Descente de vessie

 

 

Le sacrifice de l’utérus n’est pas souvent obligatoire

 

Quelquefois il peut être nécessaire d'enlever l'utérus et voire même les ovaires après la ménopause, après en avoir parlé avec le gynécologue. Il est toujours stupide de vouloir enlever inutilement un organe qui n'a pas fait de mal, même s'il n'est pas encore fort utile pour l'avenir et susceptible de porter encore des enfants. L'urologue n'est pas un chirurgien paresseux, il enlèvera l'utérus chaque fois que nécessaire et il sait très bien le faire, mais le fait d'ouvrir le vagin et d'enlever l'utérus crée une complication supplémentaire à l'intervention et apporte nécessairement un risque infectieux supplémentaire. C'est pourquoi dans la mesure du possible, nous cherchons toujours à l'éviter. L'ablation des ovaires est un problème secondaire. Les ovaires ne servent plus à rein chez la femme ménopausée, ils peuvent être dangereux, lorsque l'on peut s'en passer le mieux c'est sans doute de les enlever.

 

 

La chirurgie chez les femmes fertiles.

 

Chez la femme qui peut encore avoir des enfants, il sera toutefois tout à fait déconseillé de mettre en route une grossesse après une intervention complexe sur le petit bassin pour une descente d'organes ou une incontinence urinaire. L'urologue va donc s'entendre avec cette femme avant l'intervention pour mettre en route définitivement une contraception, soit un stérilet, soit une contraception orale, et ce n'est que lorsque ces deux types de contraception seront tout à fait impossibles, qu'en accord avec le gynécologue, la femme, et par une déclaration spéciale, le chirurgien acceptera de protéger le montage délicat qu'il vient d'effectuer par une mise en place, à titre temporaire, de clips sur les trompes, mais ceci ne peut relever que d'une indication strictement chirurgicale et non pas d'un souhait d'une patiente qui cherche à interrompre sa contraception orale pour pouvoir recommencer à fumer par exemple, ou parce qu'elle ne souhaite pas psychologiquement porter un stérilet.

 

 

L’incontinence urinaire après hystérectomie (totale)

 

L'ablation de l'utérus, l'hystérectomie sub-totale ou totale, n'a jamais été considérée comme un moyen contraceptif légal et autorisé en France et même conseillé, c'est pourquoi nous n'enlevons systématique l'utérus même si les femmes nous le demandent avec insistance.

 

 

Plan de traitement et incontinence urinaire

 

Dans votre cas précis, après la lecture du dossier complet qui vous a d'ailleurs été donné, nous avons choisi une attitude particulière, et le projet de traitement que nous vous proposons figure dans le dossier médical que nous vous avons envoyé à votre domicile sou la rubrique : plan de traitement.

 

Nous pourrons donc associer au cours de ce plan de traitement, soit simplement une intervention de fixation du vagin au pubis en avant (intervention de Burch par exemple) seule ou associée à une promonto-fixation, et parfois également en supplément une colpo-périnéorraphie postérieure avec myorraphie des releveurs.

 

 

Après l’opération

 

Vous resterez hospitalisée moins d'une semaine, vous garderez la sonde vésicale 3 à 4 jours en général, vous aurez sans doute, dans les suites de l'opération, la mise en place d'un drain de Redon pour aspirer les sérosités et les gouttes de sang qui peuvent s'épancher dans le site opératoire, l'ablation de la sonde vésicale et du drain de Redon seront dans tous les cas tout à fait indolents, au besoin et chez les personnes un peu sensibles, nous pourront vous mettre en route un protocole anti-douleur pour ce geste particulier.

 

Si vous avez quelques difficultés à vider complètement votre vessie après l'intervention, ce qui est plutôt un signe que la réparation a été de très bonne qualité et peut-être même un peu serrée au début, nous vous demanderons d'apprendre à vider votre vessie artificiellement avec une sonde, ce qui est très facile à réaliser et sans danger, et vous pourrez ainsi rentrer plus facilement à domicile et éviter les complications après l'intervention.

 

 

La chirurgie et l’infection urinaire

 

Les infections nosocomiales sont une des complications possibles de toute intervention chirurgicale et même de toute hospitalisation, même en l'absence d'une intervention chirurgicale, chaque fois que l'on met en place chez un patient ou une patiente une perfusion, une sonde gastrique, une sonde urinaire, un drain de Redon, chaque fois qu'il y a une intervention chirurgicale, il est possible qu'il y ait une petite infection urinaire postopératoire, et nous allons surveiller attentivement chez vous toute possibilité d'infection opératoire. Nous mettrons en place pendant l'intervention une procédure dite de flash antibiotique pour limiter au maximum les possibilités d'infection urinaire. Nous avons vérifié scrupuleusement avant l'intervention que vous n'aviez aucune infection et nous ne projetons jamais de réaliser une intervention chirurgicale chez une patiente qui est infectée ou qui vient d'être infectée, même s'il elle a reçu quelques jours d'antibiotique ce n'est pas suffisant, il faut plusieurs semaines pour récupérer complètement d'une infection urinaire.

 

 

La reprise du transit (les gaz)

 

Après l'intervention chirurgicale le transit urinaire revient en général très facilement, le transit digestif réclame souvent deux à trois jours pour la reprise des gaz et des selles ; nous vous demanderons d'ingérer de l'huile de paraffine et de mettre au besoin en place des Microlax. Chaque fois qu'il était nécessaire d'opérer une périnéorraphie postérieure, le transit peut être un peu plus difficile dans les suites opératoires, mais c'est souvent l'indication d'une réfection très complète des muscles de votre périnée et de votre petit bassin et c'est un bon signe pour l'avenir.

 

 

Le retour de l’activité sexuelle après l’opération

 

En ce qui concerne la reprise de l'activité sexuelle, votre mari trouvera certainement une différence par rapport à l'état que vous présentiez avant l'intervention. Il va noter que vous n'avez plus de descente d'organes, il va retrouver chez vous la femme qu'il avait connue quand vous aviez 18 ans, c'est-à-dire que les muscles de votre périnée seront plus toniques, le vagin sera remonté plus haut. Lors des rapports sexuels il éprouvera certainement beaucoup plus de satisfactions de retrouver une meilleure congruence péno-vaginale, même si au début, dans le postopératoire, si vous êtes trop impatiente de reprendre les rapports et que vous le faites dès le retour à la maison, vous éprouverez quelques petites douleurs. Ceci est bien naturel après une opération chirurgicale, comme en orthopédie, comme dans n'importe quelle chirurgie, la zone opératoire peut rester un peut douillette pendant quelques semaines. Il faudra donc utiliser plus de douceur que d'énergie en postopératoire et ne pas hésiter à utiliser des lubrifiants pour les rapports sexuels si vous avez encore un peu de sécheresse vaginale. Il existe d'ailleurs des crèmes qui sont d'excellente qualité, et qui permettent de faciliter la lubrification du vagin et de donner une meilleure qualité au tissu du vagin.

 

 

Conclusions

 

Ce document que nous vous donnons a été rédigé dans le Service par le Professeur B. LARDENNOIS pour l'information de ses patientes. N'hésitez pas à contacter votre propre chirurgien si vous n'avez pas compris un chapitre ou un autre de ce document. Vous pouvez en parler aussi avec votre médecin traitant, votre gynécologue, et votre infirmière, etc…

 

 

Consentement informé

  

Relisez attentivement le dossier médical que nous vous avons donné et n'hésitez pas à écrire, à téléphoner, à demander des explications lors de votre prochaine consultation si vous n'avez pas tout compris. Il est hors de questions que nous vous imposions une intervention chirurgicale à laquelle vous n'auriez pas consenti, nous pouvons programmer exactement le type d'intervention que vous souhaitez, dans la mesure du raisonnable. Pour des raisons morales et éthiques, le chirurgien ne pourra jamais effectuer pour une patiente une intervention qui n'entraînerait pas son adhésion complète.

  

 

Temps de réflexion

  

Après un temps de réflexion nécessaire d'au moins 15 jours, après une préparation à l'intervention chirurgicale qui peut réclamer plusieurs mois avec des médicaments, des désinfectants, de la rééducation, un traitement de la toux, de la constipation, l'arrêt du tabac, si vous présentez encore des troubles importants et ceci sera à apprécier attentivement, nous sommes à votre disposition pour vous proposer une intervention chirurgicale qui vous donnera une garantie de résultats qui n'est jamais à 100Personne ne peut jamais prédire 100e bons résultats, mais nous espérons dans l'immense majorité des cas, c'est-à-dire environ 90es cas, ce qui est une norme internationale couramment observée, obtenir des résultats satisfaisants sur le plan génital, digestif et urinaire.