18 octobre 2003

VDFR : une facture de 100 millions ?

Faut-il autoriser le virage à droite au feu rouge

La Ville de Montréal pose plusieurs conditions majeures pour l'autorisation du virage à droite au feu rouge (VDFR). L'Administration semble en panne sur cette question.

André Beauvais

Tellement de conditions qu'on ne voit pas le jour où une telle mesure pourrait être permise dans les rues de la métropole.

La plus importante des conditions est que le gouvernement participe aux coûts de 100 M$ pour l'application de la mesure.

C'est l'évaluation sommaire qu'on fait à l'hôtel de ville pour modifier tout le système de signalisation routière et la normalisation de tous les feux de signalisation pour piétons dans l'île de Montréal.

Dans l'hypothèse même où toutes les conditions gagnantes seraient réunies, la nouvelle réglementation ne s'appliquerait pas avant au moins trois ans, le temps de procéder au grand virage historique.

Peter Yeomans, vice-président de la commission, a déclaré que la grande priorité demeure toujours la sécurité des citoyens.

Ce rapport sera déposé au conseil municipal le 27 octobre mais l'opposition officielle n'a pas attendu pour critiquer « l'absence de décision » de l'Administration Tremblay.

« Commission bidon »
Selon Pierre Bourque, « la consultation a été menée par une commission bidon qui se spécialise dans l'art de ne pas décider».

Il soutient que 80 % des citoyens se sont prononcés contre le VDFR et que la décision était tellement facile à prendre.

Deux membres de l'opposition, Martin Lemay et Noushig Eloyan, étaient membres de cette commission mais ils ont démissionné au cours de leur mandat « étant donné le manque de sérieux de la commission ».

Noushig Eloyan a même déclaré hier que « les représentants de l'Administration ont voulu manipuler l'opinion publique en tentant de faire entendre des gens favorables à leur propre position ».

La question n'est pas aussi simple, a soutenu Peter Yeomans en précisant qu'il faut tenir compte de la réalité des personnes à mobilité réduite et du statut spécial de tout le centre-ville de Montréal, où les automobiles et les piétons sont très nombreux.

80 % des intervenants contre le virage

Pour plusieurs intervenants consultés par la Ville au sujet du virage à droite au feu rouge (VDFR), même avec les conditions énoncées hier, le virage reste inacceptable.

David Santerre

En fait, ce sont 80 % de ces intervenants qui sont contre le virage.

« On était en droit de s'attendre à ce que la manoeuvre du VDFR demeure interdite sur l'île de Montréal, point à la ligne », critique Suzanne Lareau, du Groupe Vélo.

« Je suis outré que les élus ne respectent pas la volonté des gens ... Pour nous, c'est une source de danger », ajoute Serge Poulin, du Rassemblement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain.

Au CAA, en faveur du VDFR, on admet quel y a des moyens plus simples pour décongestionner l'île.

« Les feux ne sont pas synchronisés, on pourrait faire des bretelles d'accès, mettre des capteurs pour activer les feux », énumère la porte-parole, Claire Roy.

Chez les automobilistes, les avis sont plus partagés.

« Des fois le feu est rouge et il n'y a personne. Ce serait agréable de pouvoir tourner... Et ça se fait partout » indique Martin LeGuerrier, résolument pour le VDFR.

« Les gens ne regardent pas avant de tourner, Ça se coupe, ça ne ferait qu'empirer les choses », objecte Patrick Gélinas.

« J'ai déj`presque eu un accrochage avec un cycliste lors d'un virage. Il a donné un coup de pied dans ma limousine » relate le chauffeur « Limo-Daniel » également opposé.


page mise en ligne le 18 octobre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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