La Sexualité

 

 

Les réactions du corps lors de l'excitation

 

 

Lors d'une chronique précédente, nous avons traité du désir sexuel. Lorsque le désir est présent, donc que le goût de s’approcher de l'autre ou de se laisser approcher est là, si rien ne vient le contrecarrer, on entre alors dans la phase de l'excitation. 

 

La phase de l'excitation est caractérisée par la vasocongestion des organes génitaux, plus particulièrement par l'érection du pénis et la lubrification du vagin. Ainsi, quand surviennent les premières stimulations psychologiques ou physiques, la phase de l'excitation commence. Par exemple, chez l'homme, si des caresses se produisent au niveau du pénis, les terminaisons nerveuses de la peau du pénis envoient un message vers le cerveau. Dans le cerveau, ce message est codé en fonction de ses souvenirs, de ses expériences, de la mémoire, du contexte. Si les sensations tactiles sont codées positives sexuellement (par exemple, caresses amoureuses de sa partenaire), le cerveau envoie l'ordre au corps caverneux du pénis de produire une augmentation de l'entrée du sang, donc un début d'érection qui se poursuit jusqu'à l'érection complète. Mais, si les sensations tactiles sont codées négatives sexuellement (par exemple, examen médical), le cerveau n’enverra pas l'ordre de laisser entrer plus de sang et il n’y aura pas d'érection. Chez la femme, il se produit un phénomène semblable, sauf que la lubrification remplace l'érection.

 

 

Phase de l'excitation chez l'homme

 

Durant l'excitation sexuelle, le phénomène le plus évident est l'érection du pénis. Mais ce n’est pas le seul. En effet, on remarque des changements au niveau des testicules, qui augmentent de volume (augmentation jusqu'à 50 e plus) et qui vont s’élever pour se rapprocher du bassin. Pour plusieurs hommes, il y a production de quelques gouttes de sécrétion des glandes de Cowper. Il y a aussi une augmentation de la tension musculaire, du rythme cardiaque et du rythme de la respiration.

 

Par ailleurs, quand un homme se plaint d'une difficulté de la phase d'excitation, c’est d'un trouble d'érection dont il parle, souvent appelé impuissance. Le mécanisme physiologique de l'érection est complexe et, par sa complexité, il est relativement fragile. l'érection est un phénomène principalement neurologique et vasculaire. Il nécessite un bon fonctionnement des centres neurologiques situés dans le cerveau et dans la colonne vertébrale, de même que les nerfs impliqués dans la transmission de l'influx nerveux. l'érection demande en plus un bon fonctionnement des artères qui amènent le sang vers le pénis et des veines qui en assurent la sortie. Donc, tous les facteurs médicaux qui affectent ces mécanismes, peuvent provoquer un trouble d'érection. Il y a aussi de nombreuses causes psychologiques (anxiété de performance, stress, éducation, etc.) et relationnelles (perte du sentiment amoureux, hostilité, conflits de pouvoir, etc.). Environ 10 es hommes auraient un trouble d'érection.

 

 

Phase de l'excitation chez la femme

 

La réaction la plus évidente de l'excitation sexuelle chez la femme est la lubrification du vagin. La lubrification apparaît habituellement en moins d'une minute après le début de la stimulation et a pour but de faciliter la pénétration. En plus de la lubrification, il faut noter que le vagin va prendre de l'expansion dans la partie profonde. On observe aussi des changements ailleurs dans la corps. Le clitoris peut augmenter lentement et légèrement de volume. Les petites lèvres et les grandes vont augmenter de dimension. l'utérus va aussi augmenter de volume et il va s’élever, ce qui va augmenter l'espace dans la partie profonde du vagin. Les seins vont augmenter de volume et les mamelons vont devenir engorgés. Il y a aussi une augmentation de la tension musculaire, du rythme cardiaque et du rythme de la respiration.

 

Le trouble de la phase d'excitation chez la femme est le manque ou l'absence de lubrification. Cela se manifeste par une sécheresse vaginale, un inconfort à la pénétration ou même de la douleur lors des relations sexuelles. Les causes organiques (maladies, médications), psychologiques (peur, stress) et relationnelles (conflits) sont multiples. À cela il faut ajouter certaines étapes de la vie comme la grossesse, le post-partum, l'allaitement et la ménopause.

 

Voilà qui complète cette chronique sur l'excitation sexuelle; si vous avez des questions particulières, communiquez avec moi. Si vous pensez que vous, ou votre conjoint, avez un trouble d'érection ou de lubrification, parlez-en à votre médecin de famille, il saura vous orienter, ou encore parlez-en à votre sexologue.

 


 

L'éjaculation précoce

 

 

Surmonter l'éjaculation précoce …

 

On parle souvent d'éjaculation rapide ou d'éjaculation précoce, mais qu'est-ce que cela veut dire au juste.

 

L'éjaculation précoce est une réalité éprouvée par plusieurs hommes. Il existe plusieurs façons de la définir. On a longtemps défini l'éjaculation précoce en fonction de la capacité de l'homme à amener sa partenaire à l'orgasme au cours de la pénétration dans plus de 50 es relations. Cependant, il est difficile de définir l'éjaculation précoce par un phénomène extérieur à l'homme puisque peu importe le temps que la pénétration peut durer, un grand nombre des femmes n’atteindront pas l'orgasme au cours de la pénétration seule. Ce qui a nécessité une révision de la définition de l'éjaculation précoce.

 

On a donc cherché à définir cette problématique selon le vécu de l'homme dans la situation. Ces hommes, lorsqu'ils s’expriment, nous disent que quoi qu'ils fassent, ils ne peuvent arriver à contrôler le moment de l'éjaculation. Ils éjaculent habituellement en ayant le sentiment qu'ils n’ont aucun contrôle sur la situation. C’est pourquoi on utilise de plus en plus fréquemment le terme de difficulté de contrôle éjaculatoire. Ce terme reflète bien le vécu des hommes.

 

Nombreux sont ceux qui ont essayé tous les «trucs» dont on leur a parlé : penser à autre chose, compter à rebours, utiliser des gels sur le pénis dans le but de diminuer l'excitation et quoi d'autre encore !

 

Toute la pensée de l'homme éjaculateur précoce devient obnubilée par la crainte d'éjaculer. Alors, contrairement à ce que de nombreuses personnes peuvent croire, il y a peu de place pour le plaisir dans la sexualité de l'éjaculateur précoce. 

 

En fait, l'éjaculation, dans cette situation, n’est pas nécessairement synonyme de plaisir même si on semble le croire depuis longtemps.

 

 

Précoce comment ?

 

Il existe différents niveaux d'éjaculation précoce. En effet, l'éjaculation peut se produire dès que l'homme ressent un léger niveau d'excitation, soit avant même la pénétration; elle peut se produire au moment même de la pénétration ou après seulement quelques mouvements de va-et-vient. De toute façon, ce qui ressort clairement, c’est que l'homme a le sentiment qu'il éjaculera bien avant le moment où il le désirerait. Cette éjaculation est parfois une source de plaisir, mais plus souvent qu'autrement elle est une grande source de frustration, de colère, de perte d'estime de soi, de déception. Comme conséquence à cela, on retrouvera parfois une perte de désir ou un trouble érectile. 

 

 

Qu'en est-il du couple ?

 

Certains couples s’adaptent à la situation ou arrivent à y trouver une solution. Cependant, fréquemment, la conjointe pensera souvent que l'homme prend son plaisir sans se soucier d'elle et les tensions dans le couple vont s’accumuler. Comme conséquence des tensions dans le couple, la fréquence des relations diminue pour éviter la frustration qui les accompagne. En effet, pourquoi se confronter régulièrement à quelque chose de désagréable si on peut l'éviter ? se dit-on plus ou moins consciemment. Ce n’est cependant pas une solution viable puisqu'elle est fréquemment accompagnée de rancœur ou de colère et qu'il est difficile de bâtir une relation de couple sur des émotions négatives.

 

 

Pourquoi certains hommes n'arrivent-ils pas à contrôler leur éjaculation ? 

 

Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question. On remarque certaines caractéristiques chez les hommes éjaculateurs précoces. Nombre d'entre eux ont tendance à être anxieux, à avoir de la difficulté à prendre leur temps, à savourer le plaisir, et cela, dans d'autres activités que les relations sexuelles. Il arrive aussi que des conditions difficiles (anxiogènes) lors des premières relations sexuelles installent un «pattern» de rapidité dont il est difficile de se défaire. Parfois aussi, le mode de masturbation (la façon de se masturber) peut amener l'homme à s'habituer à une stimulation rapide et à une décharge de tension rapide. Il tend alors à ressentir cette tension comme une sensation dérangeante et il éjaculera rapidement pour évacuer cette tension. La tension ou l'excitation n’est pas vécue comme une sensation plaisante qui peut durer, mais comme un cap à passer avant d'arriver à l'éjaculation. Il lui sera alors difficile de bien vivre son excitation sans avoir la réaction de s’en débarrasser au plus vite. l'excitation et l'éjaculation ne sont donc pas vécues comme plaisants et satisfaisants.

 

Pourtant, il est possible d'améliorer le contrôle de l'éjaculation chez l'homme qui le souhaite. Le point le plus important dans cette démarche est de reprendre contact avec les sensations et les émotions liées au plaisir en plus de mieux percevoir son excitation et le senti de la tension sexuelle. 

 

 

Comment y parvient-on ?

 

On commence par observer ce qui se passe sans rien y changer. l'homme est habituellement tellement obnubilé par sa crainte d'éjaculer rapidement qu'il ne voit pas ce qui se passe, comment il répond aux caresses des mains ou buccales. Certaines caresses peuvent être vécues sans difficultés alors que d'autres mènent inévitablement à une décharge.

 

Pour mieux sentir et percevoir ses sensations, l'homme doit prendre le temps de développer une meilleure respiration afin d'être plus en contact avec ses sensations. En effet, on remarque souvent que l'homme a tendance à retenir sa respiration dans l'espoir de retenir l'éjaculation, ce qui a un effet tout à fait contraire. La grande difficulté est d'apprendre à respirer et à relâcher les tensions qui s’accumulent au niveau du ventre, des cuisses et des fesses.

 

Un autre élément important est la façon de bouger durant les caresses et durant la pénétration. Fréquemment, les hommes ont tendance à peu bouger ou à bouger avec beaucoup de contractions. On retrouve des mouvements qui ressemblent beaucoup à des mouvements de push-up. Ces mouvements exigent une grande tension au niveau du ventre, des fesses et des cuisses et concentrent la tension sexuelle au niveau des organes génitaux, ce qui provoque une éjaculation encore plus rapide.

 

 

Que faire ?

 

Dans un premier temps, la respiration profonde et abdominale permet de diminuer les tensions qui s’accumulent au niveau du bassin. Par la suite, un réapprentissage du mouvement dans la lenteur, en jouant avec l'ampleur du mouvement et le rythme permet d'acquérir une meilleure perception de son niveau d'excitation, de reconnaître les signes du point de non-retour et surtout de retrouver le plaisir dans sa sexualité. 

 

l'objectif premier est que la sexualité redevienne une source de plaisir plutôt qu'une source grandissante d'anxiété. Il ne s’agit pas seulement de «durer» plus longtemps. Il appert que cet objectif seul ne permet pas de conserver des acquis puisque souvent il n’est pas soutenu par le sentiment de vivre plus de plaisir dans la relation. Tout ne se traduit pas dans la durée mais aussi dans la satisfaction et dans le plaisir ressenti à contrôler son éjaculation.

 


 

Ces trois ennemis de la sexualité

 

Quand les couples consultent pour une difficulté sexuelle, une des première tâches du sexologue est de tenter de mettre en lumière les causes probables de la difficulté. Bien que chaque couple vive une situation différente, il est possible de faire ressortir quelques grandes lignes communes. 

 

 

Le manque de temps

 

Ainsi, il est très fréquent de retrouver le manque de temps parmi les causes de la difficulté. Il semble qu'il n'y ait plus assez de temps durant la semaine, entre les activités habituelles, pour vivre une sexualité satisfaisante. On se retrouve à chaque jour pris par une foule d'activités qui consomment un pourcentage important de nos heures disponibles. Il y a bien sûr le travail, mais aussi le temps consacré pour se rendre au travail, le travail ramené le soir à la maison, les préparations des repas, les courses, l'entretien ménager (lavage, repassage, ménage), l'entretien extérieur, les heures de sommeil, les heures de détente (loisirs, sports, télévision, lectures), le soin des enfants, et toutes les autres tâches reliées à notre quotidien.

 

Souvent, dans tout cela, il ne reste plus beaucoup de temps pour l'intimité du couple. Comme il n'y a plus de temps, les relations sexuelles risquent de devenir de moins en moins fréquentes et de moins en moins satisfaisantes. Le couple peut alors avoir l'impression de s'éloigner et de se perdre. Parfois, il peut être très difficile de briser cet engrenage et de réintroduire des moments consacrés à l'intimité du couple.

 

On ne se rend pas toujours compte de l'importance de réserver du temps pour l'intimité du couple. En fait, ce n'est pas toujours que l'on manque de temps pour le couple, mais plutôt que toutes les autres activités passent avant et, qu'à la fin, il ne reste plus de temps. Souvent, un simple ajustement de l'horaire hebdomadaire permet de récupérer du temps pour le couple. L'important est d'en arriver pour le couple à établir ce dont il a réellement besoin en termes de temps pour l'intimité par rapport aux autres activités.

 

 

La routine

 

Un autre élément que l'on retrouve fréquemment impliqué dans les difficultés sexuelles est la routine. Ainsi, on remarque qu'après un certain nombre d'années de vie commune, il s'installe une façon d'avoir des relations sexuelles presque toujours identiques. Les jeux de l'amour ont lieu toujours au même moment, au même endroit, les caresses sont toujours les mêmes. Il ne reste alors plus beaucoup de fantaisie et de découverte dans la sexualité. La sexualité devient monotone, presque mécanique, et l'aspect jeu est éliminé : on s'ennuie. Tout comme pour le manque de temps, la routine dans les activités sexuelles tend à en diminuer la satisfaction et la fréquence. Cependant, plus un couple mettra de la créativité et de l'énergie pour empêcher que la routine ne se crée, plus la satisfaction retirée dans la sexualité sera importante.

 

 

La performance

 

Un troisième élément fréquemment rencontré, c'est l'attrait de la performance sexuelle. Nous vivons dans une société qui met beaucoup l'accent sur la performance et la réussite dans divers domaines de la vie. C'est bien, car nous voulons des ingénieurs performants qui vont construire des ponts solides, ou des médecins performants qui vont sauver des vies. Mais dans le domaine de la sexualité, l'attrait de la performance ne fonctionne plus.

 

En fait, dans la sexualité plus on vise à atteindre une performance, plus on risque de rater son but. Ainsi, certains hommes vont vouloir absolument une érection qui dure très longtemps tout en étant très rigide et le moindre fléchissement est perçu comme un cruel échec. Ou certaines femmes vont tellement se forcer pour avoir un orgasme que, finalement, il ne se produira pas. Cela peut s'appliquer à plusieurs domaines de la sexualité. Dans certains cas, on parle même d'anxiété de performance. Le goût de la performance sexuelle est problématique, car ce n'est plus le plaisir partagé, la sensualité, l'échange avec l'autre, la chaleur, la tendresse qui sont importants, mais l'atteinte d'un but qui a souvent peu à voir avec la satisfaction.

 

Cela termine cette chronique sur les ennemis de la sexualité. Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive, mais de trois éléments fréquemment rencontrés. Il faut savoir que vous pouvez reprendre les choses en main avant que la situation ne se détériore trop dans votre couple. Sinon, il pourrait être utile de consulter un professionnel.

 

 


 

L'alcool et le sexe font-ils bon ménage?

 

 

Vous allez dans une discothèque avec des amies. Au bout d'un certain temps, la plus sage d'entre vous se transforme en grande séductrice. Qu'est-ce qui la fait agir ainsi? Serait-ce l'alcool?

 

Il existe plusieurs clichés quant à l'effet de l'alcool sur la sexualité : prendre un verre rendrait les gens plus communicatifs, plus ouverts, plus détendus; sexuellement, on serait plus à l'aise pour répondre aux stimulations sexuelles; ce serait plus facile de se laisser aller. Doit-on se fier à ces idées toutes faites?

 

 

Se débarrasser de ses inhibitions

 

Toutes, nous avons eu certaines inhibitions, certains blocages. Ces inhibitions se manifestent par des petites phrases qui nous viennent à la tête comme : «Je ne dois pas», «Je ne peux pas», «Qu'est-ce qu'il va penser de moi?», «De quoi aurais-je l'air?». Nous nous retirons alors en nous-même, nous perdons notre spontanéité et nous fuyons le contact de l'autre. En sexualité, nos inhibitions sont très nombreuses et difficiles à déloger. Nous osons peu parler de nos craintes, qui d'ailleurs sont mal fondées en général.

 

L'alcool, consommé à faible dose, vient ébranler nos interdits car il agit directement sur le système nerveux. Il agit comme stimulant et s’attaque à nos peurs et à nos angoisses. Les interdits reliés à la séduction et à l'intimité sont les plus ébranlés. Nous nous donnons davantage de permission, nous acceptons plus facilement de parler de nous, de nous dévoiler, nous avons moins peur du contact de l'autre. C’est un peu comme si notre petite voix intérieure nous disait : «Mais oui, vas-y, tu es capable. N’aie pas peur, laisse-toi aller.»

 

Généralement, un verre ou deux suffisent pour relaxer. Il faut donc faire attention de ne pas dépasser cette limite; nous pourrions alors poser des gestes que nous risquons de regretter le lendemain et, par le fait même, de nous créer d'autres inhibitions, ce qui n’arrangerait pas les choses...

 

 

Nos réactions sexuelles

 

Chez la femme timide ou mal à l'aise, une faible dose d'alcool peut lui permettre de s’abandonner plus facilement. Siroter tranquillement un verre de vin dans un bain pris à deux où on en profite pour se parler et se caresser sensuellement est un moment très tendre et tout à fait propice à l'intimité. (Il est aussi possible de le faire sans alcool.) C’est cette complicité conjuguée à l'effet de l'alcool qui nous mène à un plus grand abandon au plaisir. Plusieurs études démontrent d'ailleurs que l'effet de l'alcool auquel nous nous attendons - «Je vais être plus détendue», «Je vais être plus réceptive aux caresses», etc. - a autant d'importance que l'effet réel de l'alcool. La preuve en est que des personnes qui «croyaient» boire de l'alcool, alors qu'elles n’en buvaient pas, ont été aussi stimulées que d'autres qui en absorbaient réellement...

 

L'ingestion d'alcool permet à bon nombre de femmes de libérer leurs fantasmes et de les accepter (ou, si vous voulez, de ne plus subir de blocage). Elles seront donc plus facilement excitées, car elles se permettront d'imaginer les scénarios les plus osés...

 

D'autres encore ont l'impression d'être plus sensibles, de ressentir davantage toutes les sensations et que leur orgasme est plus fort lorsqu'elles ont bu un peu d'alcool. Par contre, la frontière est très mince entre «un peu» et «déjà trop»; dans le deuxième cas, beaucoup éprouveront plutôt un ralentissement dans la montée de l'excitation sexuelle et de l'orgasme.

 

 

L'envers de la médaille

 

Il serait faux de prétendre que l'alcool n’a que des effets bénéfiques sur la sexualité. Les aspects agréables dont nous venons de parler ne se produisent que lorsqu'on boit peu d'alcool, et ce, pas souvent. Trop boire nuit! De même, avoir absolument besoin d'un verre pour nous laisser aller est un signe très clair que nous sommes remplies d'inhibitions que nous tentons de régler en créant une dépendance à l'alcool. Rien n’est alors réglé!

 

Si l'alcool semble avoir relativement peu d'effets sur le fonctionnement sexuel de la femme, il n’en est pas de même pour l'homme. Très vite, il se rend compte qu'il a de la difficulté à avoir une érection ou à la maintenir. S’il a déjà une certaine tendance à l'éjaculation précoce, l'alcool lui fera perdre toute vigilance et ce sera encore pire! Lorsqu'une personne a bu, elle ne s’inquiète pas des conséquences; elle aura alors tendance à se laisser guider uniquement par ses sensations.

 

Combien d'anniversaires de mariage ou de fêtes ont été gâchés parce que l'un ou l'autre des conjoints avait dépassé la limite acceptable. C’est aussi souvent le cas lors des relations sexuelles extraconjugales qui sont beaucoup plus fréquentes lorsque les personnes ont bu. Dans les deux cas, l'autre se sent abandonné-e et même trahi-e.

 

L'alcool et le sexe font-ils bon ménage? Oui, parfois, tout dépend de la quantité d'alcool qui est avalée. Pour reprendre l'idée de la publicité, disons que la modération a de bien meilleurs... effets!

 


 

Les fantasmes sexuels les plus fréquents

 

 

«J'ai réalisé tous mes fantasmes sexuels», affirme sans aucune honte l'actrice et réalisatrice québécoise de films pornographiques Lexei Bacci. «Chaque fois j'ai été déçue», ajoute-t-elle. Ses fantasmes consistaient principalement à faire l'amour devant des gens ou encore avec un étranger. «Quand tu t'inventes un scénario sexuel, tu contrôles tout dans ton imaginaire, mais dans la réalité, c'est bien différent», explique-t-elle. «Si bien que mon plaisir tenait bien plus à faire quelque chose d'interdit», précise-t-elle.

 

«La plupart des gens se disent en effet déçus lorsqu'ils réalisent leurs fantasmes», commente le sexologue et psychologue Michel Campbell. Pour les raisons invoquées par Lexei Bacci.

 

Par contre, le fantasme érotique joue un rôle important dans notre vie sexuelle. «Il stimule notre créativité, éveille le désir, augmente l'excitation et le plaisir, facilite l'orgasme et l'érection», explique Michel Campbell. «Il permet aussi de briser la monotonie, de donner accès à des plaisirs interdits et de rendre la masturbation plus intéressante» d'ajouter la sexologue Sylvie Lavallée. 

 

Mais que penser, par exemple, d'une femme qui s'excite à l'idée de s'accoupler avec un animal? «Il est difficile de dire ce qui est normal ou anormal quand on parle de fantasmes de type extrême, et qu'on est dans le domaine de l'imaginaire», répond Michel Campbell. «L'important c'est de se respecter dans sa sexualité», précise-t-il. La sexologue Sylvie Lavallée, elle, invite ceux qui vivent ce genre de fantasmes à s'interroger sur leur signification. Cela permettra d'identifier s'il y a ou non un problème caché derrière tout ça.

 

Presque tous les hommes (96et femmes (91rapportent avoir, au moins à l'occasion, des fantasmes érotiques éveillés en dehors de leurs activités sexuelles.

 

D'après une recherche réalisée par le sexologue québécois Claude Crépault,

 

 

«On constate aussi que les hommes ont davantage de fantasmes de type voyeur et dominateur, ou génitalisés. Chez les femmes, l'imaginaire érotique est plus sentimental et narcissique (être caressée, être séduite, séduire un homme) », commente Michel Campbell. Mais cela semble graduellement en train de changer… Quant au fameux cliché de faire l'amour avec deux femmes ou de regarder deux femmes s'ébattre, il est toujours très populaire chez les hommes. Les femmes, elles, ont davantage de fantasmes homosexuels. «La sensualité, les caresses, le fait de prendre son temps sont des images très érotiques pour les femmes», explique Michel Campbell.

 

Faut-il partager nos fantasmes avec notre conjoint(e)? «Ça dépend du conjoint», répond le sexologue. «Si vous êtes avec quelqu'un de possessif, fusionnel ou jaloux, cela risque d'être hasardeux. Par contre, certaines personnes sont très excitées lorsque leur partenaire leur raconte leurs fantasmes.» Quant à réaliser certains fantasmes à deux, là encore, ça reste une décision propre à chaque couple. Et à prendre toujours avec considération et respect, pour soi et pour l'autre… 

 


 

La dysfonction érectile

 

 

(1re partie)

Plus courant que l'on pense …

 

 

Qu'est-ce que la dysfonction érectile ? 

 

La dysfonction érectile est une incapacité persistante d'obtenir ou de maintenir un degré d'érection suffisant pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. Autrefois appelée « impuissance », l'affection porte maintenant le nom de « dysfonction érectile », expression qui est considérée plus appropriée en raison de la connotation négative que certains attribuent au terme « impuissance ». Le terme « dysfonction érectile » a une connotation moins péjorative et il décrit mieux cette difficulté très particulière qu'ont certains hommes à obtenir et à maintenir une érection.

 

Comment survient l'érection ? L'érection résulte d'un processus complexe mais parfaitement équilibré, où interviennent le cerveau, les vaisseaux sanguins, les nerfs et les hormones. L'anatomie du pénis est conçue précisément pour répondre aux changements qui surviennent lorsque l'homme est stimulé sexuellement. 

 

Le corps du pénis est constitué de deux structures qui prennent naissance dans le bassin et se prolongent parallèlement jusqu'à l'extrémité du pénis. Ces structures sont formées d'un tissu spongieux traversé par de nombreux vaisseaux sanguins. En temps normal, les parois de ces vaisseaux sanguins sont contractées de façon à empêcher l'afflux d'une trop grande quantité de sang dans le pénis. Ce dernier demeure donc flasque (mou). 

 

Lors de la stimulation sexuelle, le cerveau envoie un message qui déclenche une série d'événements (changements hormonaux, nerveux et circulatoires) qui font en sorte que les vaisseaux sanguins du pénis se dilatent, permettant l'entrée rapide d'une plus grande quantité de sang dans le pénis. À mesure que les structures spongieuses du pénis se remplissent de sang, elles compriment les veines qui drainent normalement le pénis, ce qui restreint l'écoulement du sang. Ainsi, la majeure partie du sang qui entre dans le pénis n'en ressort plus. Le pénis devient alors plus rigide, et l'érection survient. 

 

Pourquoi moi ? Si vous pensez souffrir d'une dysfonction érectile, dites-vous que vous n'est pas seul. La fréquence de cette affection est élevée. En fait, la plupart des hommes présentent un jour ou l'autre un problème érectile. Malheureusement, chez un nombre étonnamment élevé d'hommes, la dysfonction érectile est un problème fréquent. Jusqu'à 50 es hommes de 40 ans ou plus souffrent d'une dysfonction érectile, et les deux tiers d'entre eux ont des difficultés d'érection chaque fois qu'ils tentent d'avoir une relation sexuelle ou, tout au moins, une fois sur deux.

 

Détruire les mythes Les mythes, le manque d'information et les attentes irréalistes peuvent contribuer aux problèmes d'érection. Ce n'est pas parce qu'un homme souffre de dysfonction érectile qu'il doit en être gêné. En effet, les hommes qui présentent une dysfonction érectile ne sont pas pour autant infertiles ni incapables d'atteindre l'orgasme ou d'éjaculer. En outre, cette affection n'est pas dangereuse, même dans les cas graves. Toutefois, certaines des maladies sous-jacentes qui causent une dysfonction érectile peuvent l'être. L'essentiel est que, dans la plupart des cas, il est possible de traiter la dysfonction érectile.

 

 

(2e partie)

quelles sont les causes ?

 

Autrefois, on croyait, à tort, que la dysfonction érectile était une conséquence inéluctable du vieillissement. S'il est vrai que l'âge peut jouer un rôle dans l'apparition de ce trouble, le vieillissement n'est en aucun cas synonyme de dysfonction érectile. Bien que, chez l'homme, l'activité sexuelle se poursuive normalement tout au long de la vie, la survenue d'une érection se déroule différemment chez le jeune homme, chez l'homme d'âge moyen et chez l'homme plus âgé. Avec l'âge, certains changements s'opèrent naturellement dans la façon dont l'homme répond à une stimulation sexuelle. Un homme plus âgé aura souvent besoin d'une stimulation plus directe et de fantasmes plus concrets pour obtenir une érection. Il se peut que cela prenne un peu plus de temps pour obtenir une érection et atteindre l'orgasme. En outre, l'intervalle nécessaire entre les érections est plus long.

 

Causes possibles Chez l'homme atteint d'une dysfonction érectile, le processus de l'érection ne se déroule pas comme d'habitude. En effet, il est possible qu'il y ait une difficulté de transmission d'un ou de plusieurs des signaux qui font en sorte que le pénis se remplit de sang et conserve sa rigidité. 

 

On sait maintenant que la plupart des cas de dysfonction érectile sont attribuables à des causes physiques. Voici les facteurs de risque les plus fréquents de dysfonction érectile : 

 

- les affections organiques qui diminuent l'afflux de sang dans le pénis, comme l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète et le durcissement des artères; 

 

- les lésions à un ou plusieurs nerfs, par suite d'une blessure ou d'une maladie, qui entraînent une rupture de la connexion entre le système nerveux et le pénis, comme les blessures à la moelle épinière, la sclérose en plaques, les accidents vasculaires cérébraux et la chirurgie de la prostate ou du côlon; 

 

- les troubles psychologiques, comme l'anxiété et le stress; 

 

- les autres affections organiques, comme les maladies du rein ou du foie, la dépression ou les troubles hormonaux; 

 

- les médicaments qui peuvent entraîner, parmi leurs effets indésirables, une dysfonction érectile, notamment certains médicaments faisant partie des catégories suivantes : les diurétiques (médicaments qui favorisent l'élimination de l'eau), les antihypertenseurs, les antidépresseurs, certains types de médicaments employés dans le traitement du cancer et les anti-épileptiques; 

 

- le tabagisme, l'abus d'alcool et la consommation de drogues. 

 

 

(3e partie)

Les solutions possibles …

 

L'injection de prostaglandine dans les corps caverneux du pénis est une des options utilisées dans le traitement de la dysfonction érectile. 

Pour lire la deuxième partie du texte, cliquez ici.

 

Si votre partenaire présente des problèmes d'érection constants, vous connaissez probablement la réponse à cette question. Cependant, son médecin devra établir le diagnostic avant qu'il puisse recevoir un traitement. Il n'y a aucune gêne ni honte à aborder ce sujet avec le médecin. Votre partenaire devrait lui parler ouvertement et franchement des problèmes qu'il éprouve. Le médecin posera quelques questions précises et effectuera un examen physique de routine, ce qui lui permettra de poser un diagnostic. Il sera alors en mesure de discuter avec lui des différents traitements qui s'offrent à lui. 

 

Peut-on traiter la dysfonction érectile? Oui. Fort heureusement, peu importe leur cause, la majorité des cas de dysfonction érectile peuvent être traités. Les hommes disposent maintenant d'une vaste gamme d'options thérapeutiques sûres et efficaces et ne doivent pas hésiter à en parler à leur médecin. Parmi les traitements offerts, on compte notamment les médicaments par voie orale, les pellets médicamenteux, les injections, la psychothérapie et les dispositifs externes ou internes. Comme la dysfonction érectile vous touche tous les deux, pourquoi ne pas accompagner votre conjoint lors de son prochain rendez-vous chez le médecin?

 

Comment puis-je aider mon partenaire? Vous vous êtes peut-être déjà rendu compte que la dysfonction érectile est un sujet délicat aux yeux de certains hommes. Mais si vous croyez que votre partenaire souffre d'une dysfonction érectile, vous vous trouvez dans une position privilégiée pour l'encourager à obtenir un traitement efficace. Voici quelques suggestions. 

 

Avant tout, assurez-vous d'amorcer une discussion ouverte et non critique avec votre partenaire. Expliquez-lui en quoi son état retentit sur lui, sur votre relation et sur vos rapports intimes. 

 

Essayez de le soutenir autant que possible tandis qu'il réfléchit à ce qu'il devrait faire pour remédier à son problème. Faites-lui d'abord savoir que la dysfonction érectile n'est pas si rare. Elle touche en effet des millions d'hommes. Pour cette seule raison, il n'y a pas lieu de se sentir mal à l'aise de souffrir de cette affection.

 

Ensuite, dites-lui que l'idée que la dysfonction érectile est «psychologique» n'est pas nécessairement vraie. Les experts croient maintenant que la plupart des cas de dysfonction érectile sont dus à des causes physiques. Votre partenaire ne doit donc pas se sentir en quelque sorte responsable de son affection. 

 

Enfin, rappelez-lui qu'il existe des traitements de la dysfonction érectile. Encouragez-le alors à faire face à la situation et à prendre un rendez-vous avec son médecin. Montrez votre intérêt envers le traitement et dites-lui que vous aimeriez vous rendre utile. Vous pouvez lui proposer de l'accompagner chez le médecin de sorte que vous pourrez tous deux apprendre ce qu'est la dysfonction érectile et prendre connaissance des modes de traitement actuels. Non seulement votre présence lui apportera-t-elle un soutien moral, mais vous pourrez ainsi apprendre de la bouche du médecin en quoi consiste l'affection et quelles sont les options thérapeutiques possibles. Par la suite, vous pourrez en discuter en privé avec votre partenaire. Grâce à votre aide, il sera mieux en mesure de choisir l'option qui lui conviendra et qui répondra le mieux aux besoins de votre couple. 

 

En amorçant une discussion ouverte et non critique avec votre partenaire, vous pourrez l'aider à recevoir le traitement dont il a besoin pour prendre en charge efficacement sa dysfonction érectile. Et ce faisant, vous découvrirez peut-être que vous ne faites pas qu'aider votre partenaire, mais que vous venez aussi en aide à votre couple. 

 

 

Autodépistage de la dysfonction érectile

La santé sexuelle fait partie intégrante du bien-être physique et psychique d'une personne. La dysfonction érectile, aussi appelée impuissance, est un type très répandu de trouble sexuel. Le questionnaire ci-dessous devrait vous aider, ainsi que votre médecin, à vérifier si vous souffrez de dysfonction érectile chez l'homme. Le cas échéant, vous devriez peut-être discuter avec votre médecin des divers modes de traitement qui s'offrent à vous.

 

AUTO TEST

 

1.     À quel point étiez-vous sûr de pouvoir avoir une érection et de la maintenir?

(1)       Pas sûr du tout

(2)       Pas très sûr

(3)       Moyennement sûr

(4)       Sûr

(5)       Très sûr

 

2.     Lorsque vous avez eu des érections à la suite de stimulations sexuelles, avec quelle fréquence votre pénis a-t-il été suffisamment rigide (dur) pour permettre la pénétration? 

(0)       Je n'ai eu aucune activité sexuelle

(1)       Presque jamais ou jamais

(2)       Rarement (beaucoup moins que la moitié du temps)

(3)       Quelquefois (environ la moitié du temps)

(4)       La plupart du temps (beaucoup plus que la moitié du temps)

(5)       Presque tout le temps ou tout le temps

 

3.     Pendant vos rapports sexuels, avec quelle fréquence avez-vous pu rester en érection après avoir pénétré votre partenaire?

(0)       Je n'ai pas essayé d'avoir de rapports sexuels

(1)       Presque jamais ou jamais

(2)       Rarement (beaucoup moins que la moitié du temps)

(3)       Quelquefois (environ la moitié du temps)

(4)       La plupart du temps (beaucoup plus que la moitié du temps)

(5)       Presque tout le temps ou tout le temps

 

4. Pendant vos rapports sexuels, à quel point vous a-t-il été difficile de rester en érection jusqu'à la fin de ces rapports?

(0)       Je n'ai pas essayé d'avoir de rapports sexuels

(1)       Extrêmement difficile

(2)       Très difficile

(3)       Difficile

(4)       Un peu difficile

(5)       Pas difficile 

 

5. Lorsque vous avez essayé d'avoir des rapports sexuels, avec quelle fréquence en avez-vous été satisfait?

(0)       Je n'ai pas essayé d'avoir de rapports sexuels

(1)       Presque jamais ou jamais

(2)       Rarement (beaucoup moins que la moitié du temps) 

(3)       Quelquefois (environ la moitié du temps)

(4)       La plupart du temps (beaucoup plus que la moitié du temps)

(5)       Presque tout le temps ou tout le temps

 

·        Si votre score est de 21 ou moins, il se peut que vous présentiez des signes de dysfonction érectile; vous devriez peut-être en parler à votre médecin. 

 


 

Les médicaments qui affectent votre sexualité

 

La plupart d'entre nous devront, un jour ou l'autre, prendre certains médicaments. Ces médicaments, essentiels pour traiter diverses maladies, permettent de sauver des vies. Cependant, ce que l'on connaît moins, c’est que certains médicaments peuvent avoir un effet négatif sur la sexualité. Nous pouvons jeter un peu de lumière sur les effets négatifs de certains médicaments courants sur la sexualité.

 

 

Mise en garde

Avant d'aller plus loin, il est nécessaire d'apporter une précision. Il ne faut jamais cesser ou modifier l'utilisation d'un médicament avant d'avoir consulté son médecin : c’est essentiel. Cette chronique n’est pas une consultation médicale ni un encouragement à changer votre ordonnance. l'information donnée ici vous servira plutôt de guide pour aller consulter votre médecin. Par ailleurs, on ne verra pas tous les médicaments présents sur le marché, mais seulement certains des plus courants.

 

Les anti-hypertenseurs

Les anti-hypertenseurs, médicaments utilisés pour lutter contre l'hypertension artérielle (haute pression), sont fréquemment consommés. Ces médicaments agissent par différents mécanismes pour ramener la pression sanguine à un niveau normal. Certains d'entre eux (mais pas tous) peuvent cependant diminuer la quantité de sang allant vers les organes génitaux, ce qui peut entraîner une difficulté d'érection (impuissance) ou une diminution de la lubrification vaginale. Il y en a d'autres qui peuvent diminuer le désir sexuel ou même apporter des difficultés d'éjaculation ou d'orgasme. Même si certains anti-hypertenseurs ont un effet sur la sexualité, il faut savoir qu'un grand nombre n'en ont aucun.

 

Les antidépresseurs

Certains médicaments prescrits pour combattre la dépression, les antidépresseurs, peuvent affecter les diverses phases de la réponse sexuelle. On peut quelquefois retrouver une baisse du désir sexuel, une diminution de l'érection, une difficulté à l'orgasme et, chez l'homme, une éjaculation retardée ou rétrograde.

 

Les anxiolytiques

Les benzodiazépines utilisées pour combattre l'anxiété (effet anxiolytique) ou pour faciliter le sommeil (effet sédatif) sont quelquefois associées à une diminution du désir sexuel, une difficulté d'orgasme chez la femme et à l'éjaculation retardée chez l'homme.

 

Drogues et alcool

Par ailleurs, il faut mentionner aussi les drogues illégales et l'alcool. Bien que ce ne soient pas des médicaments, ces substances sont souvent associées avec des troubles de la sexualité. Ainsi, si l'alcool peut sembler augmenter le désir sexuel à faible dose, il peut cependant entraîner des difficultés d'excitation à plus forte dose. l'alcool peut même entraîner des dommages permanents à la sexualité quand il est consommé à long terme et à forte dose.

 

Autres médicaments

Il y a donc plusieurs médicaments qui peuvent affecter la sexualité; et il y en a d'autres que ceux mentionnés ici. Si vous prenez un ou plusieurs médicaments et que vous notez des effets négatifs sur votre sexualité, ne cessez surtout pas de prendre vos médicaments.

 

Que faire alors?

La façon sage et intelligente de procéder est d'aller consulter votre médecin et de lui décrire les effets sur votre sexualité. Alors votre médecin pourra déterminer avec vous si vos médicaments sont responsables de la difficulté. Si vos médicaments sont véritablement la cause du problème sexuel, votre médecin pourra vous proposer un changement ou une modification de votre prescription. Ou encore, il pourra vous aider à trouver une solution à votre difficulté sexuelle ou il pourra vous diriger vers un sexologue qui vous aidera à solutionner le problème. La règle d'or est de ne pas hésiter à en parler à un professionnel, car il existe des solutions.

 

Et si rien ne change?

Par ailleurs, il peut se produire un phénomène singulier. Une personne présente un trouble sexuel relié à l'utilisation d'un médicament. Cette personne consulte un médecin qui change son médicament pour un autre qui ne cause pas de trouble sexuel, mais le problème sexuel continue. Comment est-ce possible? En fait, il arrive qu'un problème sexuel d'origine physique (dans ce cas causé par un médicament) se maintienne par une cause psychologique même lorsque la cause physique est traitée. Il convient alors de faire un traitement sexologique pour régler complètement la difficulté sexuelle.

 


 

Trop stressé pour le sexe?

 

 

Le stress, on en parle de plus en plus aujourd'hui : stress au travail, stress dans le sport, stress à la maison, etc. On a rapidement l'impression que tout ce que l'on fait va augmenter notre niveau de stress. De plus, on entend souvent dire que le stress à un niveau élevé peut entraîner certaines difficultés de santé. Cependant, on entend beaucoup moins parler de l'impact négatif du stress sur la sexualité. Le stress peut en effet affecter toutes les phases de la réponse sexuelle : le désir, l'excitation et l'orgasme.

 

Malgré tout, il ne faut pas croire que le stress soit une maladie. En fait, le stress est une réaction normale du corps humain qui lui permet de s'adapter aux divers changements de la vie : le froid de l'hiver ou la chaleur de l'été, les changements au travail (promotion ou perte d'emploi), dans la vie sociale (mariage, divorce, naissance, mortalité), accidents, etc. Le stress se produit aussi lorsqu'on perçoit une menace, un danger, un obstacle à franchir. Il devient problématique lorsqu'il se maintient à un niveau élevé. Nous ne réagissons pas tous de la même façon au stress, certains ayant une capacité naturelle à bien le gérer, alors que d'autres doivent apprendre des techniques spécifiques pour y parvenir.

 

La réponse sexuelle

Le désir sexuel peut être atteint quand notre niveau de stress est élevé. Ainsi, lorsqu'on est tendu, on a souvent moins le goût de s'abandonner à la sexualité, de se laisser aller. On est aussi moins réceptif à ce qui peut venir de l'autre.

 

Quant à l'excitation sexuelle (érection, lubrification), elle a besoin d'un apport sanguin supplémentaire vers les organes génitaux pour fonctionner. Cependant, une des conséquences du stress sur le corps est de diminuer la quantité de sang vers les organes périphériques de façon à mieux irriguer les organes vitaux. Les organes génitaux, considérés comme périphériques, ne peuvent plus compter sur cet apport supplémentaire de sang, empêchant ainsi l'érection ou la lubrification de se produire adéquatement. Cette situation d'échec ou de panne peut créer son propre stress, produisant un effet «boule de neige» : moins ça fonctionne sexuellement, plus on est stressé, plus on est stressé, moins ça fonctionne. Il peut être quelquefois difficile de sortir de cette situation.

 

La phase de l'orgasme peut aussi être affectée par un niveau de stress élevé. Ainsi, la perception de la montée du plaisir peut être perturbée par le stress. Certains hommes en arrivent à ne pas percevoir s'ils sont près ou non de l'éjaculation, ce qui leur enlève toute possibilité de contrôle. C'est alors que peut se produire un problème d'éjaculation rapide. Certaines femmes, toujours à cause d'un niveau élevé de stress, ne parviennent pas à s'abandonner suffisamment pour atteindre l'orgasme : on parle alors d'anorgasmie.

 

Les difficultés sexuelles

Le stress peut aussi s'ajouter à d'autres facteurs pour provoquer ou aggraver une difficulté sexuelle. En voici un exemple. Dans les cas de difficultés érectiles, certains hommes présentent un problème physique léger qui ne peut causer à lui seul le trouble. Mais si à cela vient s'ajouter un niveau de stress suffisant, c'est alors que le problème va se déclencher, même si médicalement l'aspect physique n'est pas suffisant pour expliquer le trouble.

 

Il est bien évident qu'il est impossible de faire disparaître totalement le stress de sa vie. On en a même besoin à certaines occasions. Cependant, il serait sage d'en arriver à pouvoir gérer son stress. Chacun peut développer une façon d'arriver à contrôler son stress, à le gérer : des exercices non violents, de la musique douce, de la marche, etc. Mais une des meilleures façons d'en arriver à gérer son stress, c'est la pratique régulière d'une technique de relaxation.

 

Il existe sur le marché des dizaines, sinon des centaines, de cassettes de techniques de relaxation. Ces techniques enseignent à se détendre, à lâcher prise, à se relaxer. La relaxation n'est pas un traitement miraculeux instantané, mais sa pratique régulière (il faut insister sur l'aspect régulier) apportera des bienfaits souvent étonnants. Si vous ne connaissez pas de technique de relaxation, parlez-en à votre médecin ou à un sexologue. D'ailleurs, dans les traitements des problèmes sexuels, il est très fréquent que le sexologue recommande aux clients une pratique régulière d'une technique de relaxation.

 


 

Vaginose, vaginite ou trichomonas

 

 

Comment s’y reconnaître? (1re partie)

 

Si vous avez des pertes vaginales importantes, accompagnées d'une odeur désagréable, vous penserez sans doute immédiatement à une vaginite. Rien d'étonnant ! Les infections vaginales sont le motif le plus fréquent de consultation médicale chez la femme adulte, et on estime que la plupart des femmes souffriront d'au moins une infection vaginale dans leur vie. La vaginite revêt cependant plusieurs formes, et on ne devrait jamais entreprendre un traitement sans avoir d'abord consulté un médecin afin de déterminer le type de vaginite en cause. Les formes d'infections les plus courantes (près de 90es vaginites) sont la vaginose bactérienne et la vaginite à champignons ou vaginite à levure. La vaginite à trichomonas représente, elle, environ 10 es infections.

 

La vaginose bactérienne

Résultat d'un déséquilibre de la flore vaginale, la vaginose bactérienne est l'infection vaginale la plus fréquente. Le vagin contient normalement différentes bactéries dont une, la lactobacille, maintient l'acidité nécessaire pour éviter la multiplication d'organismes indésirables. Dans le cas de la vaginose bactérienne, les lactobacilles diminuent et les bactéries nuisibles augmentent anormalement. Les symptômes de l'infection se manifestent par des pertes vaginales importantes à l'odeur caractéristique de poisson. l'odeur est souvent plus forte après les relations sexuelles. Près de la moitié des femmes qui souffrent de vaginose bactérienne ne ressentiront cependant aucun symptôme et l'infection sera découverte au hasard d'un examen de routine. Si vous avez un nouveau partenaire sexuel ou si vous avez plusieurs partenaires, le risque de vaginose est plus important. Contrairement aux autres types de vaginites, la vaginose n’entraîne habituellement pas de démangeaisons ou d'irritations vaginales. Le traitement de la vaginose est essentiel parce que l'infection présente des risques de complications (salpingite, stérilité et grossesse ectopique). De plus, elle augmente les risques d'infection si l'on subit une intervention chirurgicale gynécologique. Des antibiotiques oraux ou vaginaux seront utilisés, chacun présentant des avantages et des inconvénients dont vous pourrez discuter avec votre médecin.

 

La vaginite à champignons ou à levure

Trois femmes sur quatre souffriront de vaginite à champignons au moins une fois dans leur vie. Et la moitié d'entre elles auront une ou plusieurs récidives. Comme son nom l'indique, ce type de vaginite est causé par un champignon appelé candida albicans. Elle se manifeste par des pertes vaginales blanches, inodores, de la consistance du fromage cottage, des démangeaisons vaginales et des irritations, surtout pendant les relations sexuelles. La grossesse, les contraceptifs oraux, les stéroïdes, les antibiotiques et le diabète augmentent les risques d'infection à candida, de même que l'utilisation de douches vaginales et de déodorants et le port de vêtements et de sous-vêtements ajustés et mal ventilés. Le traitement repose ici aussi sur des médicaments oraux ou vaginaux.

 

La vaginite à trichomonas

La vaginite à trichomonas est une maladie transmise sexuellement et représente environ 10es vaginites. Elle provoque des pertes jaunâtres malodorantes, des démangeaisons vaginales, des irritations de la vulve et une sensation de brûlure pendant la miction. Le trichomonas peut se retrouver sur des serviettes ou des maillots mouillés, le siège des toilettes ou les serviettes hygiéniques, mais il est rare qu'on l'attrape autrement que par relations sexuelles. Le traitement consiste en la prise d'antibiotiques oraux. 

 

 

Comment s’y reconnaître? (2e partie)

 

Doit-on traiter le partenaire?

S'il est clair que la vaginite à trichomonas se transmet par voies sexuelles et que ce type d'infection entraîne obligatoirement le traitement du ou des partenaires, il ne semble pas évident que la vaginose bactérienne ou la vaginite à champignons se transmette de la même façon. C'est pourquoi on ne traite habituellement pas le partenaire dans ces deux types d'infection. Cependant, si vous avez des vaginites à répétition ou que votre partenaire manifeste des symptômes, il vaut mieux en prévenir le médecin qui verra si un traitement s'impose ou non.

 

Puis-je utiliser les médicaments en vente libre?

Si vous soupçonnez une infection vaginale, il est primordial de consulter d'abord un médecin afin d'identifier précisément le type d'infection dont vous souffrez. Le traitement est différent selon le type d'infection et certains médicaments en vente libre peuvent empirer une infection pour laquelle ils ne sont pas conçus. Cependant, si vous avez déjà eu un diagnostic de vaginite à champignons et que vous en connaissez bien les symptômes, vous pouvez demander à votre médecin si certains médicaments en vente libre pourraient vous convenir. Il n'existe pas de médicaments en vente libre pour traiter la vaginose bactérienne et la vaginite à trichomonas. C'est pourquoi il est essentiel de voir un médecin avant d'entreprendre quelque traitement que ce soit. Les douches vaginales et les déodorants ne soignent pas les vaginites. Et en aucun cas ils ne doivent être utilisés avant un examen gynécologique. Ils pourraient masquer certains symptômes!

 

Comment prévenir les infections vaginales?

Le port du condom est le moyen le plus efficace pour éviter la vaginite à trichomonas. Les spermicides n'ont pas d'effets prouvés sur le trichomonas et ne doivent donc pas être utilisés comme moyen de prévention. De plus, utilisés plus de trois fois par semaine, ils peuvent causer des irritations. Dans le cas des vaginoses bactériennes et des vaginites à champignons, qui tendent à récidiver, quelques précautions peuvent en minimiser les risques.

  

·        Portez des sous-vêtements 100% coton et évitez les collants et les pantalons serrés. Ils créent une zone d'humidité propice à la prolifération des champignons.

·        Préférez les jupes, surtout en été, et ne portez pas de sous-vêtements lorsque vous en avez l'occasion. Changez de sous-vêtement si vous ne pouvez pas vous en passer la nuit.

·        Préférez les douches aux bains et n'utilisez pas de savon pour vous laver la vulve. Utilisez de préférence un gant de toilette blanc en coton pour vous laver et prenez soin de bien vous assécher. N'échangez pas les serviettes de bain et laissez-les bien sécher entre les usages.

·        Essuyez-vous de l'avant à l'arrière lorsque vous allez aux toilettes, particulièrement à la selle, afin d'éviter de ramener les bactéries du rectum au vagin.

·        Évitez de porter un maillot de bain mouillé trop longtemps. Changez de vêtements le plus tôt possible et asséchez-vous bien avant de les endosser.

·        Évitez tout contact de déodorants ou de parfums avec la muqueuse vaginale. Surveillez particulièrement les serviettes hygiéniques, le papier hygiénique, les savons et les produits pour le bain.

·        Utilisez le condom si vous avez un nouveau partenaire ou si vous en avez plusieurs. Si vous avez des symptômes d'infection, évitez les relations sexuelles avec pénétration.

·        Préférez les tampons aux serviettes hygiéniques. Assurez-vous simplement qu'ils ne sont pas parfumés et ne les portez jamais plus de quatre heures en ligne.

·        Utilisez de l'eau de Javel pour laver vos sous-vêtements ou repassez-les à la vapeur afin de les débarrasser des champignons.

·        Ne prenez pas d'antibiotiques inutilement. Si vous prenez des contraceptifs oraux et que vous souffrez de vaginites à répétition, pensez à changer de moyen de contraception.

·        Mangez du yogourt et évitez le sucre et l'alcool.

 


 

Explorez le sexe oral

 

 

Est-il important de pratiquer le sexe oral? À cela le sexologue et psychologue Michel Campbell répond. «Ça peut l'être. Le sexe oral procure beaucoup de plaisir à beaucoup de personnes et permet d'éviter la monotonie dans les rapports sexuels», explique-t-il. Cependant, la pratique soulève beaucoup de résistance. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 45 es femmes éprouvent des difficultés à recevoir le cunnilingus (caresse orale faite à une femme) et 60 nt des réticences à pratiquer la fellation (caresse orale faite à un homme). Parmi les hommes, 20 eçoivent difficilement une stimulation orale et 30 nt de la difficulté à pratiquer le cunnilingus. Plus l'âge augmente, plus les pourcentages sont élevés.

 

Est-il possible d'apprivoiser ce genre de caresses? «Oui, répond Michel Campbell, à condition que la personne le veuille». Si c’est son désir, «la stratégie consistera d'abord à identifier les causes de sa difficulté», poursuit le sexologue. «La réticence vient-elle du goût, de l'odeur, de la texture, ou de l'acte lui-même?» On conseille aux gens d'y aller progressivement : éviter le contact trop direct en utilisant un condom, apprivoiser le goût en goûtant au sperme avec le doigt (si c’est ce que l'on souhaite), contrôler l'entrée du pénis dans la bouche en l'enserrant avec la main, demander au partenaire d'avoir une hygiène irréprochable, utiliser des huiles essentielles pour masquer l'odeur, tailler les poils s’ils dérangent, bref s’occuper de ce qui nous arrête pour tranquillement apprendre à aimer donner ce genre de caresses.

 

Pour ce qui est d'apprendre à les recevoir, «il faut d'abord voir ce qui se passe dans l'imaginaire de la personne, ce qui l'inquiète», explique Michel Campbell. «Est-ce l'odeur, est-ce l'intimité?» sont des questions à poser. «Certaines personne se disent que c’est sale, que c’est un geste animal, alors on retrace d'où viennent ces malaises et on les confronte avec la réalité d'aujourd'hui», ajoute Michel. Tout cela peut s’intégrer en quelques semaines avec l'aide d'un sexologue. Sans cette aide, il faut vraiment avoir confiance en son (sa) partenaire et ne pas se sentir menacé(e) par lui ou par elle pour modifier nos croyances et nos comportements.

 

Maintenant, comment procurer du plaisir à l'autre par la caresse orale? Michel a bien voulu nous indiquer les zones les plus sensibles chez l'homme comme chez la femme.

 

Chez l'homme, les cellules sensitives se trouvent surtout à l'extrémité du pénis. Le gland et le contour du gland sont les zones les plus réceptives au plaisir. La région du frein est particulièrement sensible (éviter d'y toucher avec les dents! Tout comme le gland…). Plus on s’éloigne du gland, le long du pénis, moins il y a de sensibilité (les exceptions sont toujours possibles). Le scrotum est aussi une zone érogène : stimuler le gland avec la langue tout en caressant doucement le scrotum avec la main peut être très excitant pour un homme.

 

Chez la femme, les parties les plus innervées sont le clitoris et son contour ainsi que les petites lèvres. Pour augmenter le plaisir, on peut se servir simultanément des doigts et de la langue. Stimuler l'intérieur du vagin (la région du point G) ou les petites lèvres avec les doigts tout en caressant le clitoris avec la langue procurera des sensations intenses. Attention cependant, trop d'intensité peut être désagréable.

 

Voilà pour les trucs de base, pour le reste laissez aller votre créativité (mettez de la glace ou un liquide chaud dans votre bouche, utilisez votre souffle, ou encore des gels et des huiles essentielles…).

 

En terminant, saviez-vous que le sexe oral entre adultes hétérosexuels consentants est illégal dans 14 États américains? Que 21 États ont des lois semblables pour les homosexuels et 9 pour les gens mariés? C’est Michel Campbell qui me l'a appris. Oui, oui, moi aussi j'ai été étonnée…

 


 

L'infidélité sur Internet

 

 

Depuis les dernières années, le nombre d'utilisateurs d'Internet ne cesse d'augmenter. En 1998, plus de 78,6 millions d'habitants aux États-Unis et au Canada utilisaient Internet, jusqu'à atteindre 92 millions en avril 1999. Dans le monde entier, Internet s'est révélé une source inépuisable d'informations et un mode privilégié de communication : clavardage, groupes de nouvelles, courriels et jeux interactifs. Ainsi, Internet représente un milieu propice au développement de relations intimes, romantiques et sexuelles, où la communication électronique exerce de nouvelles pressions et entraîne de nouveaux défis sur le couple et la famille. Et plus particulièrement l'infidélité, dont il est question dans cet article, avec ses conséquences sur la relation interpersonnelle et familiale. Il faut dire que derrière la communication électronique se cache une force qui peut s'expliquer par le modèle de l'ACE, c'est-à-dire l'anonymat, la commodité et l'espace. En d'autres mots, le médiateur de communication, tel l'ordinateur, permet à l'utilisateur de rester isolé sans le risque d'être exposé, de réaliser ses fantasmes sexuels, ainsi que de garder l'anonymat en utilisant différentes formes de communications disponibles sur Internet et le Web. De plus, ce service est facile d'accès, 24 h sur 24, et n'est pas coûteux.

 

Cyberrelation ou cybersexe?

La cyberrelation se définit comme une relation romantique et/ou sexuelle qui prend son envol en ligne par le biais de différentes formes de communication électroniques.

 

Cependant, une fois que les individus ont établi un dialogue érotique rempli d'énergie sexuelle, on parle de cybersexe. En effet, l'utilisation d'un contenu sexuel numérisé (visuel, auditif ou écrit), obtenu par Internet ou par des données récupérées par le biais d'un ordinateur, dont le but est l'excitation ou la stimulation sexuelle, se définit comme étant du cybersexe.

 

Cette forme de cybersexe comprend deux utilisateurs d'Internet qui développent, en privé, une discussion sur des fantasmes sexuels. Ce dialogue érotique est souvent accompagné de stimulations sexuelles, comme la masturbation.

 

Qu'en y a-t-il infidélité?

En somme, l'infidélité en ligne consiste à prendre l'énergie sexuelle qui peut se transmettre par les pensées, les sentiments ou par les divers comportements pour la déplacer à l'extérieur du couple initial, tout en prétendant que ce déplacement d'énergie sexuelle ne va pas influencer la personne, son ou sa partenaire ou la relation, aussi longtemps que l'infidélité est non découverte ou reste inconnue de l'autre.

 

Pour les personnes qui considèrent qu'il n'y a pas là d'infidélité, il y aurait lieu de se poser la question suivante: est-ce que vous le feriez en présence de votre partenaire? Plus spécifiquement, entreriez-vous dans un dialogue érotique avec une autre personne sur Internet en présence de votre conjoint(e)?

 

L'infidélité sur Internet, Modèle ACE

Le modèle de l'ACE (anonymat, commodité et espace) permettra de mieux comprendre ce nouveau phénomène qu'est l'infidélité sur Internet et le Web. Néanmoins, il est important d'ajouter que ce n'est qu'une manière parmi d'autres de saisir et de comprendre cette réalité.

 

Premièrement, l'anonymat des communications électroniques permet à l'utilisateur d'Internet de garder un secret envers son ou sa partenaire tout en s'impliquant dans le cybersexe.

 

Une question à se poser pour le ou la partenaire qui s'interroge à ce sujet: est-ce que l'ordinateur a changé d'endroit dans la maison pour se retrouver dans une pièce fermée?

 

Évidemment, il y a bien d'autres signes possibles qui pourront vous guider, tels des changements dans les habitudes du sommeil, une demande accrue d'intimité, des responsabilités ignorées, des évidences dans les mensonges, des changements de personnalité, une perte d'intérêt pour la sexualité, une baisse de l'investissement dans la relation initiale.

 

En effet, l'anonymat permet aussi à l'utilisateur d'avoir le contrôle sur le contenu, la tonalité et la nature de la communication érotique, sans avoir peur d'être repéré. Cette expérience en ligne se produit en privé dans la maison, le bureau, la chambre, ce qui facilite la perception de l'anonymat ainsi que l'utilisation personnelle d'Internet. Ainsi, l'anonymat et la distance interpersonnelle associée à la communication augmentent la possibilité pour un individu d'être plus ouvert et direct dans sa communication avec les autres utilisateurs.

 

Deuxièmement, les différentes formes de communication disponibles sur le Net sont très commodes pour l'individu qui cherche des contacts. Étant donné que le «sexe» est le sujet le plus recherché sur le Net, il est facile d'être mêlé à des conversations érotiques sans les avoir cherchées. Un simple échange de courriels ou une conversation innocente dans un salon de clavardage peuvent se transformer en une intense et passionnelle cyberrelation, et éventuellement en une relation sexuelle.

 

Finalement, l'espace ou la distance permettent à certains individus de croire qu'une communication érotique avec une personne qui habite à l'autre bout du monde n'est pas vraiment très dommageable pour le couple ou la famille. Néanmoins, la recherche de la gratification et de l'excitation sexuelles à l'extérieur du couple initial présuppose en soi l'infidélité. Qu'en pensez-vous?

 

Conséquences sur le couple et la famille

L'infidélité peut avoir des conséquences désastreuses sur un couple ou un mariage. En effet, les individus qui ont subi l'infidélité en ligne de leurs partenaires se disent trahis. Ils ou elles ressentent du rejet, de l'abandon, de la dévalorisation, de la honte, de l'humiliation, de la jalousie, de la colère ainsi qu'une faible estime d'eux-mêmes, d'elles-mêmes. Ils ou elles se sentent incapables de soutenir la compétition avec les femmes ou les hommes ainsi qu'avec les images présentes sur le Net. 

 

D'autres répercussions sont possibles, telles que l'exposition des enfants à la pornographie sur Internet, la participation de ces derniers dans les conflits parentaux, l'absence de la surveillance parentale et la rupture de la famille. En effet, le cybersexe ou la cyberrelation romantique ou amoureuse deviennent des facteurs responsables de la séparation ou du divorce dans certains couples. En somme, nous pouvons dire que les conséquences de l'infidélité en ligne sont énormes et qu'il est préférable de s'arrêter pour réfléchir aux conséquences de nos gestes.

 


 

Êtes-vous en panne de désir?

 

 

Le désir sexuel, c'est un état, une énergie psycho-biologique qui précède et entraîne un comportement sexuel. Au même titre que toutes les autres énergies qui sont en nous, on peut donc la stimuler, la réveiller au besoin ou la maintenir en forme. Différents moyens sont à notre portée.

 

Le cadre de porte «érotique»

Le désir sexuel, c'est comme une plante : si on ne l'entretient pas, si on n'en prend pas soin, elle sèche. Or, la meilleure façon de le garder vivant, c'est de s'y adonner. Je m'explique. Je connais plusieurs couples qui sont ensemble, sans l'être. Monsieur est devant la télévision ou son ordinateur et madame est plongée dans son livre ou son téléroman. Puis vient l'heure d'aller se coucher. Plusieurs de ces couples pensent qu'ils ont un «cadre de porte érotique» et qu'il suffit de le passer et d'être dans le lit ensemble pour que le désir jaillisse. Il arrive que c'est ainsi, mais généralement il est fort préférable et agréable de se placer dans les dispositions pour recevoir l'autre et vice versa.

 

Il n'est pas nécessaire de changer toutes nos activités pour avoir du désir, mais de le laisser sous-entendre à l'autre avant d'être au lit aide beaucoup. Les petites attentions, les gentillesses, les mots tendres, les becs dans le cou en passant attisent autant le désir de l'autre que le nôtre. On a à se dégager de l'idée que l'autre veut nous avoir par ses gentillesses. Cette idée vient tout gâcher et généralement elle est fausse. On n'attire pas les mouches avec du vinaigre. Cela est très vrai au niveau de la vie à deux et particulièrement quand il est question du désir sexuel. 

 

Les sorties à deux

Lorsqu'on travaille tous les deux et que le soir on a à s'occuper des enfants et des tâches ménagères; lorsqu'on se retrouve ensemble uniquement pour écouter les nouvelles et qu'après la bise de «Bonne nuit», on se tourne chacun de son côté; lorsque les fins de semaine on est pris à faire les courses et le taxi pour les enfants et que, le samedi soir, on rencontre des amis pour le souper et pour jouer aux cartes; en un mot lorsque nos moments d'intimité à deux sont rares ou vécus à la sauvette, il est très normal que le désir sexuel soit très limité sinon absent.

 

Chez la majorité des femmes, le désir sexuel suit le sentiment d'être amoureuse, nécessite du temps et de la complicité. Or les sorties à deux, sans amis et sans enfants, sont des moments privilégiés pour se sentir proches l'un de l'autre. Vous ne l'avez pas fait depuis longtemps et vous ne savez plus quoi vous dire? Eh bien, tentez d'expliquer à l'autre votre sentiment de malaise, votre désir de vous rapprocher et vous verrez comment déjà vous vous êtes rapprochés. Il n'est pas non plus nécessaire de faire des grandes sorties coûteuses pour goûter le temps à deux : quand pour la dernière fois, avez-vous fait un pique-nique à deux? quand êtes-vous allés patiner ou à bicyclette? quand êtes-vous allés marcher en vous prenant la main ou la taille?

 

Les bons moments chez soi

Vous faites garder les enfants tellement souvent que vous vous sentez coupables de les faire encore garder la fin de semaine? Eh bien, à quand remonte votre dernier petit souper intime lorsqu'ils sont couchés? Votre dernier bain érotique? Votre dernière relation sexuelle avec du parfum et de l'encens, des chandelles et de la musique? Se garder du temps pour soi, à parler de soi (pas des voisins ou des enfants comme on le fait trop souvent!), s'inventer notre intimité à deux, c'est l'exercice principal pour maintenir notre désir sexuel vivant et vigoureux. 

 

Utiliser ses fantasmes

Déjà en lisant les lignes précédentes, vous vous êtes dit : «Oui, ça a de l'allure et c'est vrai que ça fait longtemps» ou encore : «Non, je n'oserais pas» ou «Il ne voudra jamais». Déjà votre imaginaire s'est mis en marche et la majorité d'entre vous a eu des fantasmes. Vous voyez que ce n'est pas nécessairement «olé, olé» les fantasmes. Rêver comment on va séduire l'autre, imaginer ses réactions, sa joie et peut-être bien sa surprise, C'est stimuler son propre désir. Sortir des sentiers battus, c'est-à-dire faire l'amour autrement que dans sa chambre, dans le noir, à la même heure et de la même façon, ça aussi c'est excitant.

 

Les problèmes de désir

Ils sont de deux sortes : on peut manquer de désir en général ou on peut ne pas désirer son partenaire, mais avoir plein de désirs inavoués pour d'autres hommes ou femmes réels ou imaginaires. C'est donc nous-même qui sommes en cause ou notre relation de couple. Si c'est la relation, on peut recourir aux petits trucs dont on vient de parler pour tenter de la rendre plus intéressante et par le fait même de raviver le désir. Mais tout ne nous appartient pas là-dedans et nous ne pouvons pas régler le problème tout seul. Quand c'est nous-même, comme individu, qui manquons de désir, qu'importe ce que l'autre fait ou dit, c'est habituellement plus difficile et nous gagnons à consulter. De toute façon, établir un pont avec l'autre en lui confiant notre manque de désir et les sentiments que cela nous fait vivre peut nous rapprocher.

 

Que vous manquiez de désir ou que vous soyez fiers de ce que vous partagez ensemble, si vous profitiez de ces quelques lignes pour en parler à deux? Ça stimule le désir!

 


 

Combien de fois par semaine?

 

 

Chaque couple, secrètement, se demande si la fréquence de ses activités sexuelles est suffisante, si par rapport aux autres, il est «normal». À coups d'enquêtes, d'articles et de conversations, on tente toujours de se rassurer...

 

La fréquence des relations sexuelles est souvent une source d'inquiétude chez les couples, car elle est généralement perçue comme l'indice le plus évident de la satisfaction conjugale. Un couple heureux en celui qui a une vie sexuelle satisfaisante, pensons-nous. Ceci sous-entend qu'il y a des relations sexuelles avec pénétration X fois par semaine, et que cela convient aux deux partenaires. On en vient donc à croire que : «Si tu m'aimes, tu dois me désirer», ou encore, «Si tu m'aimes, tu aimes faire l'amour avec moi». Et voilà que l'inquiétude nous gagne. Effectivement, la fréquence est très variable d'un couple à l'autre et aussi, au sein d'un même couple, selon les périodes. Mais existe-t-il une «bonne» fréquence?

 

Facteurs

La fréquence des relations sexuelles dépend de plusieurs facteurs, dont les plus déterminants sont : l'âge des gens, leur état physique et psychologique, les occupations de chacun, et surtout, la complicité ou l'intimité qui existe dans le couple. Les hormones, autant que l'on sache actuellement, influencent davantage le désir sexuel que la quantité des activités sexuelles. La plupart des gens pensent qu'il y a un lien entre le désir et la fréquence des rapports, mais il faut se rappeler que si l'un entraîne souvent l'autre, divers obstacles – le manque de temps, la fatigue – peuvent empêcher les activités sexuelles malgré la présence du désir.

 

Ainsi, la santé physique tout comme l'état psychologique sont essentiels à l'harmonie sexuelle. Une grippe, une migraine, des symptômes prémenstruels, ou encore, des angoisses et des pensées déprimantes, influencent négativement la sexualité. Quand on ne se sent pas bien avec soi-même, on n'a pas envie de se laisser approcher : «J'ai besoin de m'aimer, pour accepter que l'autre m'aime et me désire.»

 

Par ailleurs, lorsqu'une tâche ou une occupation quelconque requiert une bonne dose d'énergie, la sexualité est généralement reléguée aux oubliettes. Qu'il s'agisse d'un changement d'emploi ou de poste, d'un projet spécial ou difficile, c'est la nouvelle préoccupation qui devient prioritaire : elle mobilise entièrement la personne et prend toute la place. Ce phénomène se produit également à l'arrivée d'un nouvel enfant, lors d'une maladie ou d'un deuil. Par ses plaintes ou ses demandes, l'autre partenaire, celui qui subit l'isolement, aide, sans le savoir, à rétablir l'équilibre.

 

Activités sexuelles variées

Il existe une autre dimension importante de la sexualité qui est trop souvent négligée : les activités sexuelles ne doivent pas nécessairement être liées à l'acte de pénétration. Malheureusement, on tend à l'oublier et, comme on manque de temps pour une relation avec pénétration, on s'abstient entièrement. C'est tout ou rien et cela rend la vie bien terne. Certaines personnes (hétérosexuelles ou homosexuelles) n'utilisent jamais la pénétration dans leurs relations sexuelles et ont pourtant une vie sexuelle active et satisfaisante. 

 

Lors du bilan de la fréquence des activités sexuelles, on pourrait tenir compte du nombre de fois où l'on a pris l'autre dans ses bras, où nous nous sommes bercés, caressés sensuellement, des moments où nous avons pris un bain en amoureux ainsi que ceux où nous avons fait l'amour avec pénétration. Nos statistiques seraient en hausse si on comptabilisait non seulement les pénétrations, mais aussi nos gestes de tendresse et de complicité!

 

Fin de la trentaine: l'âge de raison et de plaisir

S'il n'y a pas trop de heurts au sein du couple et dans leur cheminement, hommes et femmes se rencontrent dans leurs besoins d'activités sexuelles entre 35 ans et 40 ans. À cette époque, les urgences sexuelles masculines ont diminué et les hommes se laissent davantage toucher par la sensualité et par la tendresse. Ils apprennent le plaisir plus global de la sexualité. Quant aux femmes, elles acceptent mieux leur côté sexuel, érotique, et s'abandonnent plus facilement. Elles apprennent le plaisir plus concentré sur leurs organes génitaux. C'est un peu comme si les deux partenaires, après une longue fréquentation, s'étaient contaminés. 

 

Un couple sexuellement «normal» est celui dont les deux partenaires sont capables de se dire leurs besoins et leurs attentes. Bien des fois, ils s'accepteront l'un et l'autre et partageront le goût de vivre ensemble une intimité sexuelle : ce sera la fête! D'autres fois, l'un voudra faire plaisir à l'autre ou être avec lui, même si son propre besoin est moins grand : ce sera l'accompagnement joyeux. Il pourra arriver également que, momentanément, ils ne soient pas sur une même longueur d'onde et qu'ils auront à s'attendre, à s'espérer : ce sera la conquête, parfois même la désolation. Toutes ces étapes, ces périodes, sont essentielles à la vie du couple. Elles ne sont pas toujours très rassurantes, mais constituent néanmoins une dimension primordiale de l'amour et du désir. 

 


 

Le désir sexuel

 

 

Pour avoir envie d'une chose, il faut d'abord y penser! 

Avec le temps, le désir sexuel d'un couple ne diminue pas forcément. Pour certaines personnes, avec l'âge, il peut même prendre plus de maturité et d'espace. Cependant, on observe que de façon générale la sexualité a plutôt tendance à décroître dans l'échelle des priorités d'un couple, et pour plusieurs, on lui accorde une place insuffisante. À long terme, les gens se rendent compte qu'ils ne font presque plus l'amour et ils s'inquiètent. En effet, l'organisation d'un quotidien et d'une vie familiale ou de couple commande bien d'autres exigences.

 

Toutefois, le désir sexuel est bien souvent le baromètre d'une relation nous indiquant en quelque sorte le niveau de l'énergie du couple. On peut penser que sans désir sexuel, qui est à la base de l'attraction entre deux personnes, le couple est amené à s'éteindre. Le désir serait en somme son carburant. Par ailleurs, il est tout à fait normal que le désir fluctue puisqu'il est d'abord en chaque personne et qu'il suit forcément la courbe de ses humeurs et de son énergie. Si une personne a les réserves à plat à cause d'une vie trop chargée, il reste donc peu de place pour le désir et la sexualité.

 

Qu'est-ce donc que ce désir sexuel? En fait, le désir est de deux ordres à la fois : le désir de l'autre ainsi que l'envie d'être désiré. Le premier fait état de l'envie de se rapprocher, d'aller vers l'autre, de le conquérir, de se nourrir de sa différence, de le toucher, de le prendre et de lui procurer du plaisir. Le second parle davantage de l'envie d'être admiré, conquis par l'autre, c'est le désir de s'abandonner, d'être pris et de savourer le plaisir reçu. L'équilibre entre ces deux pôles chez une même personne est donc essentiel pour un désir complet et authentique.

 

Contrairement à ce que plusieurs pensent, le désir sexuel, tout comme le sentiment amoureux et l'intimité, ça se construit. Le désir sexuel émerge de deux sources : l'une pulsionnelle et dépendante de l'action de la testostérone, l'autre, et non la moindre, est une construction volontaire. L'intensité du désir pour l'autre dépend donc d'un investissement personnel et de son propre engagement. Pour avoir envie d'une chose, il faut d'abord y penser!

 

Mais attention, il est primordial d'y penser intelligemment afin de découvrir ses propres sources d'inspiration. Le cinéma, la littérature, les magazines peuvent certes apporter un soutien et stimuler l'imaginaire, cependant, il faut aussi prendre conscience que la société de consommation (publicité, mode, tendances) contamine et contrôle également notre univers fantasmatique. On imagine maintenant les choses à notre place! L'industrie de la pornographie s'impose de plus en plus et elle entretient aussi des mythes sur ce que devrait être un partenaire sexuel idéal et ce à quoi il devrait ressembler. À force d'images faussées qui s'écartent de la réalité, il n'est pas rare de voir des gens perdre peu à peu l'intensité de leur désir et avoir besoin de stimulations extérieures de plus en plus fortes. Et s'il existe un leurre, c'est bien celui de croire qu'il faille un certain type d'attribut (gros seins, gros pénis, corps musclé, minceur, etc.) pour entretenir le désir sexuel. Si ces derniers facteurs peuvent au premier abord attirer le regard et émoustiller, à plus long terme le désir a besoin de racines plus profondes. C'est d'abord à l'intérieur de soi qu'il nous faut le puiser. Nous sommes tous dotés de cette pulsion créatrice, il nous faut seulement lui accorder du temps.

 

Le temps de laisser monter ce qu'il y a au fond de soi, le temps de penser, d'imaginer, de rêver, d'anticiper, d'investir et de codifier sexuellement notre partenaire en se laissant emporter par ses fantaisies. Il nous faut aussi de l'espace, de la liberté, une distance suffisante d'avec l'autre pour ne pas être étouffé par la fusion qui annihile le désir. En même temps, il faut suffisamment de proximité, d'intimité pour se sentir en confiance et près de l'autre. Il est donc essentiel que des émotions et des sentiments positifs circulent librement entre deux personnes pour favoriser la plénitude du désir. Une incapacité à gérer les conflits ou à discuter des sentiments négatifs, tels culpabilité, colère, anxiété, ressentiment, bloque la vitalité de la sexualité et brime par le fait même le désir sexuel.

 

Si vous réalisez que vous manquez d'intérêt pour votre partenaire ou pour la sexualité, investissez en vous et dans la relation! Sortez de la routine s'il le faut, apportez de la nouveauté, surprenez-vous, et si vous rencontrez des obstacles, n'abandonnez pas! À long terme, le désir sexuel dépend de la qualité de la relation du couple. Et on assure la qualité d'une relation par l'engagement. S'engager, c'est choisir de s'attacher et de demeurer avec l'autre même lorsqu'on éprouve une difficulté, et souvenez-vous qu'il n'y a pas d'obstacles infranchissables!

 


 

Sexualité et fertilité

 

 

Caresse-moi comme avant

Ah! le plaisir d'une douce caresse... qu'on la donne ou qu'on la reçoive, le plus important c'est de ne pas oublier qu'elle existe et de ne pas s'en priver.

 

Avons-nous oublié le sens du toucher?

Quand on parle de sexualité, le sens du toucher revêt une grande importance. Toucher son partenaire, c'est un moyen de communiquer de la tendresse et de l'amour. C'est transmettre son besoin d'intimité et de rapprochement. Le toucher est une forme de communication en soi. La sexualité ne se résume donc pas à la pénétration et à l'orgasme; la sensualité et le toucher en sont également des aspects primordiaux.

 

Souvent, au début de leur relation, les partenaires se touchent et se caressent fréquemment. Ils consacrent du temps à la sensualité, ils apprennent à mieux se connaître et à s'apprécier. Cependant, quand le couple est stable et que la période des premières fréquentations est passée, il arrive que les caresses pour le seul plaisir des caresses deviennent de plus en plus rares. Il est même possible que les caresses soient de plus en plus limitées durant les relations sexuelles qui finalement se résumeraient à la pénétration. Certains en viennent à ne plus se toucher et se demandent alors pourquoi leur sexualité est devenue monotone et insatisfaisante. Les caresses sont parties prenantes de la sexualité et ne doivent pas avoir qu'une connotation sexuelle. La sensualité par le toucher doit aussi exister en dehors de la sexualité. 

 

Caresse-moi, rien de plus

On se méprend parfois sur nos désirs véritables, nos besoins profonds. Ainsi, on peut simplement éprouver le désir d'être proche de quelqu'un, d'être caressé tendrement par cette personne, d'être touché par elle, mais on propose plutôt d'avoir une relation sexuelle. Les risques de ressentir une grande insatisfaction se multiplient alors, car nos besoins profonds n'ont pas été comblés. Et pourquoi? Parce qu'on confond sexualité et toucher. Dans notre société, on pense à tort que le toucher n'est possible, voire acceptable, que dans le contexte d'une relation sexuelle. Il est devenu implicite qu'en l'absence d'une telle relation, le toucher ne sert à rien. On a souvent l'impression que nos gestes doivent absolument conduire à une relation sexuelle, sans quoi l'expérience est incomplète.

 

Ai-je besoin de sexualité?

Lorsqu'on est convié à un repas composé de plusieurs services, est-ce qu'on vise à en finir au plus vite avec les premiers plats pour avoir le dessert? Bien sûr que non! On peut profiter de l'entrée et du mets principal sans se précipiter sur le dessert. De même, en matière de sexualité, on ne devrait pas se concentrer sur l'orgasme au détriment des caresses et des «préliminaires». On peut même aller plus loin et se poser la question: le dessert est-il toujours obligatoire ou peut-on être rassasié et satisfait avec le plat principal seulement? Ou même avec l'entrée simplement? Ces questions valent aussi en matière de sensualité et de sexualité; il n'y a pas d'obligation à avoir une relation sexuelle si notre besoin est d'être caressé.

 

Certains couples, pour qui le toucher est lié à la sexualité, se privent de touchers sensuels, s'empêchent de se toucher mutuellement, s'ils n'ont pas la certitude que l'expérience se terminera par une relation sexuelle. Chez ces couples, qui associent toucher et sexualité, l'absence d'une relation sexuelle empêche le toucher, ce qui peut avoir un effet extrêmement négatif. Prenons, par exemple, le cas d'une personne malade qui, en raison de son état physique, ne peut (ou ne veut) pas avoir de relations sexuelles. Néanmoins, son besoin de toucher et d'être touchée peut encore se manifester. Il est possible qu'elle ait besoin du réconfort psychologique que procurent les caresses pour l'aider à traverser la convalescence. Priver cette personne de ce réconfort ne fait qu'ajouter à la difficulté qu'elle vit déjà.

 

Finalement, il faut bien admettre que limiter le toucher à la sexualité, c'est limiter les plaisirs que l'on peut ressentir. La sensualité procure des plaisirs certains, même s'ils diffèrent du plaisir sexuel proprement dit. Comme nous l'avons mentionné, il convient de ne pas oublier que les touchers et les caresses sont aussi un aspect important de la sexualité.

 

Il existe divers livres et exercices qui peuvent vous aider à améliorer votre «coefficient de sensualité». Parlez-en à un sexologue; il saura vous orienter et vous aider afin que cet aspect important de votre vie vous procure une plus grande satisfaction.

 


 

Dépistage de la dépendance sexuelle

 

 

1) A-t-on abusé de vous sexuellement, pendant l'enfance ou l'adolescence? 

2) Achetez-vous régulièrement des revues érotiques, genre Playboy ou Penthouse?

3) Vos parents ont-ils eu des problèmes sexuels?

4) Êtes-vous souvent préoccupé par des pensées sexuelles? 

5) Avez-vous le sentiment que votre comportement sexuel n'est pas normal?

6) Est-ce que votre conjoint (ou équivalent) s'inquiète ou se plaint de votre comportement sexuel?

7) Avez-vous du mal à arrêter votre conduite sexuelle lorsque vous savez qu'elle est inappropriée?

8) Vous sentez-vous mal à l'aise vis-à-vis de votre comportement sexuel?

9) Est ce que votre comportement sexuel a causé des problèmes à vous ou à votre famille?

10) Avez-vous cherché de l'aide pour un comportement sexuel que vous n'aimiez pas?

11) Avez-vous eu peur que les gens soient au courant de votre conduite sexuelle?

12) Avez-vous fait du mal aux autres émotionnellement par votre conduite sexuelle?

13) Certaines de vos activités sexuelles sont-elles contre la loi?

14) Vous êtes-vous promis de cesser certains comportements sexuels? 

15) Avez-vous fait des efforts pour renoncer à certains comportements sexuels sans y réussir?

16) Devez-vous cacher certains de vos comportements sexuels?

17) Avez-vous essayé de cesser certains comportements sexuels? 

18) Pensez-vous que certains de vos comportements sexuels ont été dégradants?

19) Le sexe a-t-il été pour vous une manière d'échapper à vos problèmes?

20) Êtes-vous déprimé après un rapport sexuel?

21) Avez-vous senti le besoin de cesser certaines formes d'activité sexuelle?

22) Est-ce que vos activités sexuelles ont perturbé votre vie familiale?

23) Avez-vous eu des rapports sexuels avec des mineurs?

24) Vous sentez-vous dominé par vos désirs sexuels?

25) Pensez-vous que vos désirs sexuels sont plus forts que vous?

  

Résultats:

Si vous avez répondu «oui» à certaines de ces questions, vous pourriez avoir un problème de dépendance sexuelle. Plus vous avez de «oui», plus le risque est grand.

 


 

Moi, victime d'abus dans ma relation amoureuse?

 

 

Une relation amoureuse peut prendre énormément de place dans notre vie, mais tout n'est pas nécessairement agréable en amour. Parfois sans nous en rendre compte, nous oublions nos besoins et, sous prétexte de vouloir plaire à l'autre ou par peur de le perdre, nous faisons des choses qui peuvent nous rendre mal à l'aise. Amuse-toi à répondre à ce questionnaire et tu seras peut-être surpris(e) de l'influence de l'autre dans tes comportements amoureux.

 

 

1. Mon/ma partenaire me dit des choses dévalorisantes à mon égard.

 

2. Mon/ma partenaire désapprouve que je passe du temps seul(e) avec mes ami(es).

 

3. Lors de nos contacts sexuels, mon/ma partenaire insiste pour faire des choses que je n'aime pas.

 

4. Pour prouver mon amour à mon/ma partenaire, je me force à avoir des relations.

 

5. Mon/ma partenaire décide toujours du moment où nous avons des relations sexuelles. 

 

6. Mon/ma partenaire ne prend pas le temps de m'écouter quand je veux lui parler de notre relation.

 

7. Lorsqu'il y a abus d'alcool ou de drogue de la part de mon/ma partenaire, pendant nos relations sexuelles, je ne me sens pas respecté(e).

 

8. En présence d'amis, mon/ma partenaire tient des propos sexuels blessants à mon égard.

 

9. Les relations sexuelles m'apportent plus de craintes que de plaisirs.

 

10. Mon/ma partenaire pense que lorsque je lui dis NON, ça veut dire OUI. 

 

RESULTATS :