Nom du conseiller municipal
Objet : le virage à droite au feu rouge à Montréal Madame, monsieur
La présente est pour vous demander de voter contre l’implantation du virage à droite au feu rouge sur le territoire de l’Île de Montréal.
La commission spéciale du conseil, qui a déposé ses recommandations le 17 octobre, recommande l’implantation du VDFR dans trois ans à la stricte condition que soient respectées intégralement certaines conditions.
80 % des experts, des groupes et des citoyens de Montréal se sont prononcés contre l’implantation du virage à droite au feu rouge à Montréal lors des huit séances publiques de consultations. Alors pourquoi la commission recommande-t-elle d’implanter quand même le VDFR?
Il m’apparaît aberrant que certains élus de cette commission se soient montrés davantage sensibles aux désirs des résidants hors-Montréal, qui voudraient virer à droite au feu rouge sur l’Île de Montréal, que les Montréalais eux-mêmes qui ne veulent pas de cette manœuvre chez eux. À la lumière des résultats de cette consultation publique, si vous votez oui à l’implantation du VDFR, c’est que les désirs des résidants habitant en périphérie de Montréal priment sur les nôtres, citoyens montréalais.
Les études ont prouvé que le VDFR ne permet de gagner que 15 secondes par jour, et d’économiser quotidiennement 1 cuillérée à thé d’essence. Or, aux problèmes croissants de congestion routière et de pollution, les Québécois réagissent comme s’ils ne recherchaient pas les économies d’essence : le kilométrage automobile a doublé depuis 1987, le ratio de voitures par habitation augmente sans cesse et, phénomène assez singulier pour des gens que l’on dit « pour l’environnement », la taille des véhicules n’a jamais été aussi gigantesque.
Face à ces habitudes, le VDFR ne peut qu’avoir des effets insignifiants sur la consommation d’essence, point à la ligne.
Élargir la marge de manœuvre des automobilistes ne fera que pénaliser piétons et cyclistes ; elle atténuera un des caractères qui faisait jusqu’ici une part du charme et du caractère distinctif de Montréal: sa convivialité. Dans la grande balance de ce que l’on peut nommer la « qualité de vie » qu’offre une ville, les 15 secondes et la cuillérée à thé d’essence évoquées font-elles vraiment le poids ?
Montréal devra passer à des solutions modernes et efficaces à long terme. La crise actuelle du transport en commun en témoigne. C’est de ce côté, et du côté de la bicyclette et de la marche, de la combinaison des différents modes de transport et d’une utilisation plus judicieuse de l’automobile, que résident les solutions au transport.
Je vous remercie à l’avance de l’attention que vous porterez à ma demande. Recevez, Madame, Monsieur, mes sincères salutations
Signature
Adresse
Téléphone
page mise en ligne le 21 octobre 2003 par SVP
