![]() |
![]() |
![]() |
Longtemps… Longtemps si j’ai demeuré seul, Ah! Qu’une nuit je te revoie. Perce l’oubli, fille de joie, Sors du linceul. D’une figure trop aimée, Est-ce toi, spectre gracieux, Et ton éclat, cette fumée Devant mes yeux? Ta pâleur, tes sombres dentelles, Le bal qui berçait nos pieds las, Un corps qui plie entre mes bras : Je me rappelle… |
A une robe rose Que tu me plais dans cette robe Qui te déshabille si bien, Faisant jaillir ta gorge en globe, Montrant tout nu ton bras païen! Frêle comme une aile d’abeille, Frais comme un cœur de rose-thé, Son tissu, caresse vermeille, Voltige autour de ta beauté. De l’épiderme sur la soie Glissent des frissons argentés, Et l’étoffe à la chair renvoie Ses éclairs roses reflétés. D’où te vient cette robe étrange Qui semble faite de ta chair, Trame vivante qui mélange Avec ta peau son rose clair? Est-ce à la rougeur de l’aurore, A la coquille de Vénus, Au bouton de sein près d’éclore, Que sont pris ces tons inconnus? Ou bien l’étoffe est-elle teinte Dans les roses de ta pudeur? Non : vingt fois modelée et peinte, Ta forme connaît sa splendeur. Et ces plis roses sont les lèvres De mes désirs inapaisées, Mettant au corps dont tu les sèvres Une tunique de baisers. |
A fille aux cheveux de lin Sur la luzerne en fleur assise, Qui chante dès le frais matin ? C’est la fille aux cheveux de lin, La belle aux lèvres de cerise. L’amour, au clair soleil d’été, Avec l’alouette a chanté. Ta bouche a des couleurs divines, Ma chère, et tente le baiser! Sur l’herbe en fleur veux-tu causer, Fille aux cils longs, aux boucles fines? L’amour au clair soleil d’été, Avec l’alouette a chanté. Ne dis pas non, fille cruelle! Ne dis pas oui! J’entendrai mieux Le long regard de tes grands yeux Et ta lèvre rose, ô ma belle ! L’amour, au clair soleil d’été, Avec l’alouette a chanté. Adieu les daims, adieu les lièvres Et les rouges perdrix! Je veux Baiser le lin de tes cheveux, Presser la pourpre de tes lèvres! L’amour, au clair de soleil d’été, Avec l’alouette a chanté. |