20 octobre 2003

Le fabricant de vélos Victoria menacé de faillite

Francis Vailles

Le fabricant de vélos Victoria Précision, dans l'est de Montréal, est menacé de faillite par l'ancien propriétaire de l'entreprise, qui tente de récupérer l'argent qui lui est dû.

Philip Stanimir a vendu en 1999 l'entreprise fondée par son père, William, et son grand-père Constantine à la société américaine VP Sports. En juin dernier, il dirigeait encore l'entreprise et déclarait au journal Les Affaires opter pour l'assemblage de vélos plutôt que la fabrication, en raison de la vive concurrence chinoise.

Or, voilà que Philip Stanimir vient de déposer une requête pour mettre l'entreprise en faillite. Dans le document déposé au palais de justice, il soutient que Victoria est insolvable et énumère les fournisseurs qui veulent être remboursés. Selon la requête, l'entreprise doit à Philip Stanimir 503 761 $ plus les intérêts courus depuis janvier.

En juin, Victoria avait accordé à Philip Stanimir une hypothèque collatérale sur tous les biens mobiliers et immobiliers de l'entreprise pour garantir son prêt. En cas de faillite, M. Stanimir deviendrait donc le principal détenteur des éléments d'actif de l'entreprise.

Leader et Minelli
Victoria Précision est l'un des derniers fabricants de vélos au Canada, avec Procycle (CCM), en Beauce, et Raleigh à Oakville (Ontario).

L'entreprise fondée en 1941 fabrique environ 150 000 vélos par année. Les 220 employés de l'entreprise travaillent quatre mois par année.

Victoria fabriqué les bicyclettes de marque privée pour Wal-Mart au Canada, pour le Groupe Forzani et pour Marchands unis, entre autres. Elle vend également ses propres vélos sous la marque Leader et Minelii.

En juin, l'entreprise disait en être à sa dernière saison comme fabricant de cadres de vélos, puisque les Chinois fabriquent des cadres d'aussi bonne qualité à moindre coût. On parlait désormais d'assemblage pour Victoria.

Dans la requête de mise en faillite, déposée le 3 octobre, il est indiqué que Victoria est en défaut de paiement auprès de plusieurs créanciers, dont Manufacturer's Life Insurance Company (201 339 $) et le ministère du Revenu du Québec (344 399 $).

Le dossier en annexe de la requête fait également mention d'arrérages auprès des fournisseurs Delmar International et Mach 1, entre autres. Victoria est également en défaut de paiement de ses taxes foncières (114 833 $).

Sauvetage en vue ?
Au téléphone, un des employés de Victoria, rue Rouen, dans l'est de Montréal, soutient que l'entreprise est certes en difficulté mais qu'elle n'est pas en faillite et qu'elle tente de se refinancer. Impossible d'en savoir plus sur ce sauvetage possible. Victoria ne compte pas plus de 10 employés actuellement, en cette période hors saison.

Nous avons tenté, en vain, de joindre Philip Stanimir, la firme d'avocats qui le représente (Blake, Cassels & Graydon), de même que le syndic proposé dans la requête (Iannitello et Associés). Il a aussi été impossible de joindre les responsables de VP Sports.


page mise en ligne le 20 octobre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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