De Varanasi a Kolkata en
passant par Puri
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Varanasi (25°27'08"N 82°51'33"E) Puri (20°09'20"N
85°29'20"E) Puri (20°09'20"N 85°29'20"E) Kolkata
(22°39'17"N 88°26'48"E) TOTAL = 1059 km |
Table des matières
(cliquez sur les titres !)
Mon au revoir a
Pawan avait ete emprunt de gravite. On se disait « au revoir » en
sachant que l’on ne se disait pas « adieu » et que l’on se reverra.
Auparavant nous nous disions « au revoir » en pensant
« adieu » mais sans oser le dire.
Pawan m’a remis
des cadeaux pour moi et les miens et moi je lui ai bien expliquer l’importance
du dentiste et je lui ai donne de quoi se soigner les dents correctement. Avant
de partir, il me fait des dernieres recommendations concernant la prudence dans
le train et puis « va faire une puja demain matin a Ganga. Fait une puja
pour ton Papa qui n’est plus la, pour ta Maman, pour ta soeur et pour ta
petite-amie… C’est important cela leur portera chance et bonheur ». Promis
Pawan, j’irai.
Nous etions assis
au bord du Gange. Nous nous sommes releve et nous sommes partis chacun dans une
direction, lui avec son chale bleu sur les epaules et moi avec la superbe
echarpe en soie de Benares qu’il venait de m’offrir.
Le lendemain
matin le brouillard etait au rendez-vous sur les ghats. Visibilite garantie a
15 metres, pas au dela. Je suis alle a la Puja
En retrant a l’hotel
je passe devant un de ces milliers de petits temple qui sont partout dans la
ville
Quand te
reverrai-je Kashi la sainte ?
Dans le froid et
le brouillard, je prends un cycle- rickshaw pour la gare de Mughal Sarai a 17km
de la.
Mon train est
annonce avec 2 heures de retard, puis 3 heures, puis 4 heures, puis 4 heures et
demi. Il aura finalement 6 heures de retard au depart. A l’interieur c’est la
bataille et ma couchette a ete attribue a un jeune homme monte a New Delhi. Le
TT (le controleur) me dit d’attendre 5 minutes. Je ne le reverrai jamais, de
toute facon on ne peut plus circuler tellement le train est bonde. Mon ticket
passe de main en main et tout le monde me donne raison. Je preferrai que l’on
me donne ma couchette. La situation se debloque 4 heures plus tard qund une
petite famille descend du train.
On arrive enfin a
Puri. Le train a pris 15 heures de retard supplementaire en cours de route…
pour differentes raisons…
Un riickshaw
pieds nus avec une tete de gangster mais un sourire sympathique me propose ses
services… Au point ou j’en suis…
−
C’est
combien ?
−
Montez.
−
Combien ?
−
… 20 Rs…
−
10 Rs ?
−
OK 15 Rs
Je monte.
−
Et le prix
indien c’est combien ? 5 Rs ?
−
… Entre 5 et
10 me repond il avec son sourire de gangster
−
Alors 15 Rs
c’est le prix de nuit pour un etranger…
−
Oui me dit
le sourire de gangster
Il ne m’egorge
pas et me depose au bon hotel. Je reveille un couple de francais avant ue le
gardien de nuit ne se reveille. Lui va reveiller la famille pour qu’elle se
debrouille avec la negociation du prix.
Ma chambre est
pleine de moustiques et cafards mais cela ne se voyait pas au premier coup
d’oeil.
Comme disait les
marins de Louis 14 avant
de’empanner : a Dieu va !
Les cafards font
3 cm de long et la moitie de large mais ils ne me derange pas.
Le matin j’avais
survecu a la premiere epreuve : ni piqure, ni suffocation.
Pour la douche,
froide, il fallait eviter les cafards et les moustiques de la salle de bains.
Cela me paraissait jouable. Brossage des dents, savonnage, sechage.
Tout d’un coup je
vois une drole de poire multicolore devant moi : mon savon ! J’avais
donc glisse et j’etais tombe lourdement, tres lourdement. Cela me rappelle mon
accident avec Titine mais ici pas de casque et ma tete n’a pas du passer loin
de la margelle des chiottes a la turque.
Je tremble un peu
mais rien de grave. Sans etre medecin mon petit doigt de la main droite a l’air
d’etre casse et c’est tout. Pas bien grave.
Qualifie de
justesse pour la 2eme epreuve, je pars pour la gare reserver une couchette sur
le train du soir pour Kolkata.
La
« SNCF » indienne a une tache bien compliquee, je veux bien le comprendre mais surtout elle a des
regles.
Et les regles
disent que je dois me faire rembourser mon billet puis en acheter un autre.
Les regles disent
egalement que tout remboursement demande apres le depart du train ne se fera
que sur la base de 50% de la valeur du billet.
Tout le monde
comprend bien que etant dans un train qui avait 21 heures de retard au moment
ou mon autre train partait, je ne pouvait me trouver dedans.
Mais les regles…
On s’occupe
toutefois de mon cas et j’entre dans les bureaux. A l’interieur, c’est deja
plus calme. Un homme avec un improbable chapeau en tissus eponge blanc sur la
tete s’occupe de mon cas :
Lasse pas son
absence de succes et ma tenacite – plus de 2 heures se sont ecoulees – il
transfert mon dossier a son chef. Un transfert en forme de desertion : je
ne le reverrai jamais.
Le chef me
comprend bien mais n’arrive pas plus a tordre les regles.
Il reste donc le
station manager dont on me promet l’arrivee a 10:30. Une heure plus tard
j’entre dans son bureau.
Le station manager
est un homme important. Il explique ma situation a sa cours de soupirant, sans
me regarder ni me parler. Il a tout les attributs du pouvoir : chemise
blanche, boutons de manchette, moustache et voix de stentor.
Plus d’une heure
et demi plus tard il me dit que mon cas est regle et ue je peux aller me faire
rembourser. J’ai bien remarque qu’un adjoint etait venu rappeler les regles au
station manager, mais le chef etant le chef (et sachant ce qu’est un chef parce
que cela m’arrive aussi d’en etre un), j’ai confiance.
D’ailleurs,
derriere les guichets ne trouve-t-on pas un splendide poster d’une citation de
Gandhi qui rappelle que le client est roi, qu’il ne derange pas, qu’il est chez
lui dans les bureaux, que c’est grace a lui ue l’on a un travail, que l’on doit
etre honore de sa prensence et que l’on ne pas pas sortir vainqueur d’une
dicussion avec un client.
Alors si le grand
sage a dit…
Au bureau des
remboursements, j’arrive tout de meme a entrer dans le bureau et a ne pas faire
la queue au guichet, on me rembourse la moitie de mon billet. Je commnce a
excploser. Mais on me montre la lettre du station manager qui a marque
« 50% ». L’enfoire, je vais de ce pas lui passer un savon mais il me
rappelle la regle que lui avait rappelee son adjoint. Les enc….
Je fonce au
bureau des reservations et j’explose.
La, le chef du
bureau des reservations intercede en ma faveur aupres du chef du bureau des
rembousements et ils me rendent les 50% restants. J’imagine que leurs regles
comptables sont differentes des notres et j’en conclue que les adjoints pas
trop cons font plus la loi que les chefs cons, meme avec moustache.
Le but de ma
venue a Puri etait tout de meme de visiter le temple du soleil, mondialement
connu et inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco.
Sautant d’un rickshaw
a un mini bus pour tomber dans les bras d’un faux guide qui avait l’air
vrai, j’arrive au temple.
Il est superbe et
contient plein de bonnes idees et d’illustration des scenes de la vie de jour
comme de nuit.
Je quitte mon
guide, retrouve un mini-bus, un cycle rickshaw, passe a l’hotel… et arrive a la
gare.
Le train part
avec 7 minutes de retard et arrive a Kolkata avec 20 minutes d’avance.
Mon petit doigt
est enfle et de traviole.
Cinq heures et
demi du matin dans la plus grande gare du monde. Le guichet des taxis prepayes est
ferme et on m’annonce que les taxis sont en greve a partir de 6 heures du
matin.
−
Hello sir
Taxi ?
−
Yes. Pas
besoin de dire pour ou, tous les touristes vont a Sudder street.
−
How
much ?
−
Prepaid
rate.
L’enfoire, il ne
me repond pas le prix mais « prepaide rate » qui selon moi est 43 Rs.
Je monte dans son
taxi.
−
How
much ?
−
Prepaid
rate.
−
Prepaid rate
is 43 Rs. OK we go.
−
Oh no Sir,
this is the old prepaid rate, now this is 90 Rs.
−
OK I leave…
On se met
d’accord sur 50 Rs mais il part chercher un client supplementaire. Entre temps
je me met d’accord avec un autre chauffeur pour 60 Rs et je file a l’anglaise
ce qui a Calcutta n’est pas indescent.
Je passe de
chambres pourries et cheres en chambres chere et pourries.
Finalement je
tombe sur quelquechose de correct. La douche commune est froide, j’aurais du
demander un baquet d’eau chaude… J’ai tout de meme pris un petit flacon de gel
douche, ramasse un jour dans un hotel de luxe, « special coup dur ». Je
le debouche pour l’occasion.
Dans la rue je
m’assois prendre le the.
Le petit gamin
Les richshaws
sont a pieds ici et le spectacle est saisissant :
A ma droite un
homme s’assoit et me dit etre une rocks star.
Je suis bien, le
chai est bon, le chai wallah fait des toasts au dessus des braises.
Les mendiants
passent sans trop.
Le temps est
agreable.
Enfin le calme et
la serenite apres ces derniers jours chaotiques. Je ne comprends pas encore
tres bien ou est la cite de la joie, la Calcutta sale et polluee, rongee par la
vermine et envahie par les mendiamts dont on m’a parle.
Je suis assis sur
une planche dans la rue, rase de frais par le barbier qui officie par terre a 3
m de la pour 5 rs la barbe.
Le spectacle de la
rue est divertissant et fascinant. Petit a petit j’apprends a identifier les
bruits : la petite sonnette des rickshaws, le bruit des ordures que
l’on ramasse, les litanies plaintives des mendiants, les imprecations de ceux
qui n’y sont plus tout a fait, les eclats de voix de ceux qui discutent ou se
dispute.
Au loin un nouvel
eclat de voix, bizarre celui la. C’est violent et cela arrive dans ma
direction. Un baton se leve et s’abat, un homme supplie. Le baton, l’homme, le
baton, l’homme ! L’HOMME ! IL A LES MAINS ATTACHEES DANS LE DOS. Un
homme le bat violemment avec un baton pendant qu’un autre le tire par un corde.
Ce ne sont pas des policiers
La scene est tres
dure, mais elle passe vite devant moi de la gauche vers la droite. Mais elle
repassera un peuplus tard, identique, de la droite vers la gauche.
Ou suis-je ?
Qu’a fait cet homme ?
Ou suis-je ?
Aurais-du faire quelquechose ?
Ma derniere
adresse connue sur le front est :
Calcutta Guest House
3, Cowie Lane
Kolkata – 700 016
(near new market)
Phone : 2252 7990
C’est donc a partir de la qu’il faudra commencer
les recherches.