Ce fut la soirée Petra Rossner, hier, au Tour du Grand Montréal. L'Allemande a remporté le critérium disputé dans la Petite Italie, ce qui lui a permis de s'installer en tête de la course par étapes qui se poursuit aujourd'hui à Rigaud.
Redoutable finisseuse, Rossner s'est aisément imposée lors d'un sprint massif, devançant de deux longueurs de vélo sa compatriote Regina Schleicher. La Norvégienne Anita Valen s'est classée troisième. Certaine de sa victoire, Rossner a pu lever les bras en signe de victoire à quelque 20 mètres du fil d'arrivée.
Avec le jeu des bonifications en temps, Rossner est passée de la sixième à la première place au classement général. Sur le podium, l'athlète de 37 ans a enfilé pas moins de cinq maillots distinctifs, soit pour l'étape, le général, les sprints, les points et la meilleure des 35 ans et plus, un honneur dont elle se serait volontiers passée.
Rossner (Nurnberger)a complété les 50 kilomètres (50 boucles d'un kilomètre) en 1 h 09 m 38, pour une moyenne de 43,1 km/h. Une course très rapide aux dires de l'héroïne de la soirée. « Ça fait 20 ans que je fais des courses, et quand je dis que ça va vite, ça va vite », a déclaré Rossner, ancienne championne du monde sur route et gagnante du classement de la Coupe du monde en 2002.
« Mes coéquipières m'ont placée dans une excellente position dans les trois derniers tours et je n'avais plus qu'à faire mon travail. »
Au classement général, Rossner détient une priorité de trois secondes sur l'Américaine Tina Mayolo-Pic (Genesis), gagnante du prologue présenté en matinée à Lachine. L'Américaine Dede Demet-Barry suit à six secondes.
Troisième du prologue (+2 secondes), un contre-la-montre de 3,5 km, Lyne Besssette (Quark) a pour sa part fini dans le peloton dans le même temps que la gagnante. L'avancée de Rossner l'a cependant fait passer au quatrième rang du général, à sept secondes.
« Le classement n'a pratiquement pas changé ce soir. C'est parfait », à raconté Bessette, qui s'est tenue aux avant-postes pendant la majeure partie de la course. « J'étais là jusqu'à un demi-tour de la fin, mais ça joue du coude dans l'avant-dernier virage, où il y a plein de trous dans l'asphalte. » La cycliste de Knowlton a préféré jouer de prudence.
Geneviève Jeanson (Rona) a elle aussi fini dans le peloton. La gagnante de la Coupe du monde, samedi, se retrouve cependant au 2le rang du classement général (+17 secondes) en raison d'une contre-performance lors du contre-la-montre en matinée. Gagnante du prologue lors des deux éditions précédentes du Tour du Grand Montréal, Jeanson n'a pu faire mieux que la 2le place, à 12 secondes delà gagnante.
« Je me suis sentie comme une patate pendant toute la course ! a commenté la cycliste de l'équipe Rona au sujet de ce prologue où elle a complètement bousillé ses virages. Même avec le vent de dos, je ne réussissais pas à avancer. Je me suis même demandée si mes freins n'étaient pas collés. Je le savais en partant (que ça n'allait pas). Il n'y avait rien de spécial. Je n'ai pas d'excuses. »
Aujourd'hui, tout ce beau monde se retrouve à Rigaud pour la troisième étape, où tout s'était joué en 2003. Le parcours a été rallongé de 10 km (pour un total de 120 km) et la montée Bourget sera franchie trois fois plutôt qu'une. De quoi creuser des écarts et contribuer au spectacle.
Rossner et Mayolo-Pic étant essentiellement des sprinteuses, on peut s'attendre à une belle bagarre entre Demet-Barry, Bessette et Judith Arndt (cinquième au général) pour l'obtention du maillot jaune. Jeanson n'a pas non plus dit son dernier mot, elle dont l'écart avec ses principales rivales n'est pas astronomique. « Il serait peut-être temps que j'aille m'acheter des jambes! » a néanmoins pouffé Jeanson après le critérium éprouvant de la soirée.
page mise en ligne le 1er juin 2004 par SVP