10 novembre 2003

Gilles Gougeon : Le dopage est bien présent dans le sport d'élite mais il n'a jamais touché d'aussi près les athlètes québécois. Un orthopédiste, le Dr Maurice Duquette, a plaidé coupable devant le comité de discipline du Collège des médecins. Il a administré de l'Eprex, une substante dopante, à une dizaine de personnes, sans raison valable. Et parmi la liste de ses patients se trouve le nom d'une cycliste de haut niveau dont nous ne pouvons révéler l'identité à cause d'un interdit de publication.

Michel Jean : L'orthopédiste Maurice Duquette avait la mine basse. Il vient de reconnaître sa culpabilité à toutes les accusations portées contre lui relativement à la prescription d'Eprex. L'Eprex, une forme d'érythropoïétine, est un médicament pour certains malades qui permet d'augmenter la concentration de globules rouges et qui devient un produit dopant interdit lorsqu'utilisé par des athlètes.

Trois des accusations touchent une cycliste québécoise de réputation internationale et son entraîneur, qu'une ordonnance de non-publication nous interdit de nommer.

Le Dr Duquette reconnaît avoir omis de procéder à une investigation médicale appropriée de l'entraîneur de la cycliste avant de lui prescrire de l'Epoétine pour anémie.

Il reconnaît aussi avoir négligé intempestivement et contrairement aux données de la science médicale de référer la cycliste en hématologie pour la période du 21 septembre 1998 au 1er juin 2001.

Dernier chef, il reconnaît avoir négligé d'inscrire au dossier médical de la cycliste la médication administrée dont de la Marcaine et de l'Eprex.

Le syndic du Collège des médecins recommande une radiation temporaire de quatre mois, de même qu'une limitation permanente de prescrire de l'Eprex et d'agir comme médecin d'athlète.

Pour l'avocat du syndic, il était important de sortir le médecin des gymnases.

Me Jacques Prévost (avocat du syndic du Collège des médecins) : On veut l'éloigner du monde des athlètes, comme médecin, pas comme observateur, mais comme médecin.

Michel Jean : C'est la Fédération québécoise des sports cyclistes qui a apporté cette affaire à l'attention du Collège des médecins. Son directeur général se dit heureux que le médecin soit sanctionné. Quant à l'athlète, maintenant qu'un médecin reconnaît lui avoir administré un produit interdit, elle devra éventuellement s'expliquer devant les instances sportives.

Louis Barbeau (Fédération québécoise des sports cyclistes) : Si, effectivement, il y a des membres chez-nous qui dans le cadre d'un plaidoyer de culpabilité, ont été également en infraction, il faut voir ce qui doit être fait pour s'assurer que ces gens-là également fassent face éventuellement à un comité de discipline interne ou doivent s'expliquer à tout le moins.

Michel Jean : La suite immédiate de cette affaire aura lieu demain à 9h30. Toutes les parties vont être à nouveau réunies dans cette salle pour entendre les arguments de l'avocat de la Société Radio-Canada, de La Presse et The Gazette qui va tenter de faire lever l'ordonnance de non-publication qui permettrait au public de connaître le nom de la cycliste concernée.
Michel Jean, Radio-Canada, Montréal.

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page mise en ligne le 10 novembre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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