26 avril 2003

Le virage à droite est dépassé

L'auteur d'un rapport sur le virage à droite au feu rouge (VDFR) commandé par le ministère des Transports du Québec, Michel Gou, estime que cette nouvelle disposition de la loi est dépassée.

Selon ce professeur du département de génie mécanique à l'École polytechnique de Montréal, il y a des moyens beaucoup plus efficaces d'économiser du temps et de l'essence que de permettre le VDFR.

Le professeur de génie mécanique estime que la synchronisation des feux de circulation pourrait permettre de régler les problèmes de congestion urbaine.

«La congestion urbaine coûte près de 800 millions$ par année. Ça n'a aucun sens. Lorsqu'un automobiliste arrête et repart, ça demande davantage d'essence que d'être toujours en mouvements, explique Michel Gou.

Ce dernier soutient aussi que les «feux intelligents», qui s'adaptent selon la circulation, l'heure de la journée, la présence de piétons et les travaux routiers pourraient régler davantage le problème que le VDFR.

«Le virage à droite au feu rouge a été mis en place dans les années l970 pour économiser un peu d'essence. Cependant, cette mesure est maintenant dépassée et il existe des mesures beaucoup plus économiques à tous les points de vue. Nous sommes maintenant en 2003, et la technologie permet de mettre en place ces mesures», soutient le professeur Michel Gou.

«Il n'y a aucun avantage à permettre ou à l'interdire le virage à droite ou feu rouge. Si on parle de temps, l'automobiliste ne fait que gagner environ 15 secondes par trajet. C'est loin de valoir tout le coût de la signalisation. Si on regarde ça froidement, une personne effectue rarement plus de trois virages à droite lors d'un trajet. Alors l'économie est vraiment minime», estime le professeur Gou.

Dans son rapport remis au ministère des Transports du Québec en septembre 2002, Michel Gou n'avait pas recommandé l'implantation du virage à droite au feu rouge.

«J'ai analysé les projets pilotes que la Société de l'assurance automobile du Québec avait mis en place. Il n'y a pas eu plus d'accidents lors des projets pilotes et ça ne provoquera jamais d'accidents graves. Cependant, il n'y a pas de bénéfices perceptibles au VDFR», estime Michel Gou de l'École polytechnique de Montréal.

rquirion@latribune.qc.ca


page mise en ligne le 26 avril 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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