28 mai 2004


photo : Guy Maguire

« C'est un oubli et c'est de ma faute »
- Geneviève Jeanson

Geneviève Jeanson a craqué hier. La cycliste a fondu en larmes. « Je croyais ma vie finie », a-t-elle dit. Pourtant, quelques minutes plus tôt, une Jeanson frondeuse se disait « à 100 % », tant physiquement que mentalement, malgré la nouvelle controverse qui l'entoure.

Dominic Fugère et Presse Canadienne

La cycliste de Lachine affrontait hier une meute de journalistes venue recueillir ses commentaires sur le contrôle de dopage auquel elle a omis de se soumettre à la course cycliste La Flèche Wallonne, le 21 avril dernier, et qui pourrait l'écarter des Jeux olympiques d'Athènes.

Depuis qu'elle a été exclue des championnats mondiaux de cyclisme pour avoir présenté un taux d'hématocrite trop élevé, l'automne dernier, Jeanson est pourtant sommée de se présenter à un tel contrôle après chaque épreuve.

Lorsqu'un journaliste lui a demandé pourquoi elle n'avait pas été plus vigilante alors qu'elle se savait sous haute surveillance par les instances antidopage, Geneviève Jeanson s'est pris le visage et s'est mise à sangloter.

Le porte-parole de l'équipe RONA, Daniel Larouche, a tenté de mettre fin au point de presse, mais la cycliste a plutôt choisi de poursuivre.

« C'est un oubli et c'est de ma faute », a-t-elle confié.

« Les filles étaient toutes là. On était là. On est resté à côté de la ligne jusqu'à cinq, six heures. On parlait avec les gens mais personne n'y a pensé. C'est nono à dire. Je n'y suis pas allée. »


Geneviève Jeanson n'a pu retenir ses larmes en commentant l'imbroglio dans laquelle elle se retrouve plongée.
photo : Guy Maguire

Secouée par le contrôle matinal
Au cours de la matinée de ce 21 avril, Jeanson avait échoué à un test de l'équipe médicale antidopage de l'UCI. Son taux d'hématocrite dans le sang dépassait la norme permise, mais une analyse de l'échantillon B l'a ensuite disculpée, lui permettant de prendre le départ de la course. Son taux s'est alors élevée à 44,9, « cinq points plus bas », a-t-elle noté.

« Je savais que j'avais un taux normal et quand on m'a dit que le taux était de 49,5, j'étais en panique.

« Ils m'ont dit au revoir. Ils m'ont sacrée dehors. C'était dur. J'étais sûre que j'étais morte. Je pensais que ma vie était finie. Ils ont des machines à 500 000 $ et c'est impensable qu'il puisse y avoir un tel écart. Je ne comprenais pas. Je savais que c'était impossible.

« De plus, j'avais été obligée de donner mon échantillon d'urine devant un homme, car il n'y avait pas d'infirmière. Ils m'ont dit que je pouvais attendre de le faire devant une femme», expliquait l'athlète de 23 ans en précisant qu'elle craignait cependant que le délai ne l'empêche de prendre le départ de l'épreuve.

Hier, Geneviève Jeanson a dit qu'elle avait transmis ces explications à l'agence antidopage américaine (USADA) qui doit recommander à l'Union cycliste internationale (UCI) la sanction à imposer à Jeanson.

Elle est passible d'une suspension de un à six mois. Elle pourrait aussi s'en tirer avec un simple avertissement si ses explications convainquent l'USADA d'une telle clémence.

L'UCI devra cependant tenir compte que les tests réalisés en matinée ont été signés par Geneviève Jeanson qui a ainsi accepté la façon dont son échantillon d'urine a été prélevé.

« Sur le formulaire antidopage (rubrique 15), Mme Jeanson n'a émis aucune remarque quant au déroulement du contrôle urinaire ayant eu lieu le matin de la course, a expliqué Christian Varin, responsable des contrôles de dopage pour l'UCI. Elle a ainsi confirmé la régularité du contrôle. »

Pour le moment, elle n'entend pas abandonner malgré les tuiles qui s'abattent sur elle. « Je vais finir quand je vais être tannée », a-t-elle tranché.


page mise en ligne le 28 mai 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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