Élisabeth Fleury
Au moment d'écrire ces lignes, les policiers n'avaient toujours pas rencontré le suspect, un résidant de Québec âgé d'une soixantaine d'années. « On a son identité et on sait où il habite grâce au numéro de plaque d'immatriculation que les cyclistes ont eu le temps de noter, a précisé l'agent Jean Minguy, porte-parole de la police de Québec. Les policiers sont allés chez lui, mais il n'était pas là. »
En entrevue au Soleil, hier, le cycliste Charles Dionne a raconté que l'automobiliste avait klaxonné après lui et son copain sur le boulevard Valcartier. « Il nous a carrément coupé le chemin. Il s'est immobilisé à un arrêt, et je suis allé le rejoindre. J'ai cogné dans sa vitre et je lui demandé : “C'est quoi ton problème ?” Le gars sacrait, les baguettes en l'air... »
Enragé, le conducteur a accéléré et failli heurter le collègue de Dionne. « Je l'ai suivi et je l'ai rattrapé sur la rue Racine, a relaté le cycliste. Quand je suis arrivé à sa hauteur, j'ai vu qu'il avait un pied à terre et un marteau dans une main. J'ai donc décidé de refermer sa portière le plus fort possible pour éviter de recevoir son marteau. Mais le marteau m'a tout de même atteint dans le bas du dos. »
L'automobiliste a alors décidé de prendre en chasse les cyclistes, qui ont dû se réfugier derrière un cabanon. « Il a fallu se cacher dans une cour privée ! Les gens devaient vraiment se demander ce qu'on faisait là... On n'avait pas le choix, le gars était vraiment furieux. »
En entrevue sur les ondes de TVA, hier, l'automobiliste a donné une toute autre version, affirmant que les cyclistes avaient été « agressifs ». « Il (Dionne) a donné un coup de poing dans ma vitre », a soutenu le sexagénaire, ajoutant que Dionne lui aurait aussi montré le doigt d'honneur. « C'est complètement faux », a juré le cycliste.
page mise en ligne le 18 octobre 2003 par SVP