illustration : Gaboury
P't'être ben qu'oui,
p't'être ben qu'oui
Hiver 2002
P't'être ben qu'oui,
p't'être ben qu'oui
Jacques Sennéchael
Fabienne Larouche peut aller se rhabiller, côté rebondissements, la saga du virage à droite au feu rouge (VDFR) l'emporte sur ses meilleurs scénarios.
En janvier 2001, un projet pilote est implanté dans quelques municipalités du Québec. Un peu plus tard, le ministre des Transports Guy Chevrette se fait accuser d'avoir effectué une lecture tendancieuse du rapport sur le VDFR. Son successeur, Serge Ménard, s'empresse de prolonger l'existence du projet pilote tout en demandant à un expert d'étudier la question de près. Les opposants au projet se frottent les mains : le VDFR a du plomb dans l'aile.
Le rapport de Michel Gou, ingénieur, professeur titulaire au département de génie mécanique de l'École polytechnique de Montréal et directeur de l'équipe de recherche en sécurité routière, n'est pas équivoque. Les avantages en matière d'économie d'énergie et de temps du VDFR sont peu perceptibles et ses répercussions sur la sécurité routière ne sont pas si significatifs que cela, même si on compte une moyenne de 162 collisions avec blessé par année. Qu'à cela ne tienne, il propose d'autres interventions qui auraient un effet certain sur les économies d'énergie. Il conclut son rapport en écrivant: « je ne crois pas qu'il soit opportun d'implanter le VDFR au Québec. »
Très vite, Serge Ménard annonce que le VDFR sera implanté partout au Québec sauf à Montréal, et ce, dès le printemps 2003. Quant au comportement délinquant des automobilistes, cyclistes et piétons révélé par le rapport, « on va le changer, notamment dans leur façon de partager la chaussée », précise le ministre.
Le cas de Montréal reste à étudier. Comme New York, Montréal ira peut-être à l'encontre de la tendance nord-américaine. Certains suggèrent que le VDFR soit autorisé dans certains quartiers et pas dans d'autres. Bonjour l'harmonisation !
En attendant, monsieur Gou a remis son rapport dans sa serviette et un sondage a révélé que 62 % des Québécois étaient en faveur du VDFR.
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