ou ami de la personne qui a trahi, j'essaierais de lui faire comprendre qu'il n'y a pas grand chose à faire, étant donné que la fautive, c'est elle, et je n'irais pas m'humilier à aller accuser la personne trahie. Ou à l'harceler. Ce serait un autre déshonneur, je ne descendrais pas si bas.

C'est quand je compose des fictions comme celles-là que me dis :
une chance que je n'ai pas des amis qui oseraient me trahir de la sorte, je ne saurais les regarder dans les yeux sans vomir dessus.
Tony