Le suicide
Partie 1
Le suicide … comprendre et intervenir
Le suicide ne fait pas de discrimination. Peu importe le statut social, le niveau de scolarité ou l'apparente qualité de vie, tout être humain peut, un jour ou l'autre, se sentir à ce point impuissant devant certains événements que l'idée du suicide pourra naître et persister jusqu'à conduire la personne à poser un geste suicidaire. C'est alors que le suicide nous interpelle. Nous nous demandons: "Que faire?" Trois mots peuvent guider notre action: entendre, comprendre et agir.
Notre société est axée sur la compétence, la performance et l'excellence. Elle laisse malheureusement peu de place à l'expression des multiples facettes de l'être humain, surtout dans ses aspects les plus fragiles. Toutefois, reconnaître la dimension fragile de la vie, c'est ouvrir le chemin vers l'acceptation de ses manifestations les plus intenses.
Ne pas rester insensible à l'autre et à l'expression de son désespoir, l'écouter sincèrement sans juger, voilà un premier pas, énorme, à la portée de chaque individu qui se sent interpellé par le suicide. Au quotidien, dans ses relations avec son entourage, chaque personne peut aider un proche confronté à la souffrance et ainsi éviter que soit posé un geste irrémédiable. Quand la vie devient insoutenable, quand la souffrance est telle que l'idée du suicide apparaît comme la solution libératoire, ne sommes-nous pas toutes et tous concernés? L'entraide, l'écoute et le soutien deviennent essentiels. Les valeurs sous-jacentes à l'entraide s'opposent à l'individualisme et à l'indifférence. Elles s'inspirent d'une vision sociale plus humaine, plus accueillante et plus tolérante. C'est donc dire que l'entraide et la vie sont intimement liées. En tout temps, en tout lieu, peu importe la difficulté à surmonter, l'entraide jouera toujours un rôle dynamique parce qu'elle est porteuse d'espoir. Elle brise la solitude, rejette l'indifférence et crée un mouvement de solidarité humaine propice à la recherche de solutions.
Il est cependant nécessaire d'apporter une nuance. Il y a une question à laquelle on est fréquemment confronté par la personne suicidaire, c'est le « À quoi ça sert de vivre ? » À cette question, nous avons trop souvent tendance à donner notre propre vision de la vie, notre propre réponse et à tout prendre sur nos épaules, à porter la douleur de la personne suicidaire en oubliant parfois nos propres limites. Nous restons seuls, à sentir l'impuissance, l'angoisse, la colère et la culpabilité lorsqu'une personne qui nous est chère exprime des idées suicidaires. Toute cette lourdeur émotionnelle peut nous amener à nous sentir envahis. Or, l'entraide n'est pas seulement bénéfique à la personne suicidaire, mais l'est aussi pour celle qui aide. L'entraide n'est pas à sens unique, elle se vit pour et avec chacun de nous. Il ne faut surtout pas hésiter à aller chercher de l'aide, à consulter. L'entraide, l'écoute, l'ouverture à celui ou celle qui souffre sont des moyens à privilégier. Ces moyens doivent aussi être partagés entre plusieurs personnes, d'où l'importance de bâtir des réseaux, de s'allier aux centres de prévention du suicide, de consulter des professionnels ou toutes autres ressources disponibles. C'est en reconnaissant l'expertise de chacun, par un partage où chacun et chacune fait son bout de chemin, que la prévention du suicide est possible.
Les pages suivantes sont conçues comme un guide pour comprendre et agir. C'est un outil de sensibilisation pour ceux et celles qui veulent mieux saisir les enjeux liés à la problématique du suicide et se donner davantage de moyens pour faire face à une telle situation. Le document est divisé en deux parties:
Les ressources …
Il reprend de façon synthétique les éléments essentiels liés au suicide et à sa prévention. Nous espérons qu'il apportera une aide aux personnes désireuses de briser le silence qui, malheureusement, entoure encore trop souvent la problématique du suicide.
Partie 2
Le suicide ... Les mythes
Que l'on soit touché par le problème du suicide, par la présence d'un comportement suicidaire dans notre entourage ou que l'on soit motivé par la volonté d'agir socialement, la question du Pourquoi revient constamment. On cherche à comprendre afin de pouvoir ordonner et saisir l'insaisissable, de façon à intégrer ce qui nous fait mal, ce qui nous dérange. Parfois, on cherche à trouver le ou les coupables. On désire également comprendre pour être en mesure de mieux intervenir et prévenir par la suite.
Aussi, pour faire face à ce qui est intangible, incompréhensible et insaisissable, les gens cherchent à rationaliser et sont souvent portés à faire appel à des MYTHES, à des préjugés et à des tabous profondément inscrits dans la mentalité populaire. À ce sujet, Pierre Morissette soulignait en 1984:
« ... les mythes et les tabous entourant le phénomène du suicide ont une fonction sociale importante: protéger l'environnement contre les divers sentiments (culpabilité, agressivité, impuissance) suscités par le comportement suicidaire et fournir des explications sécurisantes. » (Cité dans Raymond, S. 1993)
· Ce mythe nous laisse supposer que la personne suicidaire choisit la mort, qu'elle a pesé le pour et le contre et que, après mûre réflexion, elle prend une décision rationnelle. Cela sous-entend que l'on ne peut plus intervenir et, de ce fait, ravive le sentiment d'impuissance ressenti en présence de celle qui souffre.
· En réalité, la personne suicidaire est ambivalente. Ce n'est pas la mort qui est recherchée, mais la fin de la souffrance. Pour elle, il n'y a plus d'autres solutions, aucune autre issue. L'ambivalence entre cesser de souffrir et vivre ne vient pas nier le sérieux de l'idée. Au contraire, une grande partie de l'intervention auprès d'une personne suicidaire consistera à vraiment comprendre cette ambivalence et à s'en servir pour trouver une solution porteuse d'espoir en un futur moins souffrant.
Ce bref tour d'horizon des mythes et des préjugés fréquemment rencontrés démontre que le suicide n'est pas toujours ce que l'on croit. Le suicide relève toujours d'un ensemble de conditions qui créent un contexte dans lequel une personne sera plus vulnérable qu'une autre face à une même situation de crise.
Le processus suicidaire (Le concept de crise)
La crise est une période de désorganisation, de trouble qui survient à la suite de la rencontre d'un obstacle ou d'une série d'obstacles à la réalisation des objectifs importants de la vie d'une personne. Pour un certain temps, cet obstacle est insurmontable par le biais des mécanismes ordinaires de solution à des problèmes. À maintes reprises pendant cette période de désorganisation, la personne tente, mais sans succès, d'en arriver à une solution.
Selon le principe d'homéostasie, toute personne essaie de maintenir un état d'équilibre dans sa vie. Lorsqu'un événement vient briser ce système d'équilibre, elle veut retrouver son état antérieur et utilisera plusieurs stratégies d'adaptation pour y arriver. Avec le temps, chaque personne a appris à traverser des situations difficiles et à mettre au point une gamme personnelle de stratégies. En situation de crise, ces stratégies s'avèrent déficientes et échouent à ramener l'équilibre, ce qui provoque un état de tension, une désorganisation et un stress important. La personne en crise tentera alors de trouver de nouvelles solutions et stratégies d'adaptation. Ces solutions peuvent s'avérer bénéfiques et permettre à la personne d'acquérir de nouveaux mécanismes. On parlera alors de résolution de crise et même, en certains cas, d'une résolution positive et d'une occasion d'apprentissage et de croissance personnelle.
Par contre, il arrive que des essais répétés de solutions se soldent par des échecs. Déjà en situation de souffrance, la personne se sent de plus en plus en perte de contrôle, passant alors à une phase aiguë de tension. Cette phase aiguë ne pouvant être tolérée longtemps, la personne cherchera par tous les moyens à diminuer sa souffrance, sa tension et son anxiété. Pour résoudre sa crise, elle pourra prendre la voie de la psychosomatisation, de l'alcoolisme, de la toxicomanie ou de tout autre moyen susceptible d'engourdir la souffrance à court terme.
Cette résolution de crise est précaire et on peut s'attendre à ce que la personne retombe en crise à la prochaine situation un tant soit peu difficile. Finalement, si rien ne lui apporte un soulagement, la personne envisagera le suicide comme la solution unique pour mettre fin à sa souffrance. C'est alors qu'on parlera d'une crise suicidaire.
La crise suicidaire est généralement le fruit d'un processus suicidaire. Au cours de ce processus, l'idée du suicide prend de plus en plus de place pour devenir l'ultime solution. Le point important à retenir, c'est que ce n'est pas la mort qui est recherchée, mais la fin de la souffrance. L'ambivalence est présente tout au long de ce processus. C'est pourquoi la présence d'une personne, l'écoute et la possibilité d'une solution de rechange et d'espoir peuvent freiner le processus suicidaire.
La figure 1 illustre les grandes étapes du processus suicidaire. Rappelons que la personne en crise cherche des solutions à une situation difficile et souffrante. Parmi ces solutions, on retrouve en toile de fond un péremptoire besoin de fuir la douleur. Il faut toutefois insister sur l'ambivalence, sur toutes les possibilités de freiner ce processus et sur la potentialité d'ouvrir la porte à l'espoir et à une vie moins souffrante. C'est à partir de cette ambivalence et de cet espoir que nous pouvons aider, soutenir la personne en crise et prévenir éventuellement son suicide.
Comme il a été précédemment mentionné, la personne suicidaire donne des indices et des signes de sa souffrance. Parfois, pour l'entourage, c'est comme le tintement d'une clochette d'alarme. On se dit: « il ne feel pas... ça n'a pas l'air d'aller... je m'inquiète... » En d'autres occasions, l'entourage ne reconnaît pas ces signes, soit parce qu'il les méconnaît, soit parce que leur reconnaissance éveille plusieurs émotions contradictoires. Les signes précurseurs peuvent être de plusieurs ordres: messages verbaux, attitudes ou indices comportementaux et/ou émotifs.
Les messages verbaux peuvent
être très clairs (directs) ou plus subtils (indirects).
Ces signes sont l'expression d'un état de souffrance et de détresse. Puisqu'ils sont également présents dans le processus suicidaire, il importe donc de les reconnaître et d'intervenir.
Dès l'apparition du moindre indice qui nous fasse croire qu'une personne traverse une crise difficile, il est important d'agir sans tarder. Il n'existe ni moyens, ni formules magiques pour intervenir auprès d'une personne suicidaire. Voici cependant quelques pistes d'intervention possibles. Il est important de se rappeler dès le départ que la personne intervenante doit respecter ses propres limites dans cette situation.
Méfiez-vous du mieux-être soudain alors que rien n'a été modifié. Cela peut représenter un signe avant-coureur d'un geste suicidaire. En cas de doute, parlez-en ouvertement.
Si vous êtes inquiet, si vous ne voyez aucun changement chez la personne suicidaire malgré les interventions de son entourage, communiquez avec une ressource en prévention du suicide ou toute autre ressource disponible afin de pouvoir évaluer l'urgence de la situation, de voir à mettre en branle un plan d'action et pour recevoir vous-même du soutien.
Cette deuxième partie élargit l'information à l'entourage des personnes suicidaires, c'est-à-dire les proches de la personne suicidaire et les personnes endeuillées suite à un suicide. Ce qu'ont en commun ces personnes avec la personne suicidaire, c'est le même besoin d'exprimer verbalement le lourd fardeau émotif engendré par la situation difficile. Est-ce possible de leur venir en aide? Comment pouvons-nous les soutenir?
veut également soulever une réflexion autour d'un aspect vécu par plusieurs personnes qui sont en relation d'aide: la notion de secret autour du suicide.
Où que nous nous trouvions dans la chaîne de relation humaine entourant la problématique du suicide(l'entourage d'une personne suicidaire, les membres de la famille, le ou la conjointe, les amis, les collègues de travail, les compagnons d'écoles, les professeurs, des voisins, ou même les intervenants professionnels), nous sommes fréquemment confrontés à une même réalité: celle du silence. C'est pourquoi il est essentiel de parler du suicide, de tenter de briser ce silence qui, malheureusement, entoure encore, cette problématique.
Une fois le contact établi avec la personne suicidaire, nous faisons face à une autre dimension du problème, celle du secret. En effet, la demande de secret survient lors de la confidence. Il s'installe entre la personne suicidaire et la personne à qui elle demande de l'aide (peu importe cette personne).
Un processus identique prévaut dans le cas d'une personne endeuillée suite à un suicide ou d'un proche d'une personne suicidaire qui demande de l'aide. C'est donc dire que quand une personne franchit la première étape de se confier à quelqu'un pour parler de sa détresse et de sa douleur, il s'installe presque toujours un rapport exclusif entre deux personnes. Toutes les deux se verront enfermées dans une nouvelle forme de silence commandée par l'exigence du secret.
S'il n'y a pas de réponse évidente à ces questions, il faut toutefois entrevoir des possibilités d'action à notre portée pour que le soutien et l'entraide puissent jouer leur rôle.
La personne suicidaire est une personne en général isolée qui a une faible estime d'elle-même. La présence d'idées ou de comportements suicidaires l'amène généralement à craindre la réaction de ses proches.
Quelquefois, elle accepte difficilement de se confier. Et lorsque nous gagnons sa confiance et qu'il est alors possible de l'interpeller de façon directe: « Est-ce que tu penses actuellement au suicide? » et « Pourquoi penses-tu au suicide? », elle est, de façon générale, disposée à nous répondre, mais souvent à une condition essentielle et exigée de sa part: « Peux-tu garder le secret? » ou « Il faut que tu n'en parles à personne ».
Cette promesse, qui nous place dans une situation embarrassante, est dangereuse. Nous nous sentons bien sûr honorés de la confiance qu'elle nous porte, mais aussi responsable d'une autre vie. Et si la personne se suicide, nous regretterons amèrement cette promesse. Porteur de son secret, nous aurons le sentiment d'avoir commis une erreur en refusant d'en parler à autrui pour lui venir en aide.
Par cette promesse, ce que la personne suicidaire demande, c'est la discrétion. Et nous pouvons nous engager à être discret: « Je ne peux te faire la promesse de n'en parler à personne car pour t'aider, il faudrait demander de l'aide (un parent, un ami, le psychologue de l'école, le CLSC, le centre de prévention du suicide de la localité, etc.) Mais je peux te promettre d'être très discret; nous choisirons ensemble les personnes ou les ressources pouvant te venir en aide. »
Malgré la demande de garder le secret, il est possible d'établir un réseau d'aide nécessaire à une démarche de résolution adéquate en amenant la personne suicidaire à y collaborer.
Les quelques questions suivantes peuvent servir à initier
cette démarche:
Ou encore,
En installant ce contact, nous lui promettons un certain niveau de discrétion (confidentialité) tout à fait normal dans sa situation. Nous répondons adéquatement à sa demande, tout en évitant de nous retrouver isolés avec la personne et ses intentions suicidaires.
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Selon le groupe d'étude national sur le suicide au Canada (1987), entre 40,000 et 50,000 canadiens, par année, sont en deuil suite à un suicide. Pour ces personnes, « les réactions de deuil peuvent être qualitativement différentes à plusieurs égards » de celles provoquées par n'importe quelle autre mort tragique. « Il arrive que des réactions telles la culpabilisation, la colère, une impression de rejet ou de honte, des idées de suicide et l'acharnement à trouver une explication au geste, soient plus intenses et qu'elles agissent sur le deuil. »
Selon plusieurs auteurs, le travail de résolution du deuil comporte trois grandes étapes:
1.
La protestation
2.
La désorganisation
3.
La réorganisation
Bien sûr, chaque personne touchée par un suicide tentera de traverser ces étapes à sa manière, avec ses forces et ses limites personnelles mais aussi en allant chercher de l'aide.
La protestation : c'est une réaction de choc, de déni, d'engourdissement et de protestation. On doit faire face à la perte d'un être cher. Généralement, c'est difficile à accepter, on ne veut pas y croire. Le déni caractérise particulièrement cette première phase. L'engourdissement émotif permet de se protéger des émotions.
La désorganisation : cette phase s'amorce quand la personne prend peu à peu conscience du caractère permanent de la perte. Il peut y avoir colère, rage, anxiété, douleur, désespoir. Il faut redéfinir sa vie sans la présence de l'être aimé. Il y a vulnérabilité.
La réorganisation : c'est la période durant laquelle l'acceptation de la perte se fait progressivement. On pourrait parler d'une phase de réadaptation. C'est l'aboutissement du processus de deuil. La douleur n'a pas disparu mais prend de moins en moins de place même si elle revient parfois subitement à des moments ou à des dates particulières.
Le deuil causé par un suicide comporte des différences avec le deuil « ordinaire ». Choc, déni, refus d'accepter la nature de la perte, on doute souvent de la véracité de la thèse du suicide. On recherche une explication, un coupable, une cause. « Pourquoi? », question souvent laissée sans réponse. Plusieurs sentiments peuvent naître chez les personnes vivant le deuil:
L'intervention auprès d'une personne endeuillée vise particulièrement l'expression des émotions, l'identification des sentiments d'isolement liés à la peur et la crainte du jugement. Au Québec, de nombreuses ressources spéciques en prévention du suicide offrent aux personnes endeuillées la possibilité de participer à des groupes d'entraide et de soutien.
Les endeuillés ont souvent peur d'eux-mêmes. Il arrive parfois que par désespoir, imitation ou encore parce qu'ils voudraient retrouver la personne disparue, qu'ils présentent eux-même des comportements suicidaires. Il ne faut surtout pas hésiter et inviter les endeuillés par suicide à demander de l'aide auprès des ressources de la communauté.
Les proches des personnes suicidaires (tiers)
Les personnes suicidaires cherchent d'abord dans leur entourage le soutien et l'aide dont elles ont besoin. L'entourage des personnes suicidaires se sent souvent démuni face aux idéations, aux propos et aux gestes suicidaires de leur proche. Il est donc important de leur donner des outils pour pouvoir soutenir adéquatement la personne en besoin, l'orienter vers les ressources appropriées et éviter la désorganisation du réseau naturel.
Au Québec seulement, l'AQPS dans son mémoire La prévention du suicide: vers un modèle intégré de services (1990), estime à environ 700 000 le nombre de personnes touchées à chaque année par le suicide. De ce nombre, 530 000 seraient des proches de personnes suicidaires.
Dans le domaine de la prévention du suicide, on leur attribue un rôle d'agent de liaison entre la personne suicidaire et l'aide qu'elle peut recevoir de sa communauté (dépistage, intervention et référence).
Mais attention! On prend souvent pour acquis que le proche qui contacte une ressource extérieure est disponible et capable d'aider la personne suicidaire.
Les besoins des proches de la personne suicidaire
Les proches de la personne suicidaire sont souvent démunis devant la situation problème et attendent d'être à la limite de leurs capacités avant de demander de l'aide. La motivation première qui les pousse à aller chercher du soutien, c'est de « Savoir quoi faire et comment le faire ».
Les proches de la personne suicidaire ont besoin d'être soutenus dans ce que cette crise leur fait vivre (sentiment d'impuissance, de colère, de tristesse, de culpabilité, de peur, etc.) et aidés pour identifier leurs disponibilités et leurs limites dans le soutien et l'aide qu'ils peuvent apporter à la personne suicidaire.
Le soutien aux proches de personnes suicidaires
En premier lieu, laissez-les parler de ce qu'elles vivent et exprimer leurs sentiments face à la situation (colère, peur, culpabilité...);
Vérifiez si eux-mêmes pensent au suicide. Si oui, intervenez auprès d'eux sur la crise suicidaire et voyez qui d'autre pourrait aider la personne suicidaire concernée;
N'oublions pas que les proches demandent de l'aide parce qu'ils ont besoin de verbaliser leur vécu difficile et d'être supportés quant à l'attitude et aux comportements à adopter face à la personne suicidaire.
Il faudra donc toujours être attentif à leur désir et à leur capacité d'agir, et leur apporter une aide qui tienne compte de leurs disponibilités et de leurs limites.
Chaque année au Québec, près de 1 300 personnes se suicident, 790 000 personnes sont touchées par le suicide.
Soit 10 000 personnes vivent un deuil suite à un suicide, 63 000 personnes tentent de se suicider, 184 000 personnes pensent à se suicider et 530 500 personnes sont touchées à titre de proche.
Pour contacter une ressource en prévention du suicide, on peut :