MADRID (AFP) - Le contrôle positif à l'EPO de l'Espagnol Roberto Heras pourrait signifier la fin de sa carrière et plombe un peu plus encore un Tour d'Espagne cycliste qui perd d'année en année ses vedettes et son public, et qui avait fait du coureur de Liberty son principal produit d'appel.
Roberto Heras, qui a remporté le 18 septembre le 60e Tour d'Espagne est à l'heure actuelle le seul coureur à avoir remporté quatre Vuelta.
Si la contre-expertise prévue le 21 novembre confirme le contrôle positif, Heras (31 ans) sera suspendu deux ans, ce qui sonnera très certainement le glas de sa carrière. Il sera également déclassé, offrant la victoire de la Vuelta 2005 au Russe Denis Menchov et perdant du même coup sa casquette historique de quadruple vainqueur.
Liberty a annoncé lundi soir que son coureur vedette avait été mis à l'écart "de manière préventive" pour un contrôle antidopage positif lors de la 20e étape de l'édition 2005.
"Roberto Heras a été écarté de l'équipe par Active Bay, société responsable de la gestion de l'équipe professionnelle, le jour même (27 octobre) où l'équipe recevait à son siège un avis officiel de l'Union cycliste internationale selon lequel le coureur avait été contrôlé positif à l'EPO (érythropoïétine) lors de la 20e étape (un contre-la-montre individuel entre Guadalajara et Alcala de Henares) de la dernière Vuelta", indique le communiqué de Liberty.
Lors de la 20e et avant-dernière étape, le 17 septembre, Heras, habituellement peu à l'aise dans les contre-la-montre individuels, avait seulement été devancé de 577 millièmes de seconde par le vainqueur, son compatriote Ruben Plaza.
"Je suis convaincu qu'il s'agit d'une erreur parce que je n'ai jamais rien pris", a affirmé Heras, cité par la presse espagnole mardi.
Heras est le deuxième coureur de la Vuelta 2005 à être contrôlé positif, après son compatriote Aitor Gonzalez, vainqueur en 2002. En 1982, l'Espagnol Angel Arroyo avait été privé de la victoire finale pour dopage.
Heras est également le troisième coureur de l'équipe de Manolo Saiz à être au centre d'une affaire de dopage. Le Portugais Nuno Ribeiro avait été exclu du Tour d'Italie et l'Espagnol Isidro Nazal du Dauphiné Libéré, pour des hématocrites trop élevés.
Le coureur suspect était dans la période récente le principal produit d'appel de la Vuelta, qu'il a remportée en 2000, 2003, 2004 et 2005, égalant le Suisse Tony Rominger pour le nombre de victoires consécutives (1992, 1993 et 1994).
Son contrôle positif porte un coup très dur à une épreuve qui peine un peu plus chaque année à attirer les vedettes du vélo et à convaincre le public d'aller transpirer au bord des routes. Le désintérêt se traduit aussi en chiffres d'audience TV. Les téléspectateurs étaient à peine plus d'un million à suivre la troisième étape, le lundi 29 août, sur la chaîne publique TVE 1.
L'ancien lieutenant de Lance Armstrong au sein de l'US Postal, qui n'a jamais convaincu sur la Grande Boucle et le Giro, était venu chercher réconfort et succès sur la Vuelta. Qui, parce qu'il est Espagnol et gagne, le lui a bien rendu.
Heras et la Vuelta sont donc sur le même bateau. Si Heras tombe à l'eau, que restera-t-il ?
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