Tous les projecteurs sur Jeanson
La cycliste de 22 ans s'effondre en pleurs en conférence de presse
Ce devait être la conférence de presse annonçant l'épreuve de Coupe du monde de cyclisme féminin qui sera présentée demain sur le mont Royal. Ce fut plutôt la conférence de presse de Geneviève Jeanson, hier matin, dans un restaurant du centre-ville de Montréal.
Attendue de pied ferme par les médias locaux et nationaux, Jeanson a dû répéter en long et en large les circonstances qui ont mené à son oubli de se présenter à un contrôle antidopage au terme de la Flèche Walonne, le 21 avril, en Belgique.
Cette omission risque de valoir à la cycliste de 22 ans une suspension d'un à six mois, ce qui la priverait d'une participation aux Jeux olympiques d'Athènes. Son dossier est présentement entre les mains de l'Agence antidopage américaine (USADA), qui devrait recommander une sanction à l'Union cycliste internationale (UCI) en juin.
Relatant les événements de la Flèche Wallonne, Jeanson a fondu en larmes. Quand un représentant de l'UCI lui a annoncé qu'un premier échantillon sanguin avait révélé un taux d'hématocrite surpassant la limite permise, elle a pensé que sa « vie était finie ». Un deuxième test sur un échantillon B a toutefois démontré que son taux d'hématocrite était dans les normes permises.
« Je ne savais pas ce qui arrivait, a pu poursuivre Jeanson après s'être remise tant bien que mal de ses émotions. Quand ils m'ont dit : l'échantillon B est à 44,9, va-t-en, c'est fini, au revoir, ils m'ont sacré dehors. Là, j'ai trouvé ça dur. Je pensais que j'étais morte. »
Jeanson a ensuite répondu à toutes les questions, en français comme en anglais, et a accordé quelques entrevues individuelles.
Contrariée par la tournure que prenait la conférence de presse, la coureuse française Jeannie Longo a fait la leçon aux journalistes. « Vous savez ce que j'aurais aimé, c'est que vous posiez plus de questions sur le sport. C'est plus positif », a lancé l'athlète de 45 ans, qui en sera probablement à sa dernière présence sur le mont Royal, demain.
De son côté, le président de l'épreuve montréalaise de la Coupe du monde, Daniel Manibal, ne s'est pas offusqué des nombreuses questions au sujet de la dernière controverse entourant Jeanson. « Geneviève est l'une des favorites pour gagner samedi. Les gens l'aiment, la connaissent et veulent savoir. Ça fait partie intégrante du show », a-t-il expliqué.
Qualification olympique
Demain, Jeanson tentera de mettre de côté ses récents tourments pour satisfaire au critère de sélection du Comité olympique canadien (COC) en finissant parmi les huit premières. Question : cherchera-t-elle à ménager ses énergies pour s'assurer un classement dans le top huit ou risquera-t-elle le tout pour le tout en visant la victoire ? « On verra bien le matin de la course », s'est contentée de répondre la gagnante en 2001 et 2003.
Advenant un échec sur le mont Royal, Jeanson aurait deux autres courses pour répondre au critère, soit de lundi à mercredi au Tour du Grand Montréal, et le 6 juin, à la classique Wachovia Liberty à Philadelphie.
Pour le moment, seules trois Canadiennes ont obtenu leur critère de qualification du COC, soit Lyne Bessette, Manon Jutras et Sue Palmer-Komar, qui seront toutes du départ demain. Trois places sont disponibles pour la course sur route des Jeux d'Athènes. Meilleure Canadienne au classement de l'UCI (10e), Bessette est à toutes fins utiles assurée de sa sélection.
page mise en ligne le 28 mai 2004 par SVP