Un business très payant, nous dit un voleur de bicyclettes
Le vol de vélos permet à Benoît, 27 ans, de se payer des voyages de luxe et d'amasser jusqu'à 5000 $ par semaine. Exempt d'impôts. L'hiver venu, il se rabat sur le vol des paires de skis laissées au bas des pistes.
« Dans une bonne journée, je peux voler 15 vélos. Je les entrepose et les revends dans la semaine qui suit », dit sans gêne Benoît, joint au téléphone par le Journal.
Avec une telle cadence, il est étonnant qu'il ne se soit jamais fait prendre. « À la fin de la semaine, je peux avoir amassé 5000 $. C'est structuré mon affaire, je ne suis pas un bum, je vois ça comme une business. »
Au cours de l'entrevue, il confie se trouver dans le nord de la ville justement en repérage de vélos à voler. Il y a un marché à Montréal ? « Assez pour me faire vivre en tout cas. J'aime faire de l'argent vite et les vélos, c'est très lucratif », dit-il.
Adrénaline
Il affirme que l'an dernier, le simple vol de vélos lui a rapporté 75 000 $, ce qui lui permet de se payer un logement et plusieurs voyages.
Benoît affirme ne pas voler pour se procurer de la drogue. « J'ai volé mon premier vélo il y a trois ans parce qu'il n'était pas barré. J'ai trouvé ça facile. Depuis, je ressens toujours un rush d'adrénaline, c'est tout un thrill de voler un vélo. »
Pour repérer les vélos, Benoît a sa routine, il se poste dans un abribus ou dans une boîte téléphonique et observe les cyclistes.
« Je vise surtout les vélos non barrés, il y en a plein. Dans les parcs ou les bars laitiers, le long des pistes cyclables, les gens sont vraiment distraits », dit Benoît.
Petits outils
Pour les vélos barrés, il utilise de petits outils qui se dissimulent dans sa manche de chandail, comme le grinder, une disqueuse à piles qui permet de couper les cadenas en chaîne. Pour ceux en forme de U, il utilise une pince.
« Il m'arrive même de voler la clé du cadenas sur une personne que j'ai suivie à la terrasse d'un café », avoue-t-il.
Voler un vélo ne lui prend que quelques secondes. La plupart du temps, il pédale quelques coins de rue et rebarre le vélo avec un cadenas dissimulé dans son sac à dos. Il revient plus tard le chercher.
Pour ce qui est de la revente, il compte sur sa liste de contacts. Certains lui achètent des vélos pour les revendre sur eBay, d'autres pour les marchés aux puces. « Mais je ne les vends pas dans la rue, je ne suis pas si désespéré », dit-il.
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