Le Tour de l'Abitibi 2002

18 juillet 2002

VAL-D'OR - Le Tour de l'Abitibi peut s'enorgueillir de compter sur trois femmes en or avec la présence des Natacha Tremblay, Marka Wise et Laura Charemeda à la tête de leurs formations respectives.

Les trois femmes sont respectées par les autres entraîneurs masculins et ils n'ont pas à craindre des remarques sexistes comme celles faites à Tremblay l'an dernier en France.

« Les femmes ne devraient pas êtres admises à titre de directrice sportive », lui avait lancé un phallocrate organisateur alors qu'elle dirigeait la formation féminine québécoise.

Ce cher macho, que la charité chrétienne nous empêche d'identifier, aurait trouvé chaussure à son pied s'il avait rencontré Mme Wise qui dirige la formation américaine NorthEast Regional B.

« Je n'ai rien à foutre de ce genre d'individus. Le monde du sport a toujours été sexiste, moi, j'ai fait ce que j'aimais faire», a lancé cette sympathique grand-mère de 67 ans.

« L'an dernier, j'ai dirigé mon équipe au Tour de la Havane et encore là j'étais la seule femme », a déclaré celle qui était bien contente de compter deux autres consoeurs à Val-d'Or.

Mme Wise, qui en est à sa troisième visite en Abitibi, a été une sportive accomplie toute sa vie et elle ne s'en est jamais laissé imposer.

Dans son curriculum vitae, on peut lire qu'elle excellait au golf (handicap de 9) et qu'elle s'est adonné au hockey sur gazon et au badminton.

Elle a fondé son club en 1992 après avoir été officielle pendant 17 ans.

« J'aurais bien aimé participer à des courses de vélo, mais il n'y en avait pas dans les années 1950 », a-t-elle fait remarquer.

Natacha Tremblay, Marka Wise et Laura Charameda n'ont rien à envier
à leurs vis-à-vis maculins en ce qui concerne la tratégie.

Aucun complexe
Si Tremblay, âgée de 23 ans, a vécu une mauvaise expérience en Europe, ce ne fut pas le cas pour Charameda qui a dirigé sa formation Team Swift pendant un mois en Italie, l'année dernière.

Il faut dire que la Californienne avait ses lettres de noblesse : 11 ans à titre de cycliste professionnelle; championne américaine; membre de l'équipe italienne Sanson; troisième aux championnats mondiaux de 1993 et deux titres au Tour de Sicile.

« Je n'ai pas eu à vivre les mêmes problèmes de Natacha, car ils me connaissaient. Ils savaient que je connaissais le vélo, c'est une grande différence », a indiqué l'ex-cycliste âgée de 38 ans.

Comme ses deux consoeurs, Charameda croit qu'une femme peut très bien agir à titre de directrice sportive d'une équipe.

« Les femmes doivent certainement travailler plus fort pour se sentir confortables, mais toutes celles que j'ai rencontrées possédaient les connaissances pour occuper le poste », a déclaré celle qui en est à sa première visite en Abitibi.

Malgré le machisme qui peut encore exister, à certains endroits, les trois directrices sportives ne changeraient pour rien au monde leur travail. Que les machos se le tiennent pour dit !

une page mise en ligne le 18 juillet 2002 par SVP