29 avril 2003Virage à droite
François Cardinal
Mécontente du déroulement de la Commission spéciale sur le virage à droite au feu rouge, la représentante de l'opposition, Noushig Eloyan, a claqué la porte, hier. Du coup, aucun autre membre de Vision Montréal ne participera aux travaux de cette instance.
La Commission, dont le mandat est d'étudier la possibilité d'implanter le virage à droite au feu rouge (VDFR) à Montréal, a récemment annoncé un second report du dépôt de son rapport. Or 90% des citoyens qui se sont présentés lors des séances de consultation étaient contre, a fait remarquer la présidente de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville. «Il n'y a donc, actuellement, aucune raison pour que la Commission ne se prononce pas et ne rende pas son rapport », a-t-elle indiqué dans sa lettre de démission.
Je m'oppose à cette façon de faire qui minimise la participation, très active et démocratique de la population, a-t-elle écrit. Ceci constitue, à mes yeux, une insulte vis-à-vis les personnes qui ont fait l'effort de se déplacer pour partager leurs préoccupations dans les délais et selon les règles claires qui avaient été annoncées. »
Mandaté en octobre 2002, la Çommission devait déposer son rapport le 27 janvier. Puis, au début du mois de décembre, l'administration a repoussé ça au 28 avril. Au cours des dernières semaines, elle a encore changé d'avis, parlant cette fois-ci du mois d'octobre prochain. Depuis le 13 avril dernier, l'ensemble du Québec peut tourner à droite en faisant fi du feu rouge. Seul Montréal interdit toujours cette manoeuvre.
«On se demande, affirme Mme Eloyan, si les audiences de la Commission ne seront pas multipliées tant que les citoyens ne viendront pas dire ce que certains voudraient entendre. La Commission a rempli son mandat en invitant la population à se prononcer sur ce dossier lors de plus de six rencontres et ce à différents endroits de notre métropole. Qu'elle dépose son rapport et qu'elle respecte les opinions qui ont été exprimées.»
Il y a quelques jours, le responsable du transport au comité exécutif, Claude Dauphin, a annonce que d'ici 18 mois, il n'y avait aucune chance que le VDFR soit permis à Montréal. Pendant ce temps, la Ville analysera, au coût de 4 millions, la configuration de ses 2300 intersections. Le but de l'exercice est de voir s'il est pertinent de permettre le virage à droite dans la plupart de ces intersections.
La plupart des arrondissements dirigés par l'opposition ont déposé au cours des derniers mois des motions contre le VDFR. À ce jour une demi-douzaine d'arrondissements ont pris une telle position dont le plus populeux, Ville-Marie.
page mise en ligne le 29 avril 2003 par SVP
