4 juin 2003

Où sont les jeunes ?

Nicolas Bérubé

Une étude réalisée en 2001 par Vélo Québec fait état d'un phénomène nouveau : si la pratique du vélo a connu une augmentation chez les adultes québécois, elle a, en revanche, régressée chez les jeunes adultes.

En 1995, 76 % des Québécois âgés de 18 à 24 ans utilisaient leur vélo au moins une fois par semaine. En 2000, ils n'étaient plus que 58 % à prendre le guidon de façon hebdomadaire. Chez les 25-34 ans, la pratique a aussi régressé. Le pourcentage de ceux qui font au moins une sortie par semaine est passé de 67 % à 58 %.

Une tendance qui suit la baisse généralisée de la pratique d'activités physiques chez les jeunes, estime-t-on chez Vélo Québec. « On remarque une baisse de l'intérêt que les jeunes adultes portent au vélo, explique Jean-François Pronovost, directeur général de l'organisme. Mais on essaie de ne pas dramatiser, les tendances sont difficiles à interpréter. Et puis il faudrait dire à ceux qui vont s'entraîner sur les vélos stationnaires des gymnases du centre-ville d'aller faire du vélo dans la rue, à la place ! »

Chez les vendeurs de vélos, le changement de clientèle est perceptible. « Aujourd'hui, la majorité de nos clients sont des baby-boomers qui veulent un vélo plus performant que celui qu'ils ont déjà », explique Robert Voyer, propriétaire de la boutique Cycle Pop, rue Rachel.

« Ça a beaucoup changé. Il y a 10 ans, ma clientèle était surtout composée de jeunes dans la vingtaine qui trippaient sur le vélo de montagne et qui achetaient toutes sortes de pièces spécialisées. Aujourd'hui, mes clients sont plus âgés, ils ont entre 40 et 50 ans. Je remarque aussi un retour des vélos de route, qui avaient été mis de côté pendant les grosses années du vélo de montagne, au début des années 90. C'est une clientèle un peu plus âgée qui s'intéresse à ces vélos-là. »

Pour Michel Labrecque, ancien président de Vélo Québec, la situation est préoccupante. « Dans les universités, la principale revendication des groupes étudiants, c'est un plus grand nombre de place de stationnement pour les autos... C'est quand même quelque chose ! »

Mais M. Labrecque garde bon espoir de voir la pratique du vélo augmenter chez les jeunes adultes. Selon lui, c'est par souci d'efficacité qu'on devra, tôt ou tard, encourager d'avantage l'utilisation de la bicyclette comme moyen de transport en ville. « On parle des «défis» de Kyoto. Les gens sont tannés de voir que les rues de la ville sont engorgées de voitures du matin au soir. Personne ne croit sérieusement qu'un nouveau pont va régler quoi que se soit. »


page mise en ligne par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
Qui sur SVP?