Les propos de Dick Pound dans 24 heures ont provoqué l’ire du peloton
Cédric Jotterand
Accusés d'être encore nombreux à pédaler sous l'effet de substances prohibées par le patron de l'Agence mondiale antidopage, les coureurs professionnels ont vivement réagi aux propos du Canadien Dick Pound publiés le 4 janvier dans ces colonnes. Ils somment le Canadien de se rétracter dans un délai de dix jours.
Visiblement, l'Association internationale des coureurs cyclistes (CPA) lit 24 heures, et l'édition du 4 janvier est restée en travers de la gorge de plus d'un membre du peloton professionnel. Interrogé sur sa bataille contre les tricheurs dans le sport, le patron de l'Agence mondiale antidopage Dick Pound avait notamment lâché ce jour-là que l'Union cycliste internationale (UCI) « devrait varier ses programmes et ses approches, car on sait très bien qu'il y a de nombreux coureurs qui se dopent et que très peu se font attraper. »
Une phrase qui a déclenché l'ire de l'ancien champion italien Francesco Moser, président de l'Association représentant les coureurs, lequel a mis en demeure Dick Pound de retirer ses propos accusateurs envers leur profession. « Vous avez ouvertement attaqué le sport cycliste et ses acteurs, affirmant notamment qu'un dopage généralisé existe au sein des équipes cyclistes, écrit Moser dans une lettre adressée la semaine passée à Dick Pound. Vous osez même prétendre que l'UCI - et ses dirigeants - en sont complices. » Dans la même interview, l'avocat canadien, surnommé « Monsieur Propre du CIO » annonçait en sus avoir lancé sa propre enquête au sujet de Lance Armstrong, estimant qu'il n'était « pas certain que celle annoncée par l'Union cycliste internationale réponde à toutes les questions que les gens se posent. »
Le président reste muet
Le CPA reproche aussi à Dick Pound une opinion rédigée l'automne dernier dans le journal britannique The Guardian allant dans le même sens. « Vous accusez ouvertement l'ensemble des coureurs cyclistes de tenir une conduite contraire à l'honneur, à l'éthique sportive, et les faites passer, aux yeux du public, pour des tricheurs tentant de l'abuser. Alors que, de par les entraînements, les efforts quotidiens et les sacrifices consentis, ils méritent du respect », écrit encore le président du CPA.
Contacté hier à son bureau de Montréal, l'avocat canadien n'a pas souhaité commenter cette prise de position très claire de la part des coureurs, lesquels lui ont donné dix jours pour se rétracter. « À défaut, le CPA pourrait procéder par toutes voies utiles », annonce la lettre.
page mise en archives par SVP
Consultez
notre ENCYCLOPÉDIE sportive