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La Paz – La paix – La fin
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Cochabamba (17°24'00"S 66°10'00"W) La
Paz (14°43'S
68°24'W) La Paz (14°43'S 68°24'W) île
du soleil (14°43'S
68°24'W) île du soleil (14°43'S 68°24'W) La
Paz (14°43'S
68°24'W) 160
km Total = 700 km |
Table des matières
(cliquez sur les titres !)
Le trajet de
Cochabamba à la Paz est un vrai plaisir. On quitte Cochabamba et très vite on
se retrouve sur l’altiplano, cette immense plaine située à 3800 m d’altitude
entre 2 chaînes de montagnes. Une fois sur l’altiplano il y a 6 heures de
trajet presque en ligne droite… agrémenté de quelques parties
de foot !
A trajet unique,
arrivée unique. La Paz est une ville située à 3600 m d’altitude et on y descend
depuis l’altiplano. Le bus passe un dernier col, se glisse dans la banlieue de
l’Alto et descend par une route en colimaçon jusqu’au cœur de la
ville.
Ici, tout en haut
on trouve les pauvres qui vivent dans l’Alto et les maisons accrochées à flan
de montagne et tout en bas, les riches dans les beaux immeuble. C’est le monde
à l’envers et il est beau ! Entre les riches du bas et les pauvres
d’en haut on trouve les morts.
Ils sont rangés dans des petites
boîtes, on dirait des HLM.
Le matin il est
fréquent de voir des gens partir au travail et faire un petit détour par
l’église ou le cimetière le temps d’une prière. J’ai beaucoup d’interrogation
sur la foi de ces gens là. Ils sont devenus catholiques par la force et par la
ruse mais aujourd’hui ils sont catholiques. Ah ! Bien sûr il y a pas mal
de syncrétisme et la Pachamama reste vénérée par tous, il n’en reste pas moins
à mes yeux que leur foi est plus vivante et plus forte que chez nous.
J’ai fait ma vie
à La Paz, le musée d’art moderne m’a séduit tant par l’édifice que les œuvres
exposées. J’ai beaucoup aimé la sculpture
en mémoire aux mineurs et j’ai retrouvé ici une femme
en croix…
Les rues
de La Paz invitent à la promenade mais les allés et venues sur les coteaux à 3600
m d’altitude, très chaud au soleil et très froid à l’ombre, sont bien
fatigants !
Depuis la maison
de la culture on a une très belle vue sur l’église San
Francisco et la ville. J’ai passé du temps ici, dans la bibliothèque de
BD du centre Patiño également. Et pendant que je prenais des cours
d’Espagnol, les cireurs
ciraient, les bus
faisaient la course.
Le matin j’allais
prendre mon petit-déjeuner dans la rue : une boisson à base de quinoa et
de pomme et du pain ensuite je partais pour mes cours d’espagnol. En fin d’après-midi
j’ai souvent pris un bus un peu au hasard pour aller voir… Le coucher
de soleil ! Et le soir je
mangeais dans la rue…
J’aime beaucoup
La Paz et ses chocs entre culture ancienne et vie moderne, ces femmes
en chapeau en train de téléphoner d’un mobile, celle qui tiennent un homme
en laisse car elles vendent des appels téléphoniques depuis un GSM et c’est
un homme qui l’utilise, celles qui vendent des fétus
de lama dams le marché des « sorcières » et celles qui
vendent des pommes
de terre sur les marchés (il y a plus de 2000 sortent de pommes de
terres dont plus de 600 en Bolivie).
Et ma dernière
journée ?
Je suis monté
tout en haut sur le plateau car j’avais repéré depuis le bas un belle église et
je voulais la voir de près. L’église était jolie
mais fermée.
En redescendant
je rencontre un jeune gars avec un sweat-shirt du Hard
Rock Café de Paris. Il m’indique un point de vue. Là je découvre un
promontoire où se mélange encore une fois le culte du soleil et la foi
catholique : une croix,
un monument
au soleil, un homme
qui nettoie consciencieusement le sol et commence une offrande à la Pachamama.
Un peux plus loin
je tombe sur les rails
de la voie de chemin de fer désaffectée. Un homme
est là assis dessus regardant la ville. Je sais que la voie de chemin de fer a été
abandonnée sur à un « accord » foireux avec les Chiliens, une source
de ressentiment en plus pour les boliviens. J’aime cet homme, je lui parle de
son pays.
Je repasse par le
cimetière qui vaut vraiment la peine d’être vu, je retourne dans les marchés,
je vais sur la place centrale voir un spectacle
de rue.
J’attend le départ,
le retour.
Depuis La Paz je
suis allé visiter le site de Tiwanaku.
En Europe nous
connaissons les Incas, civilisation intrigante et flamboyante qui a à peine
durée 2 siècles, la période centrale étant de 1476 à 1534. Les Incas parlaient
Quechua, langue toujours utilisée dans les régions de Cochabamba et de Potosi.
Et les Incas n’avaient pas d’écriture ; ils utilisaient les « quipus »,
des nœuds sur des cordelettes. Ces quipus servaient sans doute à la fois à
faire la comptabilité du commerce et à mémoriser les histoires.
Mais ici à La Paz
c’est la civilisation de Tiwanaku qui est vénérée. Les Tiwanakus étaient très
calés en astronomie, mathématique, médecine, architecture.
Mais le plus
étonnant est la longévité de cette civilisation : 2700 ans (entre –1500 à
+1200) et son étrange disparition. Il n’en reste que des ruines, quelques
objets et la langue, l’Aymara, toujours
largement utilisée de nos jours.
Ici, autour du
lac Titicaca, les gens sont fiers d’être des descendants des Tiwanakus.
De la
civilisation Tiwanaku il reste de superbes ruines situées à quelques dizaines
de kilomètres de La Paz.
Dans le musée
certains objets ont une étrange
beauté et d’autre posent des questions toujours pas résolues :
pourquoi cet
homme à t-il l’air européen et porte t-il un chapeau (Christophe Colomb
est arrivée 200 ans après la disparition de la civilisation Tiwanaku et ce sont
les Espagnols qui ont introduit les chapeaux…), pourquoi celui-ci a t-il une barbe
alors que les autochtones sont imberbes ?
Il y a beaucoup
de cranes exposés, soient déformés
– cela permettaient de marquer le rang social – soit trépanés.
J’apprends que les chapeaux pointus que portent les hommes aujourd´hui sont en
fait en mémoire à ces cranes déformés, pratique – indolore et sans risque – qui
a été interdite par les Espagnols.
Les ruines ont
été fouillées à 20% seulement pour le moment. Les murs
sont tirés au cordeau et alignés en fonction du soleil et les statues
mystérieuses.
La guide nous
fait la démonstration d’un porte
voix creusé dans la roche, nous visitons ce temple
semi-enterré où des habitants de la ville on fait sculpter leur visage.
J’ai vraiment
l’impression d’être sur une autre planète et je suis frappé par des similitudes
avec l’île de Pâques : une civilisation disparue dont on ne sait pas grand
chose, pas de système d’écriture connues, des statues
monumentales de plusieurs tonnes.
Qui étaient-ils
ceux qui ont habité ces lieux, qui étaient les Tiwanakus , une civilisation
disparue brutalement après 2700 ans de présence ?
Je n’ai pas le
temps de traîner sur les lieux car le chauffeur s’impatiente : les « bloqueos »
se referment paraît-il…