2 juin 2004

Bessette : « Comme faire du ski alpin en costume de bain ».

Ardnt l'emporte dans la flotte

Rigaud - Elles ont dû souffrir, les pauvres, grelotter surtout, et c'est finalement Judith Arndt qui s'est pointée la première, souriante et... trempée jusqu'aux os. .

Sous une pluie diluvienne et après 117 kilomètres à se geler les os, bref, dans des conditions d'enfer, l'Allemande de l'équipe Nurnberger Versicherung a remporté, au sprint, l'avant-dernière étape du Tour du Grand Montréal, hier, à Rigaud.

Mais elles en ont arraché, les coureuses, pour finir l'épreuve. Onze des 82 qui ont entamé la course n'ont d'ailleurs jamais croisé la ligne d'arrivée.

Les autres se sont vite engouffrées dans leur wagonnette d'équipe pour se changer et, surtout, se réchauffer un peu.

En remportant l'étape (avec un chrono de 3 heures 36 minutes 10 secondes) et, du coup, un boni de 10 secondes, Arndt a donc ravi le maillot jaune à sa coéquipière Petra Rossner.

Elle détient maintenant, au classement cumulatif provisoire, une avance de 11 secondes sur Dede Demet-Barry, de T-Mobile, et de 12 secondes sur Lyne Bessette, de Quark, huitième hier, deux secondes derrière Arndt.

Geneviève Jeanson, elle, se retrouve à 22 secondes de la tête, deux de plus que Manon Jutras, de S.A.T.S.

La dernière étape se tiendra ce soir, à Terrebonne.

La pire course
Il suffisait de voir Bessette se rendre à la caravane de son équipe, immédiatement après avoir fini la course, pour mesurer ce que les coureuses avaient dû endurer durant plus de trois heures et demie.

La cycliste de Knowlton avait la voix tremblante et marchait péniblement, complètement transie.

« J'avais l'impression de faire du ski alpin en costume de bain », a lancé Bessette une bonne quarantaine de minutes après la course, alors qu'elle commençait à peine à se réchauffer.

« J'aurais été prête à m'arrêter après seulement 20 kilomètres tellement j'étais gelée. Mais pour moi, il était impossible d'arrêter dans cette course-là.

« Je ne sentais plus mes mains ni mes bras, a-t-elle raconté. Côté conditions, ç'a été la pire course de ma carrière. Je suis contente d'avoir terminé dans le groupe de tête en dépit de cela. »

D'abord se réchauffer
Le fait de faire grimper la montée Bourget trois fois aux coureuses, comparativement à une dans le passé, n'aura finalement pas permis d'animer la course.

Le fait marquant a été cette longue échappée à trois d'Amy Moore, de Quark, Alison Wright, de Nobili, et Helen Kelly, de Rona.

Une épopée entamée au 37e kilomètre et qui leur a permis de prendre jusqu'à une avance de 2 minutes 47 secondes sur le peloton, qui restait bien tranquille. Moore, seule en fin de course, a tenu jusqu'à 4 km de l'arrivée.

Pas d'autre véritable attaque à signaler, ni d'éclatement du peloton dans les côtes.

« Ce n'était pas encore assez dur pour faire péter les affaires », a expliqué Geneviève Jeanson.

« En plus, dans le bout le plus abrupt de la côte Bourget, on faisait du survirage. Et de toute façon, c'était l'état d'esprit. On dirait que les filles roulaient fort pour se réchauffer. »

Jeanson n'a pas apprécié la pluie, mais elle était toutefois bien équipée, notamment avec « un super bon système pour garder les pieds secs... mais c'est secret », et ses gants de vaisselle en caoutchouc. « Tout le monde riait de moi sur la ligne de départ, a-t-elle raconté. Mais plus loin dans la course, c'est moi qui riais... »


page mise en ligne le 2 juin 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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