Abus sexuels et inceste

 

 

Brisons le silence! 

L'abus sexuel, particulièrement l'INCESTE, est un sujet qui n'est pas facile à aborder. Un sujet qui nous rend mal à l’aise, mais qu’il faut tout de même mettre en évidence, étant donné l’énorme proportion de cette « catastrophe sociale » . Osons reconnaître ce fléau pour ensuite trouver ensembles des avenues, des moyens pour rompre cette chaîne qui perdure depuis des générations. Brisons le silence! Cessons de faire les aveugles et les sourds et impliquons-nous concrètement envers une société en mal de vivre. Nous sommes tous concernés de près ou de loin par les abus sexuels. Qui ne connaît pas une personne qui a été agressé sexuellement par un oncle, un grand-père, un frère ou son propre père, et même, par sa propre mère. Il ne faut pas se leurrer… Nous savons que la plupart des abus sexuels se font par les « très proches » de la famille. 

Nombre de personnes ayant vécu des abus sexuels intra-familiaux (l’inceste) - nombre de familles même - sont inconscientes des stigmates profondes que peuvent laisser de tels abus. Je peux en témoigner étant donné que j’ai moi-même subi des ABUS SEXUELS, incluant l’INCESTE par mon ex-mari, un médecin de famille, un chauffeur d'autobus, un oncle maternel, un oncle paternel et mon propre père. De tous ces abus, c'est l'inceste paternel qui m'a le plus traumatisé.

 

 

 

Inceste parental, le plus traumatisant 

L'inceste parental est le plus traumatisant pour un enfant, car le lien symbolique entre un parent et son enfant est sacré. Un parent est supposé d’être un pilier pour sa famille. Un pilier où l’enfant en toute confiance pourra se poser en toute sécurité, où il sera aimé dans la pureté, protéger et inciter à développer son plein potentiel… Mais lorsque qu’un parent transgresse l’interdit de l’inceste, l’enfant n’a plus de repères, plus de sécurité, plus de protection… Il se sent perdu… Il se coupe de cette réalité, de son corps afin de surVivre. Les traumatismes s’installent… et créent un déséquilibre tant au niveau psychologique, corporel (et sexuel) et spirituel. Devenu adulte, nous nous demandons comment se fait-il qu’un mal de vivre intense persiste en nous. Nous n’osons nous révéler que le noyau central de nos problèmes est lié aux abus sexuels qui ont été perpétré sur notre petite personne dans un lointain passé que nous essayons d’oublier, de fuir dans toutes sortes de dépendances : alcool, drogue incluant médicaments et cigarettes, nourriture, sexe, gambling, sport... 

 

Le pardon 

Le pardon est un processus spirituel qui est personnel à chacun. Et nous avons à parcourir ce chemin à notre propre rythme. Nous ne devons surtout pas nous forcer à pardonner... Un pardon forcé, n'est qu'un pardon illusoire... Ici je trouve important de noter l'importance de libérer la colère refoulée, car la colère libérée mène à la guérison des traumatismes et au pardon. Lorsque nous résistons à cette colère en la refoulant, elle nous fait souffrir..., elle nous gruge de l'intérieur. Ce processus se fait naturellement à travers et par le coeur, non pas par la logique de la tête. Nous ne pouvons expliquer logiquement et rationnellement cette expérience irrationnellement divine. Lorsque nous arrivons à pardonner, nous recevons ce cadeau comme une grâce qui nous libère en profondeur. La seule manière vraiment efficace pour comprendre le pardon, c'est d'en faire l'expérience. 

 

Mais avant de pouvoir accéder au pardon, il y a tout un processus thérapeutique à faire... Respirer à ce qui est... Dans la conscience du présent, je reconnais ce qui est... J'accueille ce qui est... Je me recueille dans ce que je suis... et je lâcher-prise à ce qui est... Ce processus sert à entrer en contact avec nos blessures, les exprimer, les intégrer et les transcender. Entrer dans la souffrance pour s'en libérer et aller au-delà de celle-ci... Ainsi nous faisons un lâcher-prise sur ce qui a été... Et nous sortons de la peau de la victime pour devenir un(e) vivant(e). À travers un amour inconditionnel, nous acceptons notre passé et la personne qui nous a offensé... Nous ne ressontons plus le besoin de combattre... ce que nous désirons plus que tout, c'est d'ÊTRE...

Je tiens à préciser que PARDONNER ne veut pas dire se mettre à genoux devant un agresseur, de continuer de se faire offenser et de faire comme si rien ne s'était passé... Le fait de pardonner à l'agresseur, n'enlève aucunement sa responsabilité face aux gestes qu'il a commis... L'abus sexuel incluant l'INCESTE est acte criminel et nous devons protéger nos enfants contre ces prédateurs surnois. Surtout lorsque nous savons ces agresseurs même dénoncés, RÉCIDIVENT... Nous nous devons être TRÈS VIGILANTS... 

En ce qui me concerne, je me considère bel et bien guérie... et je peux pardonner à quelqu'un sans pour autant continuer de voir cette personne. Surtout si elle reconnait pas ses torts et qu'elle ne se responsabilise pas face ses actes commis qui sont destructifs et répréhensibles 

Selon moi, si un abuseur reconnait ses torts et est prêt à faire un certain cheminement et qu'il est possible de renouer contact... Alors pourquoi ne pas avancer dans ce chemin qui peut être libérateur et constructif pour les deux personnes concernées! 

 

Avoir l'audace de VIVRE! 

L'abus sexuel, particulièrement l'inceste, cause de profondes blessures... Parce nous avons été écorché et que ces plaies sont restées ouvertes, non-intégrées... nous errons dans un monde de souffrances. Nous survivons, nous résistons, nous combattons à travers nos conflits internes... Nous avons de la difficulté à croire qu'il est possible d'atteindre un bien-être, dans tout les sens du terme. Nous avons peur de VIVRE! De se donner le droit à la VIE! Comme si nous ne méritions pas d'être heureux! Comme si nous n'étions pas digne de vivre tout simplement. 

 

Bien sûr, dans le passé nous avons été profondément blessé... Mais aujourd'hui nous sommes des adultes et nous pouvons choisir de recontacter notre pouvoir personnel qui est caché sous les décombres des ces expériences abusives et découvrir tout le potentiel créateur qui habite et sommeille en chacun de nous. 

 

Pour ce faire, nous avons à être audacieux... Oser croire que nous aussi, nous avons droit d'ÊTRE heureux... d'être bien dans notre peau. AVOIR L'AUDACE DE VIVRE! Oser ÊTRE soi-même à travers sa vulnérabilité. Cela implique d'embrasser la vie dans toute sa splendeur dans les jours ensoleillés comme dans les jours sombres; se relever après un faux pas, la tête haute, sans gêne sans remords, sans culpabilité, sans jugement. Avoir le goût devenir meilleur... de devenir ce que nous sommes réellement, des êtres divins. AVOIR L'AUDACE DE VIVRE, c'est de croire effectivement qu'en soi réside une FORCE DIVINE et que nous y sommes liée... AVOIR L'AUDACE DE VIVRE, c'est d'être en contact avec cette ESSENCE DIVINE qui nous propulse dans un présent en mouvement, qui nous fait grandir, fleurir et s'épanouir... 

 

Les séquelles de l'INCESTE 

 

L'inceste est le plus traumatisant des abus sexuels car il est vécu avec un ou des membres de la famille, immédiatte ou élargie, représentant une figure d'autorité parentale. Le lien symbolique entre l'enfant et le parent est alors détruit... Il dérive alors dans la vie comme un petit radeau en plein coeur d'un océan òu la houle de l'insécurité et de la terreur le bouscule incessemment... 

 

Les agresseurs peuvent être le père ou la mère biologique, les parents adoptifs ou les substituts (conjoint de l'un des parents), les frères et les soeurs, les demi-frères et les demi-soeurs, les grands-parents, les oncles et les tantes, les cousins et les cousines. 

 

Le traumatisme est moindre lorsque qu'il s'agit d'inceste entre frères et soeurs ou cousins et cousines. Toutefois, il ne faut pas généraliser ou en minimiser l'impact ... Si l'inceste a eu lieu par un abus de pouvoir sans consentement réel et qu'en plus il y a eu violence... il est évident que les traumatismes s'aggravent... 

 

Lorsqu'une intervention a lieu auprès de la victime, cet enfant ou cet adolescent souffre déjà de problèmes sérieux. Au Canada, on estime que près de 90 es cas d'abus, de violence, de mauvais traitements et de négligence envers les enfants ne sont pas déclarés aux organismes de protection de l'enfance. (MacMillan et autres, 1996) 

 

 

EFFETS À COURT TERME POUR CES JEUNES: 

 

Comportements inappropriés (curiosité sexuelle excessive, exhibitionnisme, masturbation en public, etc.), Actes sexuels sur d'autres enfants (fellations, introduction d'objets dans le vagin ou le rectum, tentative de pénétration) 

 

Peur, colère, hostilité, faible estime de soi, changement brutal du comportement et de l'Humeur, dépression (tristesse,ennui, culpabilisation), idées délirantes, vie infantine diminuée (incapacité de jouer), pseudo-maturité (attitudes séductrices pouvant entraîner des risques de subir un nouvel abus), automutilation, problème d sommeil, anorexie, boulimie, énurésie, encoprésie, douleurs abdominales, étouffement, fatigue, croissance ralentie, menstruations interrompues. 

 

Troubles d'apprentissages scolaires (problèmes de concentration, de mémorisation, d'imagination, de compréhension, de raisonnement, d'absentéisme et de décrochage). Mais attention, il y a quand même des jeunes qui performent très bien en classe malgré tout ce qu'ils subissent... 

 

Délinquance, toxicomanie, prostitution, suicide. 

 

Si aucune intervention familiale ou psychosociale n'est entreprise pour protéger l'enfant ou l'adolescent, les conséquences se prolongent et augmenteront à l'âge adulte. 

 

 

 

J'ai regroupé en quatre catégorie les multiples troubles dont souffrent les victimes d'inceste devenues adultes: 

 

 

TROUBLES D'ADAPTATION AFFECTIVE 

 

Culpabilité et honte, hyperresponsabilité, perte de confiance en soi et faible estime de soi, sentiment de trahison, d'injustice et d'impuissance, sentiment d'être à part des autres, sentiment de souillure, agressivité autodestructice, ambivalence (confusion), intolérance, mépris pour les femmes, peur des hommes, dépression, dissociation de leurs corps et dépersonnalisation, 

 

 

TROUBLES D'ADAPTATION INTERPERSONNELLE 

 

Difficulté à faire confiance aux autre et à établir de bonnes relations, obsession de la perfection, dépendance affective, attachement pathologique aux parents, rôle de victime à répétition, besoin excessif d'aider les autres, relations difficiles avec ses propres enfants. (rejet et culpabilité, garde une distance émotionnelle et physique avec eux.) 

 

 

TROUBLES D'ADAPTATION SEXUELLE 

 

Sexualisation de toute relation humaine, dépendance sexuelle, orientation sexuelle confuse, dégoût de la sexualité, frigidité, vaginisme, anorgasmie, refus de la féminité, refus de l'hétérosexualité. 

 

 

TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES ET PHYSIQUES 

 

Troubles du sommeil, anorexie, boulime et obésité, amnésie, troubles de langage, crise d'anxiété, dévalorisation du corps, arrêt de croissance, sida et M.T.S 

 

 

AUTRES SÉQUELLES 

 

Spasmophilie (céphalées chroniques, douleurs abdominales), altération de l'odorat, hallucinations auditives, douleurs aux seins, au dos, au ventre, tachycardie (battements accélérés du coeur), constipation. 

 

Toutes les séquelles énumérées que ce soient concernant les jeunes ou les adultes, celles-ci peuvent être vécu à différents niveaux ou degrés