Il ne manque qu'une victoire à son palmarès à Montréal
Deuxième en 1999,12e en 2000, troisième en 2001, sixième en 2002 et septième l'an dernier, Lyne Bessette a connu sa part de succès lors de la Coupe du monde de cyclisme féminin sur le mont Royal. Tout ce qui manque à son palmarès, c'est une victoire. Est-ce son année ?
Tout en s'appliquant à relativiser les attentes, Bessette croit en ses chances de l'emporter cet après-midi sur les pentes de Camilien-Houde. « C'est sûr qu'à Montréal, les gens s'attendent à des performances. Ils doivent quand même comprendre qu'on se mesure aux meilleures filles au monde. Oui, j'ai des chances. Ça va dépendre de ce que j'ai dans les jambes ce jour-là », a raconté Bessette jeudi en marge de la conférence de presse annonçant l'événement.
Au fil de la conversation on sent néanmoins la cycliste originaire de l'Estrie confiante en ses moyens. Sereine, aussi, après une expérience amère à son retour des Mondiaux de Hamilton, l'automne dernier. Elle s'était alors fait remettre sur le nez des propos dénonciateurs à l'endroit de Geneviève Jeanson, un épisode qu'elle dit avoir mis derrière elle.
L'athlète de 29 ans a connu le meilleur début de saison de sa carrière sur la scène nord-américaine au sein de sa nouvelle équipe Quark. Ses victoires printanières aux courses par étapes Pomona Valley, Redlands et Sea Otter en témoignent.
Face à un peloton plus relevé en Europe, Bessette a pris la deuxième place au Tour de Berne et s'est classée cinquième au Tour de l'Aude, une course par étapes qui s'est terminée dimanche dans le sud de la France.
« Je me suis bien sentie au Tour de l'Aude, même si j'ai connu une journée un peu moins bonne. J'avais de bonnes jambes lors de la dernière journée, ce qui est encourageant », a expliqué Bessette, gagnante en 1999 et 2001. Elle avait pris le deuxième rang l'an dernier, mais elle était revenue au pays un peu surtaxée.
Après une association de presque cinq ans avec la puissante formation Saturn, Bessette se retrouve dans un environnement plus modeste chez Quark, qui compte aussi dans ses rangs les jeunes Québécoises Audrey Lemieux et Émilie Roy. Le changement lui plaît.
« Jusqu'à maintenant, c'est vraiment positif. Il y a moins de stress, moins de pression et moins de fla-flas un peu. L'expérience avec Saturn a été extrêmement positive, mais on me demandait de toujours suivre la ligne de l'équipe. Il fallait gagner toutes les courses et participer à beaucoup plus d'événements de relations publiques. Chez Quark, on en demande moins de ce côté et on peut se concentrer plus sur le vélo. »
En ce qui concerne les Jeux olympiques, Bessette est pratiquement assurée de se rendre à Athènes. Elle a satisfait aux trois critères du Comité olympique canadien et elle est actuellement la première Canadienne au classement de l'Union cycliste internationale (10e au total). Si elle maintient sa position de meilleure au pays, sa sélection sera automatique.
Une médaille à Athènes, un scénario envisageable, « changerait des choses », aux dires de Bessette, qui songerait alors à se retirer du cyclisme sur route. Déjà ? « J'aurai 30 ans l'an prochain et je fais du sport de compétition depuis que j'ai 10 ans, a-t-elle fait valoir. J'ai le goût de faire autre chose. J'aimerais avant tout voyager et toucher à la restauration. Je pourrais aussi me consacrer un peu plus sérieusement au cyclo-cross. C'est certain que je vais être encore reliée au monde du sport, mais plus autant comme athlète. »
En attendant, Bessette cherchera aujourd'hui à combler les attentes de ses partisans lors de la Coupe du monde du mont Royal, elle dont la notoriété a largement contribué à faire de cet événement un succès retentissant.
page mise en ligne le 29 mai 2004 par SVP