20 juillet 2003
Québec s'apprêterait à annoncer qu'il suspend pour un an le financement de tous les projets de la Route Verte
Marc Larouche
Rivière-du-Loup - Tout porte à croire que les nombreux cyclistes qui empruntent la pittoresque Véloroute du Kamouraska devront se résoudre à compléter leur balade directement sur la route 132, au moins jusqu'en 2004. Et ils ne seront pas les seuls à côtoyer les automobilistes. Selon nos informations, Québec s'apprêterait, à annoncer qu'il suspend pour un an le financement de tous les projets de la Route Verte à la grandeur de la province. Au Kamouraska, la situation est grave, puisque le CRCD, qui finance aussi une partie des coûts, a diminué sa participation de moitié.
« Nous n'avons eu aucune confirmation écrite, mais si je me fie à la conversation téléphonique que nous avons eue avec Transport Québec, il semble que le gouvernement ne mettra pas un sou dans les projets de Route Verte cette année. Les investissements seraient reportés à 2004-2005 », dit M. Gilbert Leblanc de la Véloroute.
L’aménagement actuel de cette piste cyclable, qui longe le fleuve et par le fait même la route 132, se termine à Saint-André. Passé ce point, les amateurs doivent circuler directement sur la route, ce qui compromet leur sécurité. « Une bonne partie du tronçon jusqu'à Notre-Dame-du-Portage devait être complétée cette année, mais tout indique que cela ne sera pas possible. »
Le comité responsable avait prévu des travaux de l'ordre de 600 000 $. La participation de Québec s'élevait à 150 000 $. À cela il faut ajouter la contribution du CRCD, qui a baissé de moitié, passant de 20 000$ à 10 000 $. « Rien n'est encore prévu pour l'an prochain. Disons que ça désorganise. Nous avons d'autres sources de financement, mais je ne sais pas de combien nous disposerons et quels travaux pourront être réalisés », poursuit M. Leblanc.
Le préfet de la MRC de Kamouraska, M. Jean-Guy Charest, estime le coût de l'ensemble des travaux restants à 1,2 million$, sur le projet global de 3 millions $. « Ce montant n'inclut pas l'aménagement des accotements, qui sont sous la responsabilité de Transport Québec. Le gouvernement est contradictoire dans ses agissements. Il veut remettre les gens au travail et en même temps il arrête de beaux projets. On nous dit qu'il veut prioriser la santé et l'éducation et baisser les impôts. Il aurait été mieux de retarder ses réductions d'impôts. »
Le manque de financement cause d'autres problèmes indirects. Des panneaux publicitaires ont été vendus à divers commanditaires. Sans financement, ils ne pourront être installés en bordure de la piste. « Nous risquons en plus de perdre ces partenaires importants », ajoute un autre acteur au dossier.
À Transport Québec, on n'a pas voulu confirmer l'information du SOLEIL, alléguant que les discussions se poursuivent et que rien n'avait encore été décidé. Le préfet Charest espère rencontrer bientôt le ministre de l'Emploi et député de Kamouraska-Témiscouata, M. Claude Béchard, pour tenter de trouver une solution.
page mise en ligne le 20 juillet 2003 par SVP
