13 juillet 2005
Une belle vielle course de vélo
En 1957, Jean Toulgoat arrivait de Moelan-sur-Mer, en Bretagne, et venait de s'installer à Québec. Il avait 27 ans, il s'est remis à l'entraînement et a remporté la course cycliste Québec-Montréal. M. Toulgoat était présent, hier, à une conférence de presse où il était question de la même course, qui aura lieu le 7 août et qui s'appelle maintenant la Classique Louis-Garneau.
(Louis Garneau y était lui aussi. Vous vous souvenez de lui ? Il avait pris la reine d'Angleterre par l'épaule pour se faire photographier. La photo avait fait le tour du monde et scandalisé les Britanniques.)
M. Toulgoat, donc, qui aura 76 ans « dans l'année », se souvient très bien de ce 19 août 1957.
« Je pense que c'est ce jour-là qu'un avion commercial s'était écrasé dans le coin d'Issoudun... Il faisait très chaud, il y avait un vent d'ouest. Il faut savoir qu'à l'époque, on faisait Québec-Montréal alors qu'aujourd'hui, c'est Montréal-Québec. Alors, on avait le vent de face. On partait du Château Frontenac et on arrivait à Montréal-Nord. Je me souviens d'avoir souffert, mais si on ne souffre pas en vélo, on n'a pas d'affaire là.
« Il y avait de la construction près de la ligne d'arrivée et j'ai pris la mauvaise voie. Les spectateurs ont vu arriver un cycliste de Toronto, ils croyaient qu'il était seul et qu'il gagnait la course. Mais je suis réapparu et je l'ai dépassé avant le fil...
« À l'époque, on recevait des marchandises comme prix. On était amateur et on n'avait pas le droit de recevoir de l'argent. Mais aujourd'hui, on peut le dire, j'ai reçu de l'argent quand même... »
La course Montréal-Québec existe depuis 1931. C'est Zénon St-Laurent qui a remporté les deux premières éditions. Elle est disparue pendant quelques années avant de ressusciter en 2002. Dominique Perras, un de nos cyclistes pas piqués des vers, y était. Il a remporté celle de l'an dernier. Hier, il regardait un vélo de l'époque, un vélo de course des années 1950. Ce jeune homme hi-tech semblait fasciné.
« Ils n'avaient qu'une vitesse, c'est incroyable. Quand il y avait de bonnes côtes, ils s'arrêtaient, enlevaient la roue arrière, la replaçaient autrement et ils repartaient... » (J'avoue que je n'ai toujours pas compris ce que Dominique m'a expliqué, même si je faisais oui de la tête...)
Jean Toulgoat avait pris 8 h 39 pour parcourir (le vent de face, précise-t-il) la distance entre Quebec et Montréal (270 kilomètres) en 1957. Perras a mis cinq heures pile l'an dernier. « Il y avait un bon vent de dos. Avec un vent de face, j'aurais pris entre cinq et six heures... »
Ces jours-ci, Perras et ses complices passent pas mal de temps devant la télé, rapport au Tour de France.
« Armstrong est en très bonne position pour gagner le Tour. Je l'ai vu ce matin. Il a gagné l'épreuve et il s'est étiré. Ça veut dire qu'il lui reste pas mal de forces... »
Perras a déjà côtoyé Lance Armstrong dans des courses en Europe.
« J'ai déjà bavardé brièvement avec lui dans le peloton. Mais il y a tellement de gens autour de lui qu'on essaie de le laisser en paix. Et puis on a toujours peur de l'accrocher et de le faire tomber.
« Le père d'un de mes amis souffre d'un cancer. Alors j'ai demandé à un des adjoints d'Armstrong s'il pouvait lui envoyer un mot. Le père de mon ami a reçu deux casquettes autographiées avec un mot d'encouragement de Lance Armstrong. »
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