<%@ Language=JavaScript%> Le journal

Samaipata

Sucre (19°03'08"S 65°20'30"W)                                                           Samaipata (18°10'30"S 63°49'10"W)

                                                                                                                          Total = 188 km

 

Table des matières (cliquez sur les titres !)

Paris-Dakar

Tel un crachat

Le fort

Latina café

 

Paris-Dakar

Je pars de Sucre, enfin… Le bus que je voulais prendre était plein mais je saute dans un autre bus avec de gros pneus. J’ai payé mon billet à un prix éhonté mais partir de Sucre n’a pas de prix pour moi alors…

Au début la route est très jolie. Nous repassons devant les grandes traces des dinos et puis nous serpentons dans une vallée très encaissée. Une jolie route normale. Le chauffeur doit la connaître par cœur car il se la joue à la F1 et passe tous les virages sur les vibreurs. C’est amusant quand le « vibreur » est le précipice juste sous son nez…

Soudain, alors que la nuit tombe, la route « normale » s’arrête et nous passons sur une route non bitumée. Pas découragé, notre chauffeur continue au même rythme. La route devient carrément mauvaise, il y a des « déviations », nous passons à travers des petits courts d’eau : toujours à fond.

Les dépassements, à fond sur la piste et dans la poussière, sont assez dépaysants. Dans ces cas là je me dis que le chauffeur à 40 ans, qu’il fait ça depuis 20 ans et que cela ne serait vraiment pas de bol qu’il se plante juste aujourd’hui avec moi dedans… j’imagine encore les emmerdes à venir pour Agnès !

Toujours à fond, on prend l’habitude. Le bus, normalement rempli au départ est maintenant un peu plus rempli et plusieurs personnes sont allongées dans la nuit.

Soudain on s’arrête : embouteillage, ça ne passe pas avec ceux qui arrivent en face. On passe en marche arrière, dans le noir et au jugé, mais cela ne passe pas plus. Après 10 minutes d’effort, et avec des feuilles qui raclent d’un côté ou des roues qui frôlent le vide, nous passons enfin et nous reprenons notre régime de croisière : à fond !

Le bus empeste la coca qui est chiquée par beaucoup, à commencer par le chauffeur.

 

Moi je m’inquiète de mon « arrêt », je veux descendre à Samaipata. A 3 heures et demie du matin m’a-t-on dit.

Tel un crachat

Trois heures du matin. J’enjambe les corps, une ou deux personnes me disent que nous n’y sommes pas encore. Je retourne à ma place.

Trois heures et demie. Je reviens aux nouvelles. Quinze minutes me dit-on.

Le bus s’arrête. Samaipata. Je récupère mon bagage en soute, le bus repart à fond.

Je suis sur le bord de la route, il est 4 heures moins 10… Il pleuviote et le fond de l’air est très frais.

 

Direction le centre du village, je veux trouver un endroit où finir ma nuit. Sur la place d’armes un kiosque à musique me tends les bras. J’étend mon tapis de sol, je sors mon sac de couchage, je retire mes chaussures. Dodo.

 

Deux ou trois fois je suis réveillé par des gens qui passent ou des chiens qui aboient. J’entends une voix mais je ne la localise pas.

 

Le jour se lève. Je range mon commerce et pars pour le marché. Là je trouverais du monde et un café chaud. En passant je vois un SDF roulé dans une couverture, mon compagnon nocturne. La vie des SDF doit être stressante me dis-je.

 

Au marché une mamie prépare ses affaires. Elle a déjà fait du café, extrait une télévision couleur de sous son établie, la branche et met une série insipide. Je prends mon café et je me mets en recherche d’une chambre. Au 2ème coup je trouve quelque chose de très bien.

 

Je passe la journée à me promener dans le village et ces environs. Certains endroits sont remplis de villas très chics. On dirait Deauville. Plus tard j’apprends que ce sont de riches propriétaires de Santa Cruz, l’argent de la drogue…

Samaipata est aussi appelé la Suisse de la Bolivie.

 

Il me tarde d’aller voir ce fort, classé au patrimoine mondiale par Unesco

Le fort

On parle d’un fort mais c’est en fait une roche taillée et gravée. La roche qui affleure au sommet d’une montagne voisine, et on ne parle pas de 3 traces dans un cailloux car il fait 200 m x 60 m…

En y montant j’admire les paysages qui effectivement font très « suisses ». Et enfin « le fort ». C’est immense.

 

Personne ne sait exactement ce que c’était ni de quand ça date. On doit compter une explication par chercheur :

     Lieu de rencontre

     Lieu de prière ou de sacrifice

     Endroit pour laver l’or (mais où il n’y a ni or ni eau…)

Tout y passe. Une des dernières hypothèses parle d’une piste d’envol pour engins extra-terrestre. C’est vrai que les 2 canaux bien parallèles et dirigés vers le ciel sont intrigants.

 

Quant à dater le fort… Il était là au temps des Incas en 1500 après JC, mais il a aussi été utilisé et des maisons ont été construites par les Incas. Les Espagnols l’ont aussi occupé et ont aussi rajouté des constructions qui leur sont propres. Tout semble très mélangé.

Des datations au carbone 14 feraient remonter le fort à 1500 avant JC…

 

Non loin du fort se trouve « el hueco », un trou rond naturel dont on ne connaît pas la profondeur… Système pour garder de l’eau, prison, entrée d’air pour des souterrains ? Là aussi les hypothèses vont bon train.

Latina café

Le soir je vais au Latina Café où un concert est annoncé.

Je passe ma commande en Espagnol mais c’est en Français que l’on me répond.

Sylvain était parti voyager. En Bolivie il s’arrête à Samaipata et y trouve femme et enfants… Il est maintenant à la tête d’un endroit bien sympathique.

 

Latina café
Sylvain Truchot et Lenny Semertegui
Calle Bolivar #3
Samaipata
Santa-Cruz
Bolivia
Tél. : (+591 3) 994 6153