18 janvier 2001 et 21 janvier 2001

COURRIER

VIRAGE DANGEREUX

À monsieur Guy Chevrette, ministre des Transports.

En tant que mère de petits piétons montréalais, piétonne moi-même et cycliste au quotidien, je désapprouve totalement votre projet-pilote d'autoriser le virage à droite sur feu rouge. Les planificateurs urbains du service de circulation de la Ville de Montréal sont formels, les experts de l'INRS aussi : cette politique entraînera des risques accrus pour les piétons et les cyclistes. Ces risques ne sont pas choses abstraites pour les gens comme moi ; cela veut dire plus de blessés et plus de morts. Lorsque vous parlez de risques accrus de x %, cela totalise en fin d'année un nombre très précis de drames humains, de vies brisées. Lorsque vous dites : «Nous aviserons si des complications se présentent», cela veut dire qu'entre-temps, pour mener à bien cette expérience, il aura fallu sacrifier quelques personnes pour confirmer ce que les experts ont déjà étudié en long et en large.

De plus, les automobilistes originaires de régions où ce genre de virage sera autorisé effectueront, par habitude ou par ignorance, le virage à droite sur feu rouge sur le territoire de Montréal, ce qui créera toute une série d'imbroglios dont les piétons et les cyclistes montréalais feront les frais. Il est impossible de gérer adéquatement quoi que ce soit par des politiques ambiguës fondées sur le principe du deux poids, deux mesures.

Cette décision, monsieur le ministre, vous la prenez sans aucune justification valable si ce n'est un partipris pour le «confort» des automobilistes-électeurs. Espérons qu'un nombre limité de victimes soit suffisant pour vous convaincre de faire marche arrière. Pour ma part, une seule victime attestée par un coroner qui relierait explicitement le décès à la nouvelle réglementation suffirait amplement à me convaincre.

Vous, votre limite, vous la placez où ?
Marie-Michelle Poisson, Montréal


page mise en ligne le 18 janvier 2001 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca