La 10ième Rencontre annuelle
des Clubs cyclistes du Québec

Éthique et techniques
du peloton

Le cycliste est un conducteur de véhicule au sens de la loi et doit accepter ses responsabilités et connaître ses droits. La plupart du temps, le cycliste partage la chaussée avec les véhicules motorisés et doit conduire de façon à assurer sa sécurité tout en maintenant une circulation continue. Pour atteindre ces buts, il est nécessaire de se conformer au code de la sécurité routière de la province. De plus, le comportement du cycliste à l'égard des automobilistes et des autres cyclistes détermine le type de respect manifesté à son égard : politesse et courtoisie sont un gage de bonne entente avec les autres usagers de la route. Dans le cas d'une altercation avec un automobiliste, vaut mieux rester calme ; si l'on croit être dans son droit, il est important de relever le numéro de plaque de la voiture et la description du conducteur et de porter une plainte officielle auprès des autorités.

Le peloton
Le vent est l'élément qui gruge le plus d'énergie à vélo : même s'il ne vente pas, vous créez vous-même, par votre vitesse, un vent égal à votre vitesse d'entrée dans l'air, justement. Le meilleur moyen de combattre le vent est de rouler en peloton et d'utiliser efficacement l'énergie économisée : vous économisez ainsi de 20 à 30 % de votre énergie. Le principe est simple : le cycliste devant vous coupe le vent qui vous passe au-dessus de la tête sans vous ralentir, donc il est plus facile de le suivre en faisant moins d'efforts que lui.

Mais rouler en peloton a aussi ses désavantages. Chaque membre d'un peloton a ses devoirs, c'est contraignant. C'est, aussi, dangereux et stressant si on roule à haute vitesse. Il est vital de se sentir confortable et de rouler en souplesse. D'où la nécessité de connaître et d'appliquer certaines règles élémentaires en se joignent à un peloton :

A - Les devoirs d'un cycliste dans un peloton
Expérience du peloton ?
Si vous n'avez pas d'expérience du peloton, restez en arrière et ne faites que suivre.

Trous, obstacles et freinages ???
Le ou les cyclistes qui tirent le peloton doivent impérativement indiquer avec les signaux visuels convenus, les trous, les obstacles et les freinages à ceux qui suivent et, cela, dès qu'ils les aperçoivent, pour donner aux autres le temps de réagir. Il est aussi important pour les autres membres du peloton de répéter l'avertissement en cascade jusqu'à l'arrière.

Vous êtes fatiqué ?
Si vous êtes fatigué et que vous devez donner le maximum pour suivre, allez vous placer à l'arrière du peloton ; ainsi, si vous tombez, vous ne ferez tomber personne avec vous. Rouler en peloton demande une concentration que la fatigue atténue. Dans les cas extrêmes, quittez le peloton.

C'est l'autre qui est fatigué ?
Surveillez les cyclistes autour de vous et soyez vigilant si vous voyez que l'un d'eux donne des signes de fatigue ; un cycliste qui zigzague, qui doit continuellement refermer le trou creusé entre lui et le cycliste devant, qui change continuellement de position des mains et des fesses. Vous pouvez même l'avertir dans des cas évidents.

Un peloton plus fort, oui, mais pas trop !
Si vous roulez avec un peloton plus fort que vous, ne sautez pas à un niveau trop élevé par rapport au vôtre, prévenez-les de votre présence et roulez derrière et observez avant de vous lancer devant.

L'avant dernier
Si vous êtes l'avant-dernier d'un peloton, vous devez vous assurer que le dernier suit et avertir le peloton dans le ces contraire. C'est pénible de rattraper seul un peloton, en proie à tous les chiens méchants...

Accident ou difficultés
Au moins 2 cyclistes du peloton doivent rester avec un cycliste qui s'est blessé, qui éprouve de la difficulté à tenir le rythme ou qui éprouve des difficultés techniques.

File indienne
Circuler en tout temps à la file indienne selon le code de la route.

Pour quitter le peloton
Ne pas quitter le groupe sans en avertir un de ses membres, sinon on pourrait vous chercher et vous attendre longtemps. Ne prenez pas pour acquis que les autres s'en rendent compte.

Comment vous arrêter dans un peloton
Si l'on a à arrêter, en informer les autres à haute voix «Attention, j'arrête à droite!», quitter la chaussée immédiatement et aller sur l'accotement ou dans une entrée quelconque.

Pas de mouvements brusques
En peloton, il faut éviter les mouvements brusques : coup de frein sec, arrêt spontané, coup de roue sans avis pour contourner un obstacle ; vous pourriez faire chuter plusieurs personnes.

Pas plus de 15 cyclistes par peloton
Le Code de la route stipule qu'un peloton ne doit jamais contenir plus de 15 cyclistes. Si tel est le cas, il faut décomposer le peloton en deux au plusieurs sous-pelotons.

B - Aspects techniques
La vie devant soi
Gardez la tête haute et regardez le bout de route devant vous : ne pas fixer la roue que vous suivez ; vous devez développer l'aptitude à juger la distance entre sa roue arrière et votre roue avant en regardant devant vous, ne pas fixer son regard sur quoi que ce soit.

Ne jamais freiner... !?!
Soyez prêt à freiner mais ne freinez jamais... qu'en cas d'extrême nécessité. Effectuez graduellement tout ralentissement, effleurez les freins et continuez de pédaler : cela vous donnera un meilleur contrôle de la vitesse et une meilleure stabilité du vélo.

Par la gauche S.V.P.
Ne jamais dépasser par la droite ; toujours par la gauche et en le signalant.

Ne jamais chevaucher...
Ne jamais rouler avec votre roue avant dans la moitié de roue de celui que vous suivez ; le cycliste à côté et devant vous ne vous voit pas nécessairement et peut changer subitement de direction. Le seul cas où cela est permis, c'est dans la formation en éventail, lorsqu'on a un vent trois quart face ; dans ce cas, vous devez prévenir le cycliste devant vous. Pour des raisons de sécurité le club déconseille fortement l'installation de béquilles. Comme parfois le peloton roule en formation serrée, une béquille pourrait facilement s'enfiler dans les rayons d'un voisin, occasionnant une chute déplorable.

Prendre le relais
Si le premier du peloton se laisse glisser sur la gauche et vous cède sa place, le suivant n'est pas obligé d'accélérer le rythme, ce qu'on est porté a faire étant donné qu'on vient de se relaxer à l'abri du vent.

Quand vous tirez
Lorsque vous tirez le peloton, vous devez garder une vitesse constante, sans accélération.

Des relais courts !
Lorsque vous tirez un peloton, ne restez pas plus de 3 minutes devant. Il est préférable de changer souvent en faisant de petits relais ; vous pouvez ainsi vous reposer plus souvent.

Quand ça débarque de la route...
Si vous débarquez accidentellement de la route sur l'accotement mou, ne remontez pas tout de suite ; roulez un peu sur l'accotement pour laisser passer le peloton et pour rétablir l'équilibre, et remontez ensuite sur la chaussée.

Les voies ferrées
La traversée d'une voie ferrée doit se faire d'une manière perpendiculaire ; elle provoque toujours un étirement et parfois une coupure du peloton. Au moment où les deuxièmes ralentissent pour passer les rails, les premiers ont déjà accéléré et s'éloignent. Multipliez ce phénomène par 5 ou 6 et vous avez un peloton étiré où le principe de protection contre le vent ne joue plus. Il incombe donc aux premiers de ralentir ou d'arrêter pour favoriser le regroupement du peloton.

En montant une côte
La montée d'une côte provoque toujours un étirement et des coupures du peloton. Au moment où les deuxièmes arrivent au sommet, les premiers ont déjà accéléré et s'éloignent. Même phénomène que lors de la traversée d'une voie ferrée mais cette fois amplifié. Il incombe donc encore une fois aux premiers arrivés de ralentir ou d'arrêter le peloton pour favoriser le regroupement des cyclistes.

En descendant une côte
Lorsque le peloton commence à descendre un talus ou une côte, de grâce, profitez de la dénivellation et ne freinez pas ; ceux qui vous suivent s'attendent à accélérer, ce qui est normal dans une descente... De plus, vous devez laisser un intervalle plus grand entre vous et le cycliste devant vous ; plus ça descend vite, plus vous devez vous tenir loin de lui.