MADRID (AFP) - Sportive accomplie, la Suissesse Karen Thurig a conservé son titre du contre-la-montre dames dans les Championnats du monde de cyclisme sur route, mercredi matin à Madrid, avant de s'attaquer au triathlon "Ironman" de Hawaï.

A 33 ans, Thurig parvient à mener de front ses deux carrières après avoir gagné ses premiers titres dans le duathlon (course à pied, vélo). Elle s'illustre dans le cyclisme, surtout l'effort individuel, et brille également dans l'exigeant triathlon longue distance.

Gagnante de l'Ironman de Zurich (et 14e temps scratch !), la Suissesse du canton de Lucerne s'est qualifiée de nouveau pour l'épreuve-reine de la spécialité. L'an dernier, des crampes l'avaient contrainte à l'abandon à Hawaï, le lieu mythique du triathlon où elle s'est déjà classée deuxième.

Cette jeune femme élancée (1,83 m pour 64 kg), qui a joué aussi au volley-ball de haut niveau et a gardé un goût prononcé pour l'équitation ("mon hobby", dit-elle), a enrichi un palmarès cycliste ouvert tardivement en 2002.

Dès ses débuts, Thurig avait décroché le bronze à Zolder (Belgique) avant de prendre la troisième place des JO d'Athènes et de gagner l'année passée la course mondiale à Bardolino (Italie).

A Madrid, dans les bois de la Casa de Campo à l'ouest de la capitale espagnole, la Suissesse a surmonté le handicap d'un parcours qui ne l'avantageait guère, à cause d'une descente serrée pour finir. Elle a préservé 5 secondes d'avance sur l'Espagnole Joane Somarriba, elle aussi prudente dans le final, pour boucler les 21,9 kilomètres à la moyenne de 45,544 km/h.

Pour ses derniers Championnats du monde, Somarriba s'est déclarée "satisfaite" d'une médaille d'argent qui conclut une carrière fournie.

L'Américaine Kristin Armstrong, sans lien de parenté avec le septuple vainqueur du Tour de France, a privé enfin de la médaille de bronze l'Allemande Judith Arndt, dont la participation était incertaine par la faute d'une préparation gâchée par un virus.

Côté français, Edwige Pitel a terminé à une douzième place loin de la satisfaire. Marina Jaunatre, pour sa découverte du haut niveau, s'est classée 25e.

Cinq autre titres doivent être décernés à l'occasion de ces Championnats du monde, où une autre course, pour la présidence de l'Union cycliste internationale (UCI), est également prévue.

Les courses en ligne auront lieu samedi et dimanche au centre de la ville, sur le prestigieux Paseo de la Castellana (le site d'arrivée de la Vuelta).

Le parcours, peu sélectif, doit en principe privilégier les routiers-sprinteurs. L'Italien Alessandro Petacchi, l'Australien Robbie McEwen et le Belge Tom Boonen, les trois favoris théoriques, se sont convaincus de leurs chances sur un pareil tracé qui aurait également convenu au tenant du titre, l'Espagnol Oscar Freire, s'il n'avait dû renoncer pour blessure à briguer le record d'un quatrième titre.

Les Espagnols, avantagés par la proximité des dates de la Vuelta, ont été comblés ces dernières années par leurs quatre victoires en six éditions. Ils ont reporté cette fois l'essentiel de leurs espoirs sur Alejandro Valverde, à court de compétition toutefois, pour ce retour des Mondiaux dans leur pays après huit ans d'attente (Saint-Sébastien 1997).

Pour des raisons diverses, les trois premiers du ProTour (Di Luca, Ullrich, Armstrong) sont absents du rendez-vous dont la formule a été modifiée pour la course-phare. Désormais, une sélection nationale ne peut retenir au maximum que neuf coureurs (contre douze auparavant).

En marge des compétitions, l'élection à la présidence de l'UCI s'annonce au moins aussi tumultueuse. L'avancée de l'Irlandais Pat McQuaid, promis à la succession de Hein Verbruggen par le comité directeur de la fédération internationale, a été enrayée ces dernières semaines par une série de procédures déclenchées par le Malais Darshan Singh et surtout l'Allemande Sylvia Schenk.

Du coup, le président en titre s'est déclaré candidat, contrairement à son intention initiale de ne pas solliciter un quatrième mandat (de quatre ans). Par précaution, a expliqué Hein Verbruggen, en se réservant la possibilité de se retirer avant l'élection fixée vendredi.

Derniers épisodes du feuilleton, McQuaid a obtenu finalement le feu vert de la commission d'éthique de l'UCI pour postuler à la présidence. Quant à la fédération espagnole, très engagée derrière son candidat Gregorio Moreno, elle a engagé une procédure devant un tribunal civil suisse afin que Verbruggen ne puisse présider le Congrès électif.

Au bilan, quatre candidatures (McQuaid, Singh, Moreno, Verbruggen) ont été déposées dans les délais. Le tout, sur fond de désaccord toujours ouvert entre l'UCI et les organisateurs des trois grands tours, dont celui de la Vuelta... qui est le maître d'oeuvre de l'accueil des Mondiaux à Madrid.

Classement du contre-la-montre dames :
1. Karen Thurig (SUI), les 21,9 km en 28:51
2. Joane Somarriba (ESP) à 05
3. Kristin Armstrong (USA) 39
4. Judith Arndt (ALL) 56
5. Amber Neben (USA) 57
6. Zoulfia Zabirova (KZK) 1:01
7. Mirjam Melchers (PBS) 1:02
8. Christine Thorburn (USA) 1:13
9. Svetlana Bubnenkova (RUS) 1:38
10. Edita Pucinskaite (LIT) 1:41.
11. Christiane Soeder (AUT) 1:45
12. Edwige Pitel (FRA) 1:55
13. Priska Doppmann (SUI) 1:57
14. Oenone Wood (AUS) 2:00
15. Nicole Braendli (SUI) 2:09
16. Tatiana Guderzo (ITA) 2:12
17. Susanne Ljungskog (SUE) 2:13
18. Madeleine Sandig (ALL) 2:16
19. Susan Palmer-Komar (CAN) 2:28
20. Dori Ruano (ESP) 2:31
21. Sara Carrigan (AUS) 2:36
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25. Marina Jaunatre (FRA) 2:46
38 concurrentes classées

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