26 janvier 2006

Le Lituanien Raimondas Rumsas, 3e du Tour de France cycliste 2002, a été condamné jeudi à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) pour importation illicite de médicaments pouvant être utilisés comme dopants.

Pour le même motif, son épouse Edita a également écopé de 4 mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros. Le médecin polonais Krzysztof Ficek, poursuivi en tant que prescripteur de certains des médicaments importés de Lituanie, a lui été condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Lors de l'audience du 23 novembre, le procureur de la République avait requis la sanction la plus lourde - à savoir une peine d'emprisonnement ferme - à l'encontre du médecin, estimant qu'en tant que "spécialiste", il était "le principal responsable". Il avait respectivement requis huit mois et six mois de prison avec sursis à l'encontre de Raimondas et Edita Rumsas.

Les trois prévenus n'étaient pas présents jeudi à Bonneville pour entendre le jugement.

Le tribunal les a également condamnés solidairement au paiement d'une amende douanière de 1.510 euros, représentant le double de la marchandise importée et détenue en contrebande, et à verser deux indemnités de 1.000 et 750 euros à la Fédération française de cyclisme, partie civile dans cette affaire.

Le 28 juillet 2002, alors que son mari se classait le jour même 3e du Tour, Edita Rumsas avait été interpellée à proximité du tunnel du Mont-Blanc par des agents de la douane, en possession d'une grande quantité de produits pharmaceutiques, d'érythropoïétine (EPO) et d'un lot de seringues. Les douaniers avaient aussi découvert dans le coffre de sa voiture un appareil destiné à mesurer le taux de globules rouges dans le sang.

Cette interpellation avait constitué le point de départ d'un feuilleton marqué, entre autres, par le placement d'Edita Rumsas en détention préventive durant 75 jours en France.

Arrêté fin juin 2005 en Italie, Raimondas Rumsas, par ailleurs contrôlé positif à l'érythropoïétine lors du Tour d'Italie 2003 (et aujourd'hui au chômage), n'a lui passé que quelques jours en prison, en exécution d'un mandat d'arrêt européen.

Il avait été libéré par la cour d'appel de Florence au motif que le chef de poursuite n'était pas suffisamment grave pour justifier une incarcération préventive.

"La décision du tribunal suit en grande partie le réquisitoire du procureur", a déclaré Me Véronique Coudray, qui représentait les époux Rumsas. "Au moins, cela permettra à la famille Rumsas de tourner la page judiciaire, même si Mme Rumsas n'oubliera sans doute jamais les deux mois et demi passés en détention en France", a-t-elle ajouté.

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