18 juillet 2004

À votre tour

Les Québécois conduisent mal

Michel Arcouet

J'ai eu récemment la chance de conduire à l'étranger, surtout en Europe, durant plusieurs mois. À chaque retour, c'est un puissant choc culturel ; les Québécois conduisent mal, voire plus mai que les Napolitains. À l'étranger, notre réputation est faite. Entre autres, en France, on recommande la plus grande prudence lors de voyages au Québec.

Ici, on brûle allégrement les feux rouges. On ne s'arrête pas aux stops. On roule à gauche sur l'autoroute. On double à droite. On ne cède pas le passage à l'entrée de l'autoroute. On change de voie sans signaler. On change de voie sans regarder et en n'hésitant pas à couper le chemin. Si quelqu'un signale son intention de changer de voie, on accélère, pour l'en empêcher. Évidemment, on ne respecte pas les limites de vitesse. Bien sûr, sur l'autoroute, le 100 km/h est ridicule, mais compte tenu de nos habitudes, c'est peut-être justifié.

Hors Montréal, le virage à droite au feu, rouge est déjà en passe de devenir un droit absolu. On ne fait même plus mine de s'arrêter.

Les jeunes femmes, anciennement prudentes, rivalisent avec les jeunes hommes pour conduire en cow-boy.

Le Québécois habituellement si convivial se transforme en brute agressive au volant, quels que soient le sexe ou l'âgé du conducteur. Le majeur en haut, le bras d'honneur, le poing sont souvent en évidence. La queue de poisson précède le coup de frein.

Ce qui nous inquète le plus, c'est la vitesse à laquelle la situation se dégrade depuis deux ou trois ans. Mais quelle en est la cause ? Est-ce parce que les contraventions ne sont que des taxes déguisées ? Où est la prévention de la SAAQ ? La complaisance des juges dans les causes de rage au volant, de délits de fuite, d'alcool au volant y est-elle pour quelque chose ?

Chose certaine, c'est tout le monde qui paiera puisqu'on nous annonce des hausses de coût du permis de conduire.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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