3 juin 2004
TERREBONNE - Lyne Bessette a tout fait pour améliorer son sort, mais les sprints endiablés, ce n'est pas nécessairement sa spécialité. La cycliste de Knowlton a néanmoins conservé sa troisième place au classement général du Tour du Grand Montréal, hier soir, au terme de la quatrième et dernière étape présentée à Terrebonne.
Bessette a pris le septième rang de ce circuit routier de 80 kilomètres, étape remportée par l'Allemande Regina Schleicher. Pour espérer améliorer son sort, la cycliste de l'équipe Quark aurait eu besoin de finir parmi par les trois premières et ainsi grappiller les secondes de bonification.
« J'ai eu un bon sprint à la fin, mais je n'étais pas prête à jouer du coude. J'ai touché un peu aux freins dans l'avant-dernier virage. C'est ça le vélo, mais je ne suis pas prête à y laisser ma vie », a raconté Bessette, troisième du général à 10 secondes de la gagnante, l'Allemande Judith Arndt.
Bessette songeait peut-être à sa participation prochaine aux Jeux olympiques lorsqu'elle s'est un peu retenue dans l'étroite avant-dernière courbe, barricadée par des clôtures. À la fin de l'épreuve, Bessette a d'ailleurs reçu une chaleureuse accolade de la coureuse et future collègue olympienne Émilie Mondor, une amie qu'elle a connue à la fin de sa carrière en athlétisme.
Deuxième de l'étape qui n'a donné lieu à aucune échappée, la championne norvégienne sur route Anita Valen a soufflé la deuxième place au général à Bessette. «Je savais que je devais bien me classer dans le sprint pour espérer être sur le podium du général », a déclaré Valen. Cette dernière a convenu que l'agressivité prévalait dans les 500 derniers mètres, spécifiant que ce n'était pas une place pour les « poules mouillées »...
Vers la fin de la course, la grande gagnante, Judith Arndt, craignait les visées de Valen, une coureuse « dangereuse » dans les virages serrés. L'Allemande a remercié sa coéquipière et compatriote Petra Rossner, qui a joué son rôle à merveille en empochant les neuf secondes de bonification attribuées à la gagnante des trois sprints intermédiaires.
« Ça a été une telle bataille à la fin. J'étais cuite mentalement », a raconté Arndt, néanmoins surprise que ses rivales canadiennes ne l'attaquent pas davantage, elle qui ne comptait que sur deux coéquipières pour l'épauler. « Moi, c'est ce que j'aurais fait en tout cas. Tant mieux pour moi. »
Gagnante du Grand Prix féminin du Canada disputé l'an dernier dans la région du lac Saint-Jean, Arndt a grandement apprécié son séjour en sol canadien. « C'est l'une des plus belles à laquelle j'ai participé. J'ai vraiment aimé le critérium dans la Petite Italie. Il y a beaucoup de monde qui vient nous voir, ce qui n'est cas en Europe. »
La surprise du jour est venue de la jeune Canadienne Laura Yoisten, troisième de l'étape. La coureuse de 20 ans, originaire de Calgary, est une transfuge de la piste.
De son côté, Geneviève Jeanson s'est tenue bien tranquille dans le peloton pour prendre le 22e rang de l'étape, à sept secondes de la première. Elle conclut le Tour du Grand Montréal à la 15e place, à 30 secondes de Arndt. Après sa victoire émotive de samedi sur le mont Royal, Jeanson se consacrera maintenant à sa préparation pour le contre-la-montre en prévision des championnats canadiens, disputés à la fin juin à Kamloops.
page mise en ligne le 3 juin 2004 par SVP
