9 août 2003

La passion du vélo d'un mécano

Passionné, vous dites ? Il l'est au point de posséder quatre vélos, de travailler 40 heures en saison morte et 60 heures quand le printemps se pointe le bout du nez.

Tel est Christian Laroche, qui exerce depuis cinq ans son métier de mécanicien de vélos chez Pignon sur roues. Pendant ses études, il cherchait un travail pour arrondir ses fins de mois. « Je traînais beaucoup dans les «shops» de vélos à l'époque, parce que c'était ma passion. »

Il a donc reçu sa formation au contact des gens en flânant dans les ateliers, mais aussi en dévorant littéralement toute la littérature sur le sujet. Il explique qu'il existe deux types de documentation : « Il y a les magazines spécialisés rédigés par des pigistes qui effectuent des essais de vélos et qui écrivent des articles sur ces derniers et leurs composantes. Aussi, les manufacturiers préparent des brochures techniques qui montrent, par exemple, comment ajusteur les dérailleurs et autres pièces.»

Aujourd'hui, il commente en ces termes le métier qu'il exerce : « Il faut vraiment aimer cela et se donner à 100 % avec des semaines de 60 heures en haute saison. Ce n'est pas quelque chose qui est réellement évident à vivre. Durant l'hiver, je travaille 40 heures par semaine. J'ai un horaire qui est normal. »

Christian Laroche laisse savoir qu'il est possible de gagner honorablement sa vie en pratiquant ce métier : « Quelqu'un qui est expérimenté peut très bien vivre comme mécano de vélo. C'est évident qu'il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds. Pour ma part, je travaille au même endroit depuis cinq ans et tout va très bien. »

Du boulot à l'année longue
À chaque printemps, les boutiques sont à la recherche de un ou deux mécanos. En quoi consiste leur travail ? Il en parle en ces mots : « Il y a de tout. Nous, on est situé sur une rue qui est pas mal achalandée et on peut même faire de la vente. »

Après quoi, il découpe les saisons en deux au sujet du travail de mécanicien proprement dit : « L'hiver, qui est supposé être un temps mort, ne l'est pas en réalité. On monte alors les vélos qui ont été commandés pour la prochaine saison. Généralement, on prend livraison de 400 à 500 de ceux-ci par année. On procède aussi aux mises au point sur les entreposages.»

À la fin de février ou vers le début de mars, la ronde des mises au point du printemps recommence. Puis, le rythme d'achalandage passe en mode accéléré avec le retour de la belle saison qui approche.

Les principales interventions
Il est devenu monnaie courante pour les boutiques de vélos d'offrir une mise au point de base à prix forfaitaire. Les mécanos consacrent la plupart de leur temps à cette activité qu'il résume ainsi : « Ça comprend l'ajustement du vélo en entier, c'est-à-dire au niveau des moyeux, de la direction, du pédalier, s'il est ajustable, de l'alignement minimum des roues, des dérailleurs, des freins, du câblage, des vitesses et autres. On va faire le tour du vélo au complet pour s'assurer qu'il reparte en condition A 1. »

Là où il travaille, il a l'occasion d'intervenir sur la gamme complète des modèles : « J'ai la chance de toucher au plus haut de gamme comme au plus bas. Par contre, il existe des boutiques très spécialisées, quoique le phénomène soit devenu plutôt rare aujourd'hui. »


Une formation continue s'impose

Plusieurs changements techniques majeurs ont été apportés sur les vélos. Dans bien des cas, du bas au haut de gamme ils sont devenus des engins à la mécanique sophistiquée.

Au cours des dernières années, les vélos ont connu des améliorations sensibles. Christian Laroche identifie deux de celles-ci : « En fait, ça s'est passé beaucoup au niveau du cadre. On voit beaucoup plus de ces cadres fabriqués en aluminium dans les séries économiques pour satisfaire les gens qui veulent des vélos un peu plus légers. On a aussi un plus grand spectre sur le plan de la technologie; autrement dit, on va, par exemple, introduire des freins à disque sur des vélos d'entrée de gamme. »

Dans ces conditions, il importe pour les mécaniciens de procéder constamment à la mise à jour de leurs connaissances, ce dont est persuadé Christian Laroche : « Ça nous prend une formation continue parce que ça change d'année en année. On en a besoin parce que sans cela on deviendrait vite dépassés par des nouveaux phénomènes comme les freins à disque et les fourches à suspension. Les connaissances de base demeurent nécessaires, mais il faut s'ajuster à l'évolution du marché. »


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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