31 mai 2004
Michel Lamarche
MONTREAL (PC) - Douze minutes à peine après le lancement du contre-la-montre de Lachine, première des quatre étapes du Tour du Grand Montréal, lundi midi, Geneviève Jeanson savait déjà qu'elle ne monterait pas sur la plus haute marche du podium, comme lors des deux dernières années. Mais elle ne se doutait peut-être pas encore qu'elle raterait le top-20.
Après son éclatante victoire au mont Royal, samedi, dans des conditions des plus adverses, Jeanson ne s'est jamais sentie à l'aise devant les siens et lors de son épreuve fétiche, et elle a dû se contenter de la 21e position.
Huitième à prendre le départ, Jeanson (RONA) a négocié le tracé de 3,5 km en quatre minutes et 8,41 secondes, presque 12 secondes derrière la gagnante, l'Américaine Tina Mayolo-Pic (3:56,59), de l'équipe Genesis Scuba/FCCC.
En guise de comparaison, Jeanson avait remporté la compétition en 3:52, il y a un an.
Deirdre Demet-Barry (T-Mobile), une autre Américaine, a pris le deuxième rang à 1,04 seconde de sa compatriote.
La Québécoise Lyne Bessette (Quark) a complété l'étape en 3:58,03, ce qui lui a conféré le troisième échelon, tout comme l'an dernier.
La cycliste du lac Brome a devancé par seulement 24 centièmes de seconde l'Allemande Judith Arndt (Nurnberger Versicherung), troisième au classement général de la coupe du monde.
L'Américaine Candice Blickem (Genesis Scuba/FCCC) et l'Allemande Petra Rossner (Nurnberger Versicherung) sont les deux seules autres cyclistes à avoir inscrit des chronos inférieurs à quatre minutes.
La Montréalaise Manon Jutras (Team S.A.T.S.) s'est classée 15e, en 4:06, à peine une seconde derrière les Canadiennes Amy Moore (Quark) et Susan Palmer-Komar (Genesis Scuba/FCCCC).
Audrey Lemieux (Quark), d'Alma, qui n'est âgée que de 19 ans, a terminé au 37e rang, grâce à un temps de 4:16,04.
Comme une patate !
Jeanson était incapable d'expliquer sa contre-performance, lundi midi.
"Je me suis sentie comme une patate! Avec le vent de dos, je n'avançais pas. Je me demandais si mes freins étaient collés. Je n'ai aucune idée (de ce qui s'est passé), a lancé Jeanson.
"En partant, je le savais, a-t-elle ajouté. Je n'avais pas de mauvaises jambes, mais j'avais de la misère à monter en haut de 50 km/h. Au départ, on avait le vent dans le dos et pourtant, j'ai été incapable de prendre ma vitesse. Je savais qu'en revenant avec le vent de face, j'allais en arracher. Je suis déçue car j'habite à Lachine et c'est un parcours vraiment le 'fun'. Je pensais en avoir plus dans le réservoir."
André Aubut, l'entraîneur sportif de Jeanson et d'Equipe Rona, était d'avis que sa protégée n'avait pas le feu sacré qui a caractérisé sa course de samedi. Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, Jeanson n'a qu'un objectif en tête: les sélections olympiques canadiennes.
"Après samedi, il y a eu une sorte de relâchement. C'est un peu comme un lion que l'on vient de nourrir, a-t-il imagé. Geneviève était moins motivée. De toute façon, sa tête est déjà aux sélections olympiques. C'est là-dessus qu'on se concentre. Gagner le tour n'est pas ce qui importe le plus."
Nullement ennuyée par les crampes à la cuisse qui l'ont gênée dans la montée finale, samedi, Bessette était entièrement satisfaite de sa course.
"C'est bon pour la confiance. Je voulais courir en bas de quatre minutes et je savais que je pouvais y arriver. J'ai eu droit à un bon massage à la cuisse avant la course, et je n'ai eu aucun problème."
La deuxième étape sera présentée lundi soir dans le quartier de la petite Italie de Montréal. Les coureuses s'attaqueront à un critérium de 50 kilomètres.
page mise en ligne le 31 mai 2004 par SVP
