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Lhassa – Le Tibet !
Du 3 au 5 novembre 2003
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Chengdu (30°34'43"N 103°56'50"E) Lhassa (29°24'N 91°05'E) Total = 1247 km |
− Ca y est encore changé de ville ?
− De ville et de pays.
− De pays ?
− Eh ! Oui… Le Tibet était un état de droit avant qu’il ne se fasse envahir et annexé par la Chine communiste. Cette annexion a d'ailleurs été reconnue comme telle et condamnée par l’ONU… Je ne fais pas le savant mais c’est ce que j'ai lu dans le Moine et le Philosophe. D’ailleurs dès qu'on arrive il n'y a pas à se tromper : il y a un pays et un peuple et puis une armée d'occupation et des colons… C’est clair et net !
− Bon mais tu es content ?
− Je suis aux anges. J’ai décollé à 07:00 de Chengdu ce matin et à 09:30 j’étais au Tibet. Ce pays est magique. Déjà l'avion monte quand il descend.
− ??? !!! ???
− Eh ! Oui il est pressurise à 1800 m comme tous les avions de ligne mais à 15 minutes de se poser il est pressurisé à 2400 m et 3 minutes plus tard il est pressurisé à 3400 m soit l’altitude de poser. Génial non ???
− Ouais… si on veut…
− Tu arrives, l'avion se pose, les portes s'ouvrent… 3400 m d'altitude, le soleil brille, brûle presque, le paysage est montagneux et aride, le ciel est bleu azur, l'air est rare. C'est magique je te dis !!! Les anglo-saxons ont une belle expression pour dire que l'air est rare – nous en français on dit que l'atmosphère est raréfié, c'est un peu lourdingue – eux ils disent « THIN AIR », de l'air fin, on est dans l'air fin. C’est beaucoup plus joli et beaucoup plus poétique.
− Et donc tu es à Lhassa ?
− L'aéroport est à 95 km de la ville, il faut donc prendre un bus mais on était tous heureux dedans, dès la sortie de l’avion les gens prenaient des photos ! |
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− Et une fois que tu arrives en ville, comment ça se passe ?
− Maintenant ? Bien ! D'abord je lis mon guide à l'avance pour comprendre l’orientation, la taille de la ville, voir où j'ai envie de dormir, chercher à comprendre à quelle gare routière on arrive.
Tu sais les gares routières c'est un truc terrible. Tu ne sais jamais vraiment où tu es, tu ne comprends rien à l'orientation, c’est souvent excentrée. Et je ne te parles même pas d’acheter un billet pour en partir ! En plus tu es a la merci de tous ceux qui gagnent leur vie en arnaquant les touristes. DONC savoir où on arrive et comment en foutre le camps en vitesse est essentiel !
Ici à Lhassa, j'ai assez vite compris où j’étais et comment j’étais orienté, j'utilise beaucoup la boussole. Je me suis saisi de mon sac et je suis parti à pied sans demander mon reste.
− Et après ?
− Après ? Il faut trouver l’hôtel et vérifier la chambre, donner son passeport, confier son fric à la réception tant que l’on a pas confiance dans ses voisins de chambre, déballer un peu ses affaires…
− Et après ?
− Après ? Je pars à pied en exploration. Reconnaître les abords, les rues, prendre conscience des temps de déplacements. Discuter un peu avec des gens. Ici à Lhassa j'ai déjeuner avant de partir, je fais un peu attention au début car c'est assez haut tout de même : 3600 m.
Ensuite à pied j’ai découvert les grands axes, le marché, la poste, le distributeur d'argent, les marchands de tentes et de matos de trek.
− Finalement tu ne discute pas tellement avec les habitants ?
− Aujourd'hui je voulais faire changer une fermeture éclaire sur mon petit sac à dos et faire fabriquer un petit sac dont j'ai besoin. Alors je suis allé dans une boutique où j'avais vu une machine à coudre.
Eux ils ne faisaient pas, trop compliqué, mais la fille m’a montré une ruelle…
− Et tu es allé ?
− BIEN SÛR ! Et c'était une sacrée ruelle car on était en train d’y poser l’égout (sans machine, tout à la main, même pas une grue pour porter les tuyaux). Imagines le chantier et les odeurs… Là j'ai avancé et je suis finalement arrivé à une boutique où ils faisaient des anoraks. J'ai expliqué mon affaire…
− Mais tu ne parles ni le chinois ni le tibétain ?
− On s'en fout ! J'ai expliqué mon affaire et on a parlé du prix. Ils m'annoncent 15 Yuans pour la fermeture et 30 pour le petit sac. Là j'ai dit qu'avec des chutes de tissus le petit sac était fait en 5 minutes et on est tombé d'accord sur 30 Yuans en tout. Ça fait 3 euros…
− Pas cher !
− Donné tu veux dire ! Les 2 femmes se sont mises au travail tout de suite ! Elles avaient un sacré coup de main, elles me demandaient mon avis de temps en temps. Ensuite elles m'ont offert quelques frites achetées dans la rue car ça commençait à être long. Au bout d'une heure qu'elles travaillaient sur mon bazar j'avais vraiment mauvaise conscience. Encore que si elles avaient accepté c’est que c’était une affaire rentable pour elles… |
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− Et alors ?
− Alors ? Je m’étais décidé à leur donner 20 Yuans de plus mais elles m’ont invité à dîner avant !!! Et quand j'ai donné mes 20 Yuans de plus elles étaient vraiment émues…
Comme tu vois je rencontre pas les gens et je ne parle pas avec eux…
− Quand même au niveau des échanges oraux c’est limité…
− Et toi ! Tu es bien là et je te parle tous les jours !
− Oui mais je n’existe pas vraiment.
−
Moi non plus ! À demain donc !