photo : Jocelyn Bernier
14 avril 2004
Virage à droite au feu rouge
Jean-François Néron
QUÉBEC - Le premier anniversaire hier de l'implantation au Québec du virage à droite au feu rouge (VDFR) a été célébré dans une joie relative puisque le bilan provisoire présente des statistiques d'accidents bien en deçà des chiffres projetés.
Du 13 avril 2003 à décembre de la même année (chiffres les plus à jour disponibles), le ministère des Transports du Québec (MTQ) a compilé 170 accidents à partir des rapports policiers qui identifiaient le virage à droite au feu rouge.comme la cause d'une collision.
Il y a eu 125 accidents avec dommages matériels, 46 avec blessés légers et trois autres avec blessés graves, c'est-à-dire des blessures qui ont nécessité un transport ambulancier jusqu'à l'hôpital.
Pour Pierre Faby, directeur de la sécurité des transports au MTQ, il s'agit d'un premier bilan satisfaisant. « C'est positif par rapport aux appréhensions de certains groupes avant l'entrée en vigueur du virage à droite. Il y a 50 % moins d'accidents que prévu et 63 % moins de blessés que les projections des experts. » En fait, il y a eu 58 blessés: huit piétons, 15 conducteurs d'un véhicule motorisé, 13 passagers à bord de ces mêmes véhicules et 22 cyclistes.
À noter que l'île de Montréal est le seul endroit où le VDFR est encore interdit en tout temps. Les chiffres présentés - 170 accidents - incluent tout de même 21 accidents signalés dans la métropole, dont la nature est un VDFR non autorisé.
Cyclistes imprudents
Le nombre de cyclistes impliqués, presque trois fois plus que les piétons (22 contre 8), est l'une des conséquences insoupçonnées du virage à droite, laissant croire que les cyclistes devront davantage se conformer au Code de la sécurité routiere.
« Il arrive souvent qu'un cycliste percute la portière côté passager d'une automobile qui tourne sur un feu rouge parce qu'il roule en sens contraire de la circulation », explique M. Faby.
Selon les mêmes statistiques de la fin d'année 2003, le virage à droite au feu rouge était interdit en tout temps sur l'ensemble du territoire du Québec à 39 % des croisements. Plus précisément, à 44 % des croisements municipaux et à 28 % des croisements gérés par le MTQ.
Parmi les grandes villes, celles avec le taux de permission de virage le plus élevé en tout temps était alors Laval avec 80 % et Québec arrivait dennier avec 31 % des croisements.
Mais depuis février, ce pourcentage a grimpé à 51 % à Québec. C'est dire que les automobilistes peuvent tourner à droite 24 heures sur 24 à 1328 des 2496 croisements de la ville.
Ce nombre pourrait encore augmenter lorsque seront connus les possibles changements dans les arrondissements de la Cité et de Limoilou, les deux seuls endroits qui n'ont connu aucune modification.
page mise en ligne le 14 avril 2004 par SVP
